Les terres sauvages- Première Partie [Terminé]

L a foule d'Humains sillonnant les commerces avoisinants se disperça peu à peu pour laisser le ciel s'assombrir par l'iminente soirée. Chacun rentra chez soi pour préparer leur repas ou simplement pour retrouver leur famille. Les chaumières s'éclairaient doucement dans les rues maintenant calmes de la cité de l'aurore. Comme tout le monde, assis à une table, Eramos se préparait à attaquer son repas: ragoût fort épais et nourrissant. La douce odeur du boeuf épicé piquait les narines du vieil homme qui ne commença cependant pas son repas. Ses doigts martelèrent la table, impatient. Enfin -et il n'attendit pas longtemps- La personne qu'il attendait venait d'arriver dans la Grande Salle. Sans attendre qu'elle vienne à lui, il se leva, conformément aux politesses d'usages dont il avait souvent eu recours lors de sa jeunesse étant lui-même de descendance noble.

- Heureux que tu sois venue si rapidement. Je t'en prie, assie-toi.

Le commandant se leva et versit un peu de vin elfique dans la coupe près de la place de Séléna. Après quoi, il s'assit devant lui.

- Comme je te l'ai annoncé il y a une semaine, j'ai une mission à te confier. Du moins, à nous confier.

Eramos prit une gorgée de vin tout en saluant son apprentie devant lui avec la coupe. Puis, il enchaina.

- Mais avant j'ai quelque chose à te demander. Dis-moi, t'attendais-tu cela de guilde ? Comment la trouves-tu ? Y a-t-il quelque chose que tu changerais ? Ton opinion m'intéresse.

Il la regarda franchement dans les yeux et elle pu déceler qu'il l'écoutait attentivement, prêt à considérer avec beaucoup de sérieux ce qu'elle allait dire. Ce regard dura plusieurs secondes où Eramos se perdit dans ses pensées. Si sa fille aurait vécue, elle aurait eu son âge, exactement. C'était tellement étrange qu'en même temps, elle ressemble tant à sa défunte femme. Enfin, il ajouta, sombrement.

- Ou quelque chose à propos de moi ? On ne sait jamais.

Invité

Le commandant l’avait convoqué dans la grande salle, autour d’un repas, et cela avait l’air important. Séléna avait profité de l’occasion pour se vêtir d’une magnifique robe noire. Ses cheveux descendaient doucement le long de ses épaules pour terminer leur course juste au dessus de ses fesses. Elle souhaitait être resplendissante pour ce dîner et habillé de façon adéquate. La guerrière jeta un coup d’œil à la petite horloge qui décorait le mur à sa droite. Elle allait être en retard, elle ne devait donc pas tarder. La jeune femme sortit de la maisonnette, appartenant à ses parents, puis elle se dirigea vers la bâtisse dans laquelle elle avait fait la connaissance d’Eramos. Les pas de Séléna étaient le seul bruit perceptible dans les rues de la cité. Les villageois étaient tous rentrés chez eux et plus personne n’était à l’extérieur. Le vent était doux et la pleine lune faisait abstraction de sa beauté.

Quelques minutes plus tard, le bâtiment se dessinait progressivement et de façon rapide sous ses yeux. Elle ouvrit doucement la porte d’entrée. Son commandant lui avait dit de faire comme chez elle et qu’elle n’avait pas besoin de frapper. Une lumière scintillait de la Grande salle, l’endroit où le général de la guilde de l’Équilibre lui avait donné rendez-vous. Elle entra donc et sourit à Eramos, celui-ci se leva et ils s’installèrent à la table. Un repas qui avait l’air succulent y était. L’annonce d’une mission se fit alors, un sourire prit forme sur les lèvres de Séléna. Elle avait eut si hâte à ce moment.

- Mais avant j'ai quelque chose à te demander. Dis-moi, t'attendais-tu cela de guilde ? Comment la trouves-tu ? Y a-t-il quelque chose que tu changerais ? Ton opinion m'intéresse.

La jeune humaine prit une gorgée du calice qui était posé juste au dessus de son assiette, emplit de nourriture. Elle posa son regard foncé vers le bas, avant que la seconde phrase d’Eramos parvienne à son esprit. Lorsque Séléna leva les yeux vers son maître, celui-ci semblait perdu. Presque comme à chaque fois qu’il l’observe.

« Et bien, Eramos, concernant la guilde je n’ai aucun commentaire négatif. Elle est bien organisée et les rangs le sont également. Cependant, je ne peux m’empêcher de vous dire que vous m’observer d’une drôle de façon, pourquoi ? »

Séléna sourit légèrement, peut-être éprouvait-elle quelque chose d’un peu plus que l’aspect professionnel à l’égard de son commandant.

Presque aussitôt, le commandant posa délicatement ses lèvres sur sa coupe et but une bonne gorgée de vin. Il n'avait jamais révélé à quiconque son secret le plus enfouie. Celui qui, dans son jardin secret, n'avait jamais foulé l'espace d'une conversation. Il ne pu se résoudre à répondre tout de suite et, pour apaiser sa crainte d'en parler, regarda son apprentie si joliment vêtue. Sa robe noire épousait parfaitement ses formes fines et proportionnées. À chaque fois que l'idée de la trouver magnifique lui frôlait l'esprit, un grand vide s'insinuait dans son coeur. Quelle histoire se racontait-il ? Il avait presque le double de son âge, remarquait-il. Il se sentait terriblement idiot. Alors, il décida de ne pas dire toute la vérité à Séléna. Il releva la tête vers elle et, péniblement mais sans le montrer, lui répondit.

- J'ai été marié, il y a bien des années et... Et bien, ma fille aurait le même âge que toi si...

Il ferma les yeux momentanément et, faussement amusé, lui annonca ses pensées.

- Par tous les dieux, tu dois me trouver terriblement stupide. Je t'invite pour parler de ta première mission et voilà que je raconte n'importe quoi...

Un masque de marbre se posa soudainement sur le visage d'Eramos qui, pour dissimuler ses émotions, n'avait pas trouvé d'autres solutions. Sans crier gare, il en revint à la mission.

- Nous voyagerons par la forêt du crépuscule pour aller au nord au village de la tribu de Tarik. C'est une longue route de deux journée de marche et comme nous n'avons pas de monture pour l'instant, nous devrons faire le trajet à pied. Ce ne sera pas de tout repos car la forêt abrite bien des choses dangereuses. Critias lui même tenait la population éloignée de cet endroit, dit maudit. J'aimerais que tu m'y accompagnes pour que nous puissions aller parler à l'actuel chef de la tribu qui est en dette envers moi.

Il prit une longue rassade de vin après avoir donné ses explications. Il ne put s'empêcher de regarder une nouvelle fois Séléna, si élégemment vêtue, en attendant sa réponse.

Invité

Ainsi Eramos avait été marié, mais ce souvenir semblait douloureux pour lui. La jeune femme se promit de ne pas aller plus loin puisque cela ne semblait pas agréable pour son commandant. La curiosité de la guerrière désirait savoir ce que renfermait son passé, mais le respect qu’elle éprouvait envers son commandant était plus fort que sa curiosité. La jeune apprenti écouta attentivement la mission que le guerrier d'expérience désirait lui confier.

- Nous voyagerons par la forêt du crépuscule pour aller au nord au village de la tribu de Tarik. C'est une longue route de deux journée de marche et comme nous n'avons pas de monture pour l'instant, nous devrons faire le trajet à pied. Ce ne sera pas de tout repos car la forêt abrite bien des choses dangereuses. Critias lui même tenait la population éloignée de cet endroit, dit maudit. J'aimerais que tu m'y accompagnes pour que nous puissions aller parler à l'actuel chef de la tribu qui est en dette envers moi.

Séléna chercha alors dans sa mémoire à la recherche de souvenirs à propos de la tribu de Tarik. Malheureusement, aucun souvenir ne lui vînt pour l’instant. Elle découvrirait bien de qui il s’agirait lorsqu’ils auraient accomplis cette randonnée de deux jours. Peut-être que cette tribu comportait des créatures plus dangereuse que les humains, peut-être étais-ce des vampires ? Elle le saurait bientôt, mais elle n'osait pas poser de questions à Eramos pour ne pas paraître stupide ou mal informé. La jeune femme prit une nouvelle gorgée de vin, elle n’avait pas l’habitude de la boisson. Elle devait donc ralentir. Cependant, quelque chose avait cependant attiré son attention.

« Pourquoi désirez-vous que nous nous rendons à cette tribu seulement tous les deux si cette route est dangereuse ? Je n’ai point peur de voyager à vos côtés, mais si cette route comporte de nombreux dangers, il ne serait pas plus prudent que l’un ou l’une des membres de la guilde nous accompagne ? »

Séléna posa son regard noisette dans celui de son commandant. Elle le trouvait attirant en cette soirée, peut-être étais-ce le vin ou peut-être étais-ce simplement que son cœur s’emballait à chaque fois à la vue de cet homme ? Depuis la première rencontre entre les deux êtres, une attirance inhabituelle liait la guerrière à cet homme d'âge avancé. Sans savoir pourquoi, Séléna rougit et elle détourna la tête vers son assiette, souhaitant qu’Eramos n’ait rien vu.

Les deux membres de la guilde de l'équilibre se charchaient de regard sans jamais atteindre leur objectif. Eramos en était conscient et il se sentit soudainement gêné, ce qui le mit mal à l'aise. Jamais il n'avait perdu le contrôle de ses emotions debvant quiconque et voilà à peine une semaine qu'il avait rencontré Séléna et elle lui faisait perdre tous ses moyens ! Seule sa défunte femme le faisait bafouer de la sorte et c'était il y a longtemps. Depuis deux décennies, Eramos n'avait jamais rencontré de femme qui égalait Maëlia en gentillesse et bienveillance et si oui, elle ne lui avait jamais donné l'émotions si mystérieuse et troublante que l'on ressentait en amour. Devant Séléna c'était différent. Il protégeait tous ses membres comme s'ils étaient ses propres enfants, certes, mais elle... Quelque chose dans son regard l'envoûtait et à chaque fois, cela le troublait. Une fois de plus, Séléna réussit, par sa logique et sa pertinence implaquable, de le sortir de cette transe, qui en ces temps, était presque mortelle.

- Une très bonne question. J'aurais volontier emmené un faucheur ou deux avec nous si deux choses ne m'empêchait pas de le faire. De un, cela servira à ton apprentissage sur le terrain et j'y tiens. Et de deux, éviter un combat à toujours fait couler moins de sang qu'être bien préparé à celui-ci. en terres tarikiennes, comme la tribu l'apelle, il est dangereux de se déplacer avec un bataillon sauf avec une raison militaire. Nous passerons, donc, presque innaperçu si nous n'emmenons personne d'autre.

Après une dernière gorgée de vin, Eramos continua ses explications.

- Nous nous déplacerons légèrement emmenant seulement le nécessaire pour deux jours de marche allez-retour. Après quoi, nous pourrons regagner Aurore aussitôt. Nous n'y allons pas pour guerroyer, nous n'aurions aucune chance de toute façon. J'ai sauvé la vie d'un villageois devenu aujourd'hui chef de tribu. Je n'y ai pas fait attention à l'épôque mais avec la pénurie de troupe qu'on a sur les bras, toutes aide est bonne à prendre.

Le commandant arqua alors un sourcil, interrogateur.

- Une chambre t'est disponible à l'étage si tu en as envie. Elle te sera toujours libre d'ailleurs. Ici tu es en sécurité.

Invité

- Une très bonne question. J'aurais volontier emmené un faucheur ou deux avec nous si deux choses ne m'empêchait pas de le faire. De un, cela servira à ton apprentissage sur le terrain et j'y tiens. Et de deux, éviter un combat à toujours fait couler moins de sang qu'être bien préparé à celui-ci. en terres tarikiennes, comme la tribu l'apelle, il est dangereux de se déplacer avec un bataillon sauf avec une raison militaire. Nous passerons, donc, presque innaperçu si nous n'emmenons personne d'autre.

Après l’explication d’Eramos, la guerrière comprit qu’ils devraient faire le voyage tous les deux. L’esprit de Séléna vagabondait d’une idée à l’autre, il y avait tellement de choses à préparer pour ce voyage. Le commandant ne semblait pas stressé pour celui-ci, alors son apprenti s’efforça de ne pas le laisser paraître.

« Je passerais la nuit ici dans ce cas. Le départ se fera plus facilement demain. Voulez-vous me montrer où elle se situe ? Je ne voudrais pas dormir dans une pièce qui ne m’appartient pas.»

Les deux humains terminèrent leur repas dans le calme et le silence. Séléna déposa son ustensile dans son assiette avant de boire la dernière gorgée que contenait son verre. L’alcool commençait à lui monter à la tête et de drôles de pensées s’imposaient dans son esprit, elle tenta de nombreuses fois de reprendre le dessus, mais cela semblait peine perdue.

« Nous devrions aller préparer nos sacs pour demain, qu’en dîtes-vous ? Je ne connais pas encore très bien cette bâtisse. Peut-être qu’une visite guidé serait une excellente idée, si vous n’avez rien de prévu pour ce soir.»

La guerrière se releva doucement et la tête lui tourna, elle fût prit d’un violent coup à la tête. L’alcool lui faisait effet. Pourtant elle n’en avait pas prit beaucoup, du moins c’est ce qu’elle pensait. Les verres semblaient s’être succédé dans le repas sans qu’elle ne s’en aperçoive. Séléna retomba alors directement sur sa chaise, son visage devait transmettre le pourquoi de cette action. Après une seconde tentative, elle tenait debout. La jeune femme regardait son commandant, attendant qu’il lui transmettre sa décision.

« Je passerais la nuit ici dans ce cas. Le départ se fera plus facilement demain. Voulez-vous me montrer où elle se situe ? Je ne voudrais pas dormir dans une pièce qui ne m’appartient pas.»

- Avec joie. Il est vrai qu'on peut se tromper parfois. Je dors, moi-même plus dans mon bureau que dans ma chambre.

Cette blague n'en était pas une. Eramos trvaillait sans cesse, voulant parvenir à l'équilibre beaucoup trop rapidement pour certains membres soucieux de sa santé. Le diner était encore chaud alors les deux compagnons mangèrent san hâte profitant du doux fumet du ragoût et de l'exquis goût du vin qui était très fort pour le goût calme et fruité qu'il avait. Eramos aurait voulu prévenir Séléna quand elle finit son verre mais elle lui coupa sa pensée alors qu'elle commença à parler.

« Nous devrions aller préparer nos sacs pour demain, qu’en dîtes-vous ? Je ne connais pas encore très bien cette bâtisse. Peut-être qu’une visite guidé serait une excellente idée, si vous n’avez rien de prévu pour ce soir.»

L'idée était à la fois tentante et nécessaire pour la nouvelle recrue. Elle ne connaissait aucunement le quartier général de la guilde et cela lui serait bénéfique pour les mois à venir. Alors que les deux individus se levèrent, le commandant remarqua la confusion dans le regard de Séléna. L'alcool lui était montée à la tête assez rapidement et il s'en voulu de ne pas l'avoir avertie. Elle se rassit alors brusquement, la tête lui tournant, maniestement. Quand elle se releva de nouveau, le commandant était prêt d'elle, à la soutenir par les épaules.

- Tu avais une grande soif, c'est louable. J'aurais dû te prévenir que le vin était assez fort, pardonne-moi.

Il lui laissa un temps de répit pour qu'elle puisse reprendre ses esprits. Après quoi, il la dirigea hors de la Grande Salle, la soutenant toujours.

- Je te ferai la visite guidée demain matin, si cela ne te dérange. Je te suggèrre d'aller te reposer pour l'instant. Dans cet état, tu risques de trouver le temps plus long qu'agréable.

Ils montèrent tranquillement les escalier à deux. Eramos soutennt son apprentie, ils arrivèrent en haut et elle put découvrir d'innombrables chambres toutes une à côtés de l'autre. Sans les nommer, pour l'instant, Eramos se rendit en compagnie de Séléna au fond du corridor et ouvrit la porte du fond.

- La chambre de l'apprentie, déclara-t-il.

Il y avait une couche simple mais qui semblait confortable dans une pièce assez grande pour se déplacer confortablement ammeublé d'une commode et d'une table de nuit où y résidait une chandelle neuve et des allume-feux. Eramos déposa son apprentie sur le lit et se dona pour tâche de lui enlever les bottes qu'elle portait pour plus de confort. Pendant qu'il s'attelait à la tâche il dit:

-Tu seras en sécurité ici. Mon bureau est au début des escaliers, tu ne peux pas le manquer. J'y serai si tu as besoin de moi. As-tu besoin de quoi que ce soit ?

Invité

Les images devenaient de plus en plus floues dans l’esprit de la jeune guerrière, son côté rationnel semblait s’éloigner encore plus loin à chaque minute qui passait. Elle savait cependant qu’il lui ferait visiter la bâtisse demain matin, puis qu’ils feraient leur sac avant de partir pour cette mission. La jeune femme n’était pas en état de marcher et elle le savait, demain matin elle aurait honte. Oh ça oui !

Lorsqu’elle reprit conscience avec la réalité, Eramos la soutenait et un long corridor s’étendait devant eux. Il lui présenta alors sa chambre, elle pourra d’avantage se situer lorsque les lueurs du soleil caresseront Oryenna. Séléna se sentit déposer sur un objet moelleux et confortable, ses bottes lui furent enlevées. Sa tête tournait et ses sens devenaient de moins en moins précis.

-Tu seras en sécurité ici. Mon bureau est au début des escaliers, tu ne peux pas le manquer. J'y serai si tu as besoin de moi. As-tu besoin de quoi que ce soit ?

Séléna le regarda puis sans prévenir elle se redressa rapidement et prit le visage d’Eramos entre ses mains. Son regard noisette le fixa pendant quelques secondes avant qu’elle ne commette l’irréparable. Elle fût prise d’un désir qu’elle s’efforçait de garder caché jusque la, mais l’alcool prit le dessus. La guerrière posa ses lèvres sur celles du général et l’embrassa aussi longtemps qu’elle le pût.

Ensuite, ce fût le trou noir. La mémoire de l’humaine n’avait pas prit soin de garder ces instants. Le sommeil s'accapara d'elle et elle n'eut point le choix de sombrer dans celui-ci jusqu'aux lueurs du jour.Les premiers rayons de soleil se posaient sur la terre des humains, la guerrière ouvrit les yeux. Un violent mal de tête faisait en sorte que son crâne semblait peser trois fois son poids normal. Après quelques minutes passées dans son lit, la jeune femme se leva doucement. Assise sur le bord du meuble, elle frotta doucement ses tempes. La plupart de ses souvenirs étaient effacés. Du moins, pour le moment. Elle se souvenait cependant que le commandant lui avait mentionné que son bureau était au début des escaliers. La jeune apprenti s’y rendit avec lenteur et avec des maux de cœurs qui se succédaient rapidement. Lorsqu’elle arriva à la porte, Eramos était dos à elle.

« Bonjour commandant. »

Séléna n’attendit pas d’invitation, elle entra. La fatigue semblait submerger ses traits. Elle prit place dans l’une des deux chaises que contenait la pièce, son regard se posa dans celui d’Eramos.

« Je suis prête. Du moins, je ferais en sorte de l’être. Par quoi commençons-nous ? »

Eramos fut surprit par l'élan de tendresse de la part de Séléna. Pourtant il l'avait vu venir vers lui, approcha sans crainte afin de poser ses lèvres pulpeuses sur les siennes. Depuis si longtemps il n'avait senti cette sensation. En fait, jamais il n,avait embrassé les lèvres d'une femme dpuis la mort de sa défunte femme. Il la repoussa doucement car il savait que l'alcool lui jouait des tours qu'elle n'aurait certainement pas envie de se rapeller le lendemain. Après quelques jérémiades incompréhensibles de sa part, la jeune femme se posa sur l'oreiller avec l'aide de son mentor avec une lenteur protectrice à la fois paternel et... Le deuxième sentiment était encore mitigé dans le coeur d'Eramos. Il se leva et laissa Séléna à son sommeil, la regardant une dernière fois avant de fermer la porte.

Le lendemain matin, Eramos s'était levé tôt pour préparer ses bagages ainsi que ceux de Séléna, les remplissant d'effets générals comme de l'eau, une couverture, un silex et quelques rations de nourriture. Elle n'aurait besoin que de mettre ses effets personnels. La journée étant encore tôt, il se dirigea vers son bureau afin de préparer les derniers préparatifs. Après quelques minutes, sa jeune apprentie entra dans la pièce, sa voix un peu râpeuse parlant par elle-même sur la soirée qu'elle avait passé.

-Bonjour Séléna, j'espère que tu as bien dormi.

Eramos n'avait pas l'intention de révéler l'erreur de conduite de son élève pour deux raison. Pour la première, cela risquait de la brusquer et il ne voulait pas lui infliger cela en plus d'un rude réveil. Pour la deuxième, quelque chose en lui s'emblait avoir changé et il ne savait pas encore quoi. En attendant, il lui laisserait le temps de reprendre le contrôle de sa mémoire.

-J'ai préparé les vivres pour le voyage, il ne reste que tes effets personnels qu'à ajouter. Dis-moi Séléna, avant de débuter le voyage, comment va ta mémoire ? Te rapelles-tu de la soirée passée ?

Invité

Le moment qu’elle avait attendu depuis la veille était sur le point de se concrétiser. Malheureusement, l’abus de l’alcool n’avait pas contribué à rendre cet instant agréable. Eramos lui posa alors une question étrange, selon elle.

-J'ai préparé les vivres pour le voyage, il ne reste que tes effets personnels qu'à ajouter. Dis-moi Séléna, avant de débuter le voyage, comment va ta mémoire ? Te rapelles-tu de la soirée passée ?

La jeune femme tenta de remonter dans ses souvenirs, ceux-ci n’étaient pas très clairs, mais elle se rappelait cependant de certaines choses. Pourquoi le commandant voulait-il savoir ceci ? Peut-être que ce n’était pas une question à poser après tout.

« Je me souviens d’un souper délicieux puis ensuite mes souvenirs sont de moins en moins clairs. Je me souviens d’un long corridor puis, plus rien. Cela va me revenir, j’imagine. »

Un soupir franchit les lèvres de la guerrière. Elle se leva, annonçant à l’homme qu’elle allait chercher quelques morceaux de vêtements. Le trajet pour se rendre à sa chambre durait trois minutes. Durant ces trois minutes, la jeune femme ne cessait de penser. Qu’avait-elle bien pût faire pour que son maître lui pose cette question ? Plusieurs scénarios se proposaient à son esprit, mais elle n’était pas certaine de vouloir savoir lequel était le bon et le vrai. La jeune humaine prit alors Espoir qu’elle attacha à sa taille avant de prendre plusieurs pantalons et hauts. Séléna fit le même chemin, mais au sens inverse pour se retrouver dans le bureau du chef de la guilde de l’Équilibre. La guerrière mit les morceaux de tissus servant à couvrir son corps avant de prendre la parole.

« Pourquoi m’avoir demandé si je me souvenais de ma soirée ? Qu’ai-je fais ? »

La guerrière prit alors son sac et elle l’installa dans son dos, la jeune femme attendait sa réponse, mais elle était prête à partir.

Le commandant attacha sa ceinture autours de sa taille, ses deux épées tombant sur ses flancs. Quand Séléna fut revenue, Eramos attachait son manteau noir dont plusieurs de ses ennemis se rapellait amèrement. Une ombre se déplaçant furtivement dans la nuit, fauchant ses ennemis avec une rapidité égale à sa discrétion surnaturelle. On l'avait appellé la lame du Chaos, lorsqu'il était chasseur de prime. Secouant la tête, il se dit que ces souvenirs faisait partie d'un lointain passé. Se retournant vers son apprentie, celle-ci lui demanda:

« Pourquoi m’avoir demandé si je me souvenais de ma soirée ? Qu’ai-je fais ? »

Eramos savait qu'il ne devrait pas tout réveler de la soirée d'hier. Il ne voulait pas la déstabiliser et surtout le commandant ressentait un certain malaise à en parler. Même qu'il aurait surement voulu qu'elle lui assure qu'elle s'en rapelle, peut-être même qu'elle voulait Alors, éludant la question, il lui dit:

-L'alcool était assez fort hier, cerla semble t'avoir donné des étourdissement. Ne t'en fait pas, tu t'en rapelleras très vite.

S'équipant de ses couteaux de lancée et acrochant son arbalète noire à sa ceinture, il enchaîna en disant:

-Nous sommes fin prêt. Ne tardons pas à partir car la nuit tombe toujours plus vite qu'on en a l'impression.

Avant de sortir de son bureau, quelque chose attira son attention à la fenêtre. Le soleil brillait merveilleusement en ce début de matinée sur la place publique d'Aurore. Les merveilles de ce monde étaient dissimulés par toute la violence des Hommes. Peut-être que Séléna pourrait voir le jour où la guerre ne serait pas une constante demi-réalité. Eramos pour sa part savait qu'il ne le verrait pas...

Résolu à partir, il se mit en route vers les portes de la cité afin de se rendre dans la forêt du crépuscule qu'on nommait les Terres Sauvages.