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 Ne dors pas ou l'elfe te mangera

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MessageSujet: Ne dors pas ou l'elfe te mangera   Ne dors pas ou l'elfe te mangera EmptyVen 23 Déc 2011 - 20:51

Jade parcourait Thaodia envoyée par sa meute avec l'un de ses congénères. Le deux lycans couraient vers leur but sous forme animale, frappant brutalement le sol à chacun de leurs pas. Le vent du à leur vitesse caressait leur fourrure mais ne les dérangeait guère. Malgré leur rapidité, l'on pouvait distinguer un sac de fortune accroché à une de leurs pattes arrières. Ceux-ci renfermaient leurs vêtements, qu'ils devaient toujours garder ainsi pour ne pas les déchirer lors de leur transformation.

Les deux Croc-Noir avançaient rapidement sans s'arrêter une seule fois. Jade et son congénère étaient tout deux très habiles sous leur forme animale, pouvant attaquer ou se défendre sans aucun soucis. Ils couraient sans se laisser gagner par l'épuisement jour et nuit et ne s'arrêtaient que pour chasser afin de se nourrir ou pour dormir quelques heures. Ces loups parviendraient au bout de leur mission sans problème à cette allure.

Nous nous sommes arrêtés en pleine journée pour la première fois depuis notre départ. Mon congénère s'était blessé et peinait à courir avec sa plaie ouverte. Nous avions couru à travers la forêt, j'en déduis donc la provenance de sa blessure. Nous nous sommes posés dans un coin tranquille à la lisière du bois et je l'ai soigné comme je l'ai pu, puis nous avons repris notre route comme deux loups courageux.

Deux jours après cette arrêt suite à une chasse réussie et bien méritée, nous avancions toujours tandis que la nuit se levait et que la fatigue nous gagnait. Encore quelques mètres et nous pourrions nous reposer au Mont hurleur de Thaodia sans être dérangé. Nous avons couru à toute allure vers notre point de repos, nous avons même fait la course pour savoir lequel de nous deux étaient le plus rapide. Je gagnai, mais c'est sans compter sur l'inconvénient de mon congénère : sa patte blessée.


Jade et son frère de meute s'allongèrent immédiatement, épuisés par leur effort des derniers jours. Avec leur fourrure ils n'avaient nul besoin de feu pour rester au chaud malgré la fraicheur de la nuit. Les deux loups parlèrent un moment usant de leur télépathie, puis ne s'attendant à aucune présence ils finirent par s'endormir sereinement à même le sol. Le sommeil les envahit et ils dormaient tels deux animaux que l'on aurait pu approcher sans risque.

[…]

La nuit était déjà noire et la lune haute dans le ciel, quand soudain Jade perçut un bruit qui la réveilla. Le bruit de plaques de fer s'entrechoquant et elle ne fut pas longue à en découvrir l'origine : il s'agissait d'un elfe à en juger ses oreilles, mais quel elfe aurait l'audace de s'approcher de deux lycans aussi ouvertement ? Jade se redressa sur ses quatre pattes et grogna doucement afin de ne pas réveiller son congénère. Celui-ci dormait à poing fermés et l'on pouvait même entendre sa respiration bruyante semblable à des ronflements, signifiant qu'il ne sortirait pas de son sommeil de sitôt.

La jeune lycane montra les crocs restant méfiante malgré la nature de l'inconnu. Des elfes, elles en avaient déjà vu mais jamais avec une armure ou en Thaodia. Jade renifla, l'odeur de cet être lui était étrangère et ne lui inspirait pas confiance. Elle connaissait Evanya faute d'avoir beaucoup voyagé, mais l'elfe qui se trouvait en face d'elle ne lui rappelait en rien ce pays si beau par sa nature abondante. Ainsi, la louve grogna de nouveau espérant effrayer l'inconnu venant troubler son sommeil.
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MessageSujet: Re: Ne dors pas ou l'elfe te mangera   Ne dors pas ou l'elfe te mangera EmptyLun 26 Déc 2011 - 2:59

Talarmir était sur les route depuis bientôt un mois. Plusieurs contrats d'assassinats lui avaient été assignés, et il arrivait au terme de sa liste. Ezio serait content de lui. En chemin, il avait réussi à obtenir des informations sur son père. Il s'était, semblait-il, réfugié dans le temple noir. Dès qu'il aurait le temps, il irait y faire un tours, mais pour le moment, il devait s'occuper de sa dernière cible. Isorfind Amur. Il ne le connaissait pas, mais Ezio l'avait envoyé en personne pour mettre fin à ses agissements. Quels agissements? Il n'en savait rien et ce n'était pas sa priorité pour l'instant. Il avait hâte de rentrer au repaire et de prendre du temps pour lui.

Il était enfin arrivé. Au loin, il voyait le Mont-Hurleur. Lorsqu'il aurait finit, il jetterait le cadavre d'en haut. Il y avait longtemps qu'il n'avait pas vu un cadavre dévaler une pente. D'après ce qu'il savait, Isorfind vivait seul, dans sa petite maison. Celle ci semblait tenir debout par miracle. Le toit était recouvert de mousse et de fougères, le faisant ployer sous leur poids. Les murs étaient fissurés de tout parts, et un carreau manquant à une fenettre avait été remplacé par une planche en bois. Derrière la bicoque, il y avait une grange.


*Je pourrais y mettre le feu...ça éclairerait ma lame lorsque je lui arracherai la vie...Et puis...un bon feu, ça réchaufferait un peu le voisinage, il fait froid par ici...*

Talarmir se dirigea donc tranquillement vers la grange et sortit son briquet, son petit silex et de l'amadou. Arrivé à quelques mètres, il entendu une faible respiration, venant de l'intérieur. L'elfe souffla d'exaspération. S'il voulait bruler la bâtisse, il fallait d'abord qu'il aille voir si l'être vivant qui était dedans était important ou pas. Auquel cas, il ne ferait qu'ajouter un léger fumé de viande grillée au brasier. Discrètement, il ouvrit donc la porte, et vit, au milieu du foin, quatre enfants, à moitié vivants. Une odeur putride se dégageait d'un cinquième et d'un sixième, plus morts que vivants. Lorsque l'assassin était rentré, tous les regards s'étaient rivés sur lui, observant ses moindre gestes.

« -Si vous voulez rester en vie, faut que vous sortiez, maintenant. J'vais bruler l'endroit moi. »

Une petit voix lui répondit:

« -Mais...il faut aider Rony, il a la jambe cassée, il peut plus marcher...

-C'est pas de mon ressort, je suis un assassin, pas un chevalier servant. Le temps que j'aille tuer le vieux, vous avez le temps de sortir et de l'abandonner, ou de le porter s'il le faut. Après, je viens bruler la grange. Si vous êtes encore dedans, tant pis, je vous aurai laissé toutes les chances de rester en vie. »

Sur ces derniers mots, il fit demi tours et bloqua la porte en position ouverte avec une pierre, afin que les gosses puissent sortir. A contrecœur, il rangea son attirail pour mettre le feu et se dirigea vers la petite maison, son armure cliquetant. Il avait gardé la proie la plus simple pour la fin, aussi pourrait-il un peu s'amuser avec lui. Il frappa donc à la porte. Trois fois. Il attendit. Dix secondes. Puis un homme d'une cinquantaine d'années vint ouvrir, il était maigre. Talarmir n'avait pas eu le temps d'ouvrir la bouche:

« -Vous venez pour vous taper un gosse? Désolé en ce moment, c'est rupture de stock. J'ai à peine ce qu'il faut pour ma consommation personnelle. Donc c'est fermé.

-Heum...Je venais plutôt pour vous souhaiter un bon voyage.

-Un voyage? Hé mais il est fou lui. J'compte pas voyager j'ai un commerce à maintenir moi. Et puis depuis le temps que je le tiens, la marchandise devient rare dans l'coin. Obligé de prendre les gosses des loups. Ils suffit qu'ils sortent une griffe, et paf, un client en moins. J'vous dit, c'est pas une vie ça.

-Je vous parle pas de ça. Nous allons jouer à un jeu, ensuite vous aurez droit à un magnifique voyage. »

Talarmir prit l'homme par le cou, et l'entraina à l'intérieur. Il le déposa sur la table, et saisit un couteau qui trainait sur la table.

« -Où sont les couverts?

-Je vous dirai rien, laissez moi tranquille, sortez de chez moi!

-Mauvaise répooooooonse. »

Talarmir fixa d'un coup sec la main de l'homme à la table avec le couteau.

« -Ils sont sur votre gauche...dans le tiroir...laissez moi... »

L'elfe ouvrit le tiroir et fixa la seconde main de l'homme. Il fit le tour de la table pour apprécier un peu le spectacle, le sourire aux lèvres. Puis tout doucement, il sortit sa dague en argent, et la fit cliqueter sur son armure, afin de faire monter la tension d'un cran. Sa proie, paniquée, tentait par tous les moyens de libérer ses mains, en criant continuellement qu'elle était « innocente et qu'elle ne méritait pas ça ». Talarmir observa un peu la salle. Dans un coin, il y avait un poupon. Surement l'objet d'un des gosses de la grange. Il le prit et revint vers la table.

« -Que tu sois innocent, c'est faux. Que tu ne mérites pas ça, ma foi, qui sommes nous pour juger? Si je suis là, c'est parce que j'aime mon métier. Un contrat est posé sur ta tête, ça me donne une excuse pour venir exercer mon art. Allez, maintenant tu vas être un gentil petit, tu vas te taire! »

Puis il lui fourra le poupon dans la bouche, l'utilisant comme bâillon. Il avait eu le temps de penser à sa petite mise en scène depuis qu'il était arrivé dans la pièce. A l'aide de sa dague, il rasa donc intégralement le corps de sa victime.

« -Quand on est un enfant, on n'a pas de poil! »

Puis il coupa ses membres tout doucement. D'abord l'orteil, puis le pied, puis jusqu'au genoux, enfin, jusqu'à l'aine.

« -Tu es un peu grand pour être à la taille d'un enfant... »

Puis il attrapa le membre dépassant entre ses deux moignons et le coupa petit à petit.

« -Et quand on est un enfant, on a pas tout çaaa... »

La victime s'était évanouie de douleur arrivée au genoux, mais l'elfe avait arrêté le sang avec des onguents, et l'avait réveillée avec un peu d'une poudre spéciale. Elle avait également tenté de ne pas regarder ce que Talarmir faisait. Pour pallier à ce problème, il lui avait gentiment découper les paupières.

Après trois heures à jouer, l'assassin commença à en avoir marre. Il l'égorgea, puis il prit le drap de son lit pour enrouler ses restes dedans. Il ressortit de la maison,un baluchon sur l'épaule, et se dirigea vers la grange. Un seul gosse avait été abandonné dedans. Il avait permit à trois autres de sauver leur peau, c'était un bon ratio sauvetage/crime pour aujourd'hui. Il sortit donc son briquet et mit le feu à la paille. Au moins, le petit ne souffrirait plus. Puis il se dirigea vers le Mont Hurleur.

Après une petite heure de marche dans la nuit noire, il arriva enfin en haut du Mont, son paquet, toujours sur l'épaule. Il entendait depuis un moment une sorte de respiration haletante, semblable à des ronflements ou a des râles de souffrance, mais courbé sous le poids du paquet, il n'était pas d'humeur à regarder devant lui. S'il y avait quelqu'un, il l'ignorerait, ou bien il le tuerai s'il n'avait pas le choix. En entendant des grognements, il sorti sa petite dague en argent. Des lycans, manquait plus que ça.

Il avança donc à leur rencontre. Combien étaient-ils? Minimum deux...

Encore quelque pas et il les vit. Un des deux loups, mal en point, dormait comme une marmotte tandis que l'autre le regardais, les crocs sortis. Il passa devant eux, sa lame bien en évidence, puis arrivé au point culminant du mont, il ouvrit le drap, en sortit une cuisse et la tête de sa victime. Il jeta ensuite, le reste par dessus le bord, observant le doux spectacle des membres s'agitant désespérément dans les airs. Puis il prit la tête à deux mains et donna un coup de pied dedans, pour la lancer le plus loin possible. Il rit un moment du crâne aux yeux exorbités faute de paupière rouler dans le ciel, puis se tut. Il attrapa le drap et la cuisse et retourna vers les loups. L'un dormait toujours, l'autre le fixait, encore. Il planta son regard dans le sien, sa dague en évidence, et se pencha sur le dormeur. Sa patte était blessée. Il sortit l'onguent qu'il avait utilisé précédemment pour son contrat et en enduit la blessure Puis il déchira un morceau du drap et entoura la jambe. Ensuite, il s'avança vers l'autre. Il s'assit à ses cotés et déposa la cuisse par terre, la dague toujours en évidence. Pourquoi avait il fait ça? Il n'en avait aucune idée. Une voix lui dictait quoi faire et le rassurait en cas de souci. Là, il n'y avait pas de danger. S'ils n'avaient pas attaqué jusqu'à maintenant, ils ne feraient pas à l'avenir.


« -Cadeau. Et...vous auriez quelques pièces d'or pour me rembourser l'onguent? Ça coute une fortune ces trucs là. »
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MessageSujet: Re: Ne dors pas ou l'elfe te mangera   Ne dors pas ou l'elfe te mangera EmptyMar 27 Déc 2011 - 18:51


L'étrange elfe ignora complétement les deux lycans et leur passa devant comme s'il ne les avait pas vu. Jade restait méfiante bien qu'elle ne bougea pas, elle préférait observer l'inconnu. Une odeur de sang humain le suivait mais la jeune louve n'en vit l'origine que lorsque l'elfe ouvrit son baluchon : il s'agissait d'un humain en pièces détachées. Elle écarquilla ses yeux d'animaux, étonnée voir écœurée par le spectacle des membres jetés dans le vide par l'étranger.

Jade voulut avertir son congénère et elle avançait déjà vers lui mais le rire de l'elfe l'en empêcha. Les deux êtres échangèrent un regard puis l'étranger reporta son attention sur l'autre loup. Jade grogna mais le troubleur ne fit aucun geste agressif : il soignait l'animal endormi. La jeune louve observait étonnée et toujours méfiante, puis l'elfe s'avança vers elle et déposa un morceau de l'homme mort à terre.

« -Cadeau. Et...vous auriez quelques pièces d'or pour me rembourser l'onguent? Ça coute une fortune ces trucs là. »

Je reniflai le bout de chair fraiche offerte par l'elfe. Comment osait-il mettre devant mon nez le morceau d'un homme, d'un humain dont le sang encore liquide reflétait une mort récente ? Je poussai le membre avec mon museau en signe de refus et me demandant comment je pouvais lui parler sans me transformer, je réfléchis à un moyen de lui dire de se retourner. Je grognai doucement mais risquant de réveiller mon congénère, j'arrêtai immédiatement.

Jade se retourna alors : la tenue d'Eve dans laquelle elle se retrouvait lorsqu'elle se transformait ne la dérangeait aucunement devant ses frères de meute, mais sa pudeur revenait en présence d'autres êtres. Elle reprit forme humaine et s'habilla rapidement d'une robe légère et pratique, ne prenant pas le temps de mettre autre chose. Puis elle se retourna vers l'elfe et plissa ses yeux clairs d'un air méfiant :

« - Je te rembourserai si tu le souhaites mais je refuse de me nourrir de viande humaine. »

La jeune louve fouilla dans son sac et en sortit quelques pièces d'or qu'elle tendit à l'elfe. Elle se dirigea ensuite vers son frère de meute mais voyant qu'il demeurait dans un profond sommeil, elle se retourna vers l'étranger. Sa méfiance ne retombait pas mais elle fit en sorte qu'elle ne puisse se lire sur son visage.

« - Merci des soins que tu lui as apportés. »

Que voulait cette elfe en armure ? Je me demandais pourquoi il avait soigné mon congénère mais je trouvais la question inutile. Je me tus et je l'observai de plus près : son armure était parfois tachée de sang qui semblait frais. Ainsi, j'en conclus qu'il était l'assassin de l'homme découpé. Ma méfiance n'en fut que plus grande même si je connaissais déjà l'issue d'un éventuel combat. Mais je ne cherchais pas le conflit avant d'avoir terminé notre mission.
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MessageSujet: Re: Ne dors pas ou l'elfe te mangera   Ne dors pas ou l'elfe te mangera EmptyMer 28 Déc 2011 - 17:33

L'elfe sourit. On le remerciait. Pour la première fois depuis combien de temps? Il n'en savait rien. Ha si. Un jours une de ses victimes l'avait remercié de lui enlever la vie. Il n'avait jamais très bien compris pourquoi. Peut-être savait-il qu'il faisait le mal mais qu'il ne pouvait faire autrement? Personne ne le saurait jamais. Soudain, son ventre se mit à gargouiller. Depuis combien de temps n'avait-il pas manger? En mission, il prenait le minimum de repas possible, pour ne pas s'alourdir et rester rapide, il y avait donc plusieurs jours qu'il n'avait pas mangé correctement. Il se leva donc, et, prenant la cuisse humaine, dit à la louve:

« -Si tu n'en fais rien, je ne vais pas la laisser pourrir ici. »

Puis il alluma un petit feu, et y fit cuir le morceau de viande. Une odeur âcre se dégageait de la viande humaine, mais après tant de jours de jeûnes, Talarmir était prêt à manger n'importe quoi. Surement réveillé par la fumée, le second loup tenta de se mettre sur pattes en grognant à la vue de l'intrus, qui ne le regarda même pas.

« -Arrête de grogner la peluche. Sans moi t'aurais perdu ta patte. J'fais que passer, j'avais un colis à livrer à la montagne. »

Il se tourna vers la jeune femme avec un sourire aux lèvres, pour voir si elle rirait à sa blague. Visiblement, elle était plus dégoutée qu'amusée. Il fit une moue dédaigneuse. Si les lycans ne comprenaient pas l'humour, il ne pouvait rien faire pour eux. Le gigot crépitait doucement depuis quelques minutes déjà, et, à l'aide de sa petite dague d'argent, l'elfe en découpait de longues tranches et les remettait quelques instants dans les braises avant de les manger, pour les faire griller et rendre l'extérieur croustillant. Ce n'était pas la meilleure viande de tous les temps, surtout que l'homme était vieux et avait la chair dure et filandreuse, mais il avait déjà mangé pire.

Une fois qu'il fut repu, il se tourna vers les deux lycans:


« -Vous êtes sur que vous en voulez pas? J'vais jeter les restes... »

Pas de réponse. Et bien tant pis pour eux, ils n'auront rien. Il se leva, prit ce qu'il restait de son repas, et, prenant son élan, le jeta de toutes ses forces dans le vide. Quelques secondes après, loin dans l'obscurité, on entendit des loups hurler. Visiblement, d'autres avaient été moins regardant que ces deux là. Et puis que faisaient-ils ici? On ne dormait pas au Mont Hurleur pour rien, surtout avec une patte cassée. Soit c'était deux renégats s'étant faits bannir de leur meute, soit ils étaient en mission. En quoi consistaient les missions des lycans en Ephaëlya? Il n'en savait rien. A vrai dire il en savait très peu sur les lycans. Sa guilde ne comportait aucun membre de cette race. Pas que l'entrée lui soit interdite, mais plutôt parce que, n'ayant que très peu d'observateurs en Thaodia, les potentiels assassins que la guilde pourraient récupérer n'étaient pas repérés. De toute façon, un truc avec de longues dents, et plein de fourrure, c'était surfait. Il pouvait toujours les suivre, et observer leurs actes. S'ils donnaient la mort de sang froid et sur ordre, alors ils pouvaient rejoindre son credo, et œuvrer dans l'ombre. Peut être cela les intéresserait-il.

Mais comment trouver un moyen de les observer sans qu'ils s'en aperçoivent? Avec leur ouïe et leur odorat, ils le repèreraient à plusieurs dizaines de mètres. Il fallait jouer plus serré. Se joindre à eux serait la meilleure option. Encore fallait-il qu'ils ne se doutent pas de ce qu'il avait en tête.


« -J'imagine que pour trainer ici avec une patte dans cette état, vous êtes en mission pour votre meute...? La guérison ne sera totale que dans quelques jours. Mais si vous avez besoin d'une main armée, je suis libre pour ces quelques jours. Je peux jouer le rôle de guérisseur. Évidemment, tout ceci, moyennant finance. Mais je vous ferai un prix, la cupidité n'empêche pas la compassion hein? »

La balle était dans leur camps. Qu'ils acceptent, et il pourrait les suivre, en apprendre plus sur leur race et observer leurs faits et gestes, pour voir s'ils s'intègreraient facilement à la corporation. Qu'ils refusent et, après avoir tué le plus faible pour faire bonne figure, il suivrait la seconde pour observer ses faits et gestes et voir si elle s'intègrerait facilement à la corporation. Dans tous les cas, il était gagnant. Il sourit, se leva, et attendit une réponse.
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MessageSujet: Re: Ne dors pas ou l'elfe te mangera   Ne dors pas ou l'elfe te mangera EmptyDim 1 Jan 2012 - 17:51


L'étrange elfe s'empara du membre humain avec l'intention de ne pas le laisser pourrir ici. Lorsqu'il alluma un feu afin de faire cuire sa future nourriture, Jade afficha une mine dégoutée et réticente. Comment pouvait-on se nourrir de chair fraiche appartenant à un homme que l'on venait de tuer ? Tandis que la jeune femme demeurait debout à observer cet inconnu, son congénère sortit de son sommeil et grogna, aussi méfiant que Jade.

« -Arrête de grogner la peluche. Sans moi t'aurais perdu ta patte. J'fais que passer, j'avais un colis à livrer à la montagne. »
Il sourit. Jade ne changea pas d'expression, gardant celle du dégout sur son visage. Comment osait-il comparer un lycan sauvage et puissant se battant pour sa meute à une simple peluche douce et inanimée que les enfants serrent dans leurs bras durant leur nuit ? L'arrogance de cet inconnu ne plaisait en aucun cas aux deux loups qui le fixaient avec méfiance.

« -Vous êtes sur que vous en voulez pas? J'vais jeter les restes... »

Jade se contenta de rester silencieuse et l'elfe comprit vite le message. Les restes de son repas rejoignirent les autres morceaux du corps humain et à en juger par les cris de loups, la chair fraiche avait servi de repas à des affamés. Le loup gardant forme animale grogna mais se calma rapidement sous le regard autoritaire de Jade. Un court silence s'ensuivit, vite brisé par l'elfe :

« -J'imagine que pour trainer ici avec une patte dans cette état, vous êtes en mission pour votre meute...? La guérison ne sera totale que dans quelques jours. Mais si vous avez besoin d'une main armée, je suis libre pour ces quelques jours. Je peux jouer le rôle de guérisseur. Évidemment, tout ceci, moyennant finance. Mais je vous ferai un prix, la cupidité n'empêche pas la compassion hein? »

Comment pouvait-il croire que l'on allait lui donner une réponse positive ? Un loup ne faisant pas partir de notre meute ne pouvait en aucun cas nous accompagner, alors pourquoi accepterions-nous un elfe ? Je n'avais nul besoin de lui pour guérir mon frère de meute, possédant quelques bases dans la guérison par les plantes. Je portai mon regard sur lui puis me tournant vers l'étranger, je rétorquai :

« - Les missions d'une meute ne s'effectuent qu'entre membres de la meute. »

J'observai l'inconnu dans l'attente d'une réaction qui ne vint pas. Attendait-il une réponse plus claire de ma part ? Mon congénère se plaça à mes côtés, faisant face à l'elfe au cas où. Jamais nous n'avions vu un être de cette race tuer avec autant d'horreur, alors notre méfiance semblait à son comble et nous craignions une attaque causée par notre refus. S'il voulait de l'or, je pouvais lui en donner et je m'empressai de lui faire part de cette idée :

« - Nous avons peu d'or mais que diable, il ne nous sert à rien prends-le si tu le souhaites. En échange, n'essaye pas de nous suivre sinon tu deviendras un de nos ennemis et il n'est pas bon d'être un adversaire de Croc-Noir. »
Jade soutenait le regard de l'elfe avec méfiance et sérieux. S'il tentait quoi que ce soit, les deux loups répliqueraient sans hésiter et avec une patte blessée ou non, ils demeuraient parmi les meilleurs au combat sous forme animale au sein de leur meute. Ainsi, si l'étranger voulait leur faire perdre du temps, qu'il le fasse! Leur mission n'était pas des plus urgentes et il leur restait bien du temps pour parvenir à leur but.

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