Neïkaïr est une vampire âgée de cent quarante sept ans. Elle est grande et plutôt mince. La vampire possède un corps plutôt svelte, vigoureux et élancé et des qualités physiques liées comme la force, la souplesse, l'agilité, la rapidité, etc, de part les nombreux entraînement qu'elle s’impose. Elle jouit aussi d'un certain charme qui ne laisse pas les hommes indifférents. En effet, son visage est d'une juvénilité qui pourrait contredire son âge. Sa peau est d'une teinte plutôt claire, voir très pâle. Ses cheveux sont d'un noir de jais, aussi sombre que la nuit elle même, et ses yeux, deux billes inspirant la crainte et le respect, sont d'un rouge éclatant. Un tatouage représentant toutes sortes de spirales orne son épaule gauche.

Son armure, qu'elle préfère ne pas revêtir, est constituée de pièces superposées d'un métal extrêmement résistant. L'armure de Neïkaïr possède divers éléments comme un heaume en tissu flexible orné de barre de métal protégeant sa tête, un plastron recouvrant son torse et la première partie de ses cuisses, ainsi que de jambières et de brassards en métal. Une immense épaulière protège la partie gauche de son bras. Son arme de prédilection est une arbalète construite avec les meilleurs matériaux d'Ephaëlya. Cependant, la vampire sait aussi manier l'épée et la hache et est plutôt habile au lancer de couteaux et d'étoiles. Son armure n'est pas un poids pour elle, malgré ce que l'on pourrait en penser, elle lui permet des mouvements amples et agiles.


Lorsque Neïkaïr ne porte pas son armure, elle revêt des vêtements confortables, plus nobles, comme une robe de tissu noir qui s'entrelace sur son ventre en spirales arachnéennes et qui se termine par un voile opaque.

Malgré des airs angéliques et juvéniles, la jeune vampire pose un regard dur, parfois malveillant, sur chacun. Elle ne parle que très rarement, n'adressant la parole qu'aux gens à qui elle a donné sa confiance. Les trois quarts du temps, elle se terre dans un mutisme profond. En effet, cet air froid et renfermé lui donne un aspect mystérieux voir ténébreux.

Neïkaïr a toujours fait preuve d'un sang froid et d'un calme étonnant . Jamais, pendant un combat, lors d'une chasse ou dans n'importe quelles circonstances, elle n'a laissé la rage prendre le dessus. C'est sûrement ce qui fait d'elle un adversaire redoutable. C'est aussi une stratège de renommée. Élevée pour devenir une véritable machine à tuer, Neïkaïr préfère couper les langues de ses adversaires plutôt que de les entendre la supplier. Mais malgré un sang froid prononcé, il lui arrive quelques fois de ne pas pouvoir résister à l'appel d'une mort facile, oubliant toute diplomatie, tout honneur, pour se nourrir par exemple.

La vampire voue un culte à la liberté. Elle ne voit pas le monde autrement que sous le mot libre. Lorsqu'elle n'est pas chargée d'être une vampire inspirant la crainte qui doit se faire entendre, Nëkaïr n'a que faire de ses obligations. Ainsi, elle tolère toutes les autres races, sauf s'ils lui nuisent, et peut paraître douce et aimante avec certain. Une petite minorité.

Noir.
Est- elle vivante ou bien morte ? Après tout, elle s'en fiche. Rien n'occupe ses pensées, rien à part la douleur insupportable qui lui broie les os. Cette douleur qu'elle sent corrompre son âme, étendre ses méandres maléfiques sur son corps frêle d'elfe. Bientôt elle en ressortira changée. Elle a désormais la question à sa réponse, ni vivante, ni morte. Pour l'instant. Une déchirure se produit alors. Comme si son esprit se séparait de son fourreau de chair. Est- ce réellement ce qui lui arrive ? Un râle inhumain sort de sa gorge. Si différent et pourtant si proche, qu'elle sent encore une folie meurtrière s'emparer d'elle. Des larmes de rage et de douleur coulent sur ses joues. Elle ne les sent pas. Elle n'a plus aucune notion ni du temps, ni d'aucune sensation. Même la douleur a disparu, la laissant faible et pourtant si forte. Elle essaye de rouvrir ses paupières en vain. Alors qu'un filet de lumière perce dans ses yeux fermés, elle retombe. Elle veut crier, appeler cette lumière qui l'a accompagnée depuis sa plus tendre enfance. Elle change. Que devient- elle ?
Noir.

Il y a 147 ans, un enfant naît sur les terres elfiques. A Ardamir. Un enfant aux cheveux noirs et aux yeux noisette. Aux pommettes rebondies, rouges, et à la voix cristalline. Une enfant. Une elfe. Neïkaïr. Née de parents aisés, elle mène une petite vie tranquille sous les couleurs d'un ciel bleu éclatant. Dès son plus jeune âge, elle apprend à tenir une arme, à la manier, à s'en servir, que ce soit pour se défendre ou bien pour tuer. Elle part souvent chasser avec son père, un elfe bien bâti aux cheveux bruns, habile à l'arc, alors que sa fille développe une étrange agilité pour les arbalètes.

Alors qu'elle part chasser seule un soir, armée seulement de son arbalète et d'une dague en argent, à la nuit tombée, qu'elle abat un oiseau d'un carreau dans la nuque, elle se prend à tomber amoureuse. Amoureuse de la nuit, de ses bruits, de ses couleurs inexistantes. L'air pur qui envahit ses narines au crépuscule n'a pas la fraîcheur de celui qui la tanne pendant la journée. Ce sentiment de liberté qui s'empare d'elle la nuit, la liberté qui lui fait défaut quand elle se tient avec ses parents, la liberté qu'elle sent devenir son maître- mot au fil des soirs qu'elle passe au dehors, la liberté qui guidera ses pas. Celle déjà qui la guide jusqu’aux terres vampiriques, sur ce monticule où tout a basculé. L'éclat de la lune s'est tari lorsqu’elle a sentit les vibrations de l'air derrière elle, lorsque ses oreilles d'elfes ont perçu le sifflement d'un corps qui se déplace, lorsque tout son être s'est mis à crier qu'elle avait fait une erreur, à lui commander la fuite. Mais la jeune elfe ne l'écoutait pas, fascinée par les effluves d'un être dont la vie semblait avoir fuit. Son cou la brûla, comme mille feux. Elle sentit le sang couler en flot sur son cou. Elle ne put d'abord pas réagir puis, l'instant de la surprise passé, elle dégaina la dague d'argent pendant à sa ceinture. D'un geste vif et désespéré, elle la planta à l'aveuglette dans le flanc de son agresseur. Celui- ci ne lâcha pas prise, ce pourquoi la dague se renfonça une nouvelle fois, faisant vibrer la plaie béante. La créature lâcha prise et, d'un pas hésitant, il partit, marchant d'abord puis en courant, détalant. L'elfe se laissa tomber à terre, ferma les yeux...

~

Le ciel se teintait de bleu et de pourpre. Le soleil ne tarderait pas à se lever, et avec lui, les premiers hommes. La jeune elfe ouvrit les yeux. Étendue sur le sol, les muscles tirés, les tempes criantes, elle gémit. Le souvenir d'une férocité réveillée la veille venait de percuter son esprit. Doucement elle se leva. Ses cheveux, plus noirs encore qu’auparavant, tombaient en longue cascade ondulée sur ses épaules. L'elfe marcha, faillit glisser sur une flaque de sang à moitié caillé, ne s'en préoccupa pas, continua son chemin jusqu'au petit ruisseau qui avait retenu son attention, s’agenouilla sur la berge, et, avec hésitation, surprit son reflet dans l'eau glacée. Ce fut d'abord un mouvement de recul qui agita ses membres, puis le désire d'en savoir plus. Ses cheveux de jais mettaient parfaitement en valeur son teint pâle et ses yeux rouges. Ses muscles, qu'elle avait connu insignifiant, étaient désormais noueux. Mais ce n'était pas seulement son corps qui avait changé. Son esprit, elle ne l'avait d'abord pas remarqué, mais c'était peut être pire. Un bourdonnement fit trembler ses pensées. Elle leva les yeux au ciel. Celui ci se parait déjà des couleurs ardentes du soleil. La jeune femme n'avait pas à réfléchir pour comprendre qu'elle ne reverrait sûrement plus jamais l'astre dieu. Son âme entière le lui criait. Alors, avec l’énergie du désespoir, se demandant si des larmes roulaient de nouveaux sur ses joues, elle prit la fuite, laissant à terre l'arme d'argent, rouge de sang.

Le soleil venait à peine de dépasser la ligne des montagnes lorsqu'elle s'allongea dans la petite grotte obscure. Des questions affluaient. Toutes plus ardues les une après les autres. Des questions qui restaient sans réponse, et d'autres où elles étaient toutes trouvées. Avait- elle changé ? Oui, c'était certain. Pourrait- elle revoir un jour ses parents ? Celle là l'était moins. Qu'était- elle devenue ?

Vampire.

La jeune femme sursauta. Vampire. Une nouvelle vie. Comment pouvait- elle dire ça alors qu'elle ne savait absolument rien de ce qui l'attendait … ? C'est des questions pleins la tête qu'elle s'endormi, au rythme des battements de son cœur de vampire.

Un cœur.
En avait- elle seulement un ?