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 Ce qui est à toi est désormais à moi... [ Terminé]

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MessageSujet: Ce qui est à toi est désormais à moi... [ Terminé]   Ce qui est à toi est désormais à moi... [ Terminé] EmptyMar 24 Avr 2012 - 14:02

La louve avançait d'un pas sûr. Ses pattes s'enfonçaient dans le tapis blanc de ce que les deux-jambes appelaient neige. Quelques temps auparavant, elle s'était autorisée un moment particulier et avait couru comme une folle dans la neige. La truffe collée au sol, elle avalait le grand linceul blanc, sa mâchoire claquant à tout va. Elle bondissait comme si elle jouait avec une petite proie, se tapissait brusquement pour repartir en trombe, l'arrière train à ras de terre. C'était seulement la seconde fois que Sylviana profitait de la neige et elle en raffolait. La morsure du froid sur ses pattes ne la préoccupait guère, son statut de lycan faisant son oeuvre. Continuant son chemin, elle avait encore en tête l'image des louveteaux, découvrant pour la première fois cette chose si blanche et si froide. La meute avait passé un moment heureux, observant le comportement des plus jeunes. Elle se trouvait loin d'elle maintenant, dans un tout autre territoire, hostile qui plus est mais la vague brutale de froid qui s'était abattue sur Thaodia avait mis à mal le nombre de proies. Certains d'entre eux étaient donc partis pour rapatrier du gibier. Sylviana s'était glissée à bord d'un navire, devant par là-même recourir à sa forme humaine. Pourquoi avait-elle choisi la terre des Vampires ? A vrai dire, elle l'ignorait jusqu'au moment où elle foula cette terre puante. Elle avait aussi croisé des deux-jambes s'épanchant bizarrement sur d'autres. Elle n'avait pas vraiment compris leurs échanges mais quelque chose lui avait intimé l'ordre de ne pas rester trop près. Aussi avait-elle repris sa route sans plus se préoccuper des malheureux, victimes de ceux que l'on appelait les Marcheurs.

Elle trottait maintenant allègrement sans trop chercher à s'enfoncer dans ce territoire. Quelques proies avaient déjà croisé sa route mais leur stature n'était pas vraiment intéressante. La journée avait cédé la place à la nuit sombre et si bienfaisante. Seul hic, toutes ces horreurs étaient de sortie aussi lui fallait-elle redoubler de prudence. L'air semblait en effet s'emplir de cette odeur de chair morte et purulente qui la rebutait au plus haut point. Toutefois, il était de notoriété que les vampires avaient besoin de sang pour se nourrir et selon leurs âges en grande quantité aussi, était-elle presque assurée de trouver des proies intéressantes. Restait juste à les ramener sans attirer l'attention et cela était une autre histoire. Quoique, qui serait assez fou pour penser que des lycans en viendraient à voler des proies à des vampires ? Enfin, elle n'avait pas le choix et se comporterait dignement, faisant honneur à sa meute. Ce simple souvenir la réchauffa bien que l'épais manteau de fourrure qui l'enveloppait, la protégeait du froid, c'était de tout autre chose dont elle avait besoin. Ses poils les plus exposés étaient maintenant trempés et un léger manteau blanc la recouvrait. Ce dernier était percé de trous, là où la chaleur de l'animal s'échappait pour réguler sa température interne. Elle fumait autant de son corps que de sa gueule, la langue légèrement pendante. Son déplacement était plus silencieux qu'à l'ordinaire, le manteau de neige étouffant ses pas mais aussi ceux de ses proies potentielles.

Elle s'immobilisa et releva la tête, une odeur d'eau lui parvenait. La soif se rappela à elle, les quelques coups de gueule dans la neige ne l'ayant en rien désaltérée et obliqua donc sur sa droite. Elle dut se faufiler dans une végétation étrangement sombre et dense. A coup sûr, la nuit et le jour devait-être indissociable ici car l'on ne pouvait apercevoir le ciel. La louve gronda et son corps se tendit sous l'effet d'un danger présent impalpable. Cette contrée était des plus détestables et plus elle s'enfonçait dans les terres plus elle redoutait de tomber nez à nez avec un vampire. Même si son sang leur était non comestible comme le leur pour elle, ici, elle n'avait aucune protection réelle si ce n'est celle de l'astre nocturne qui heureusement était plein et d'une coloration légèrement sanguine. Enfin c'est ce qu'elle put apercevoir avant de disparaître dans la barrière végétale. Sa ténacité se révéla finalement payante et elle déboucha sur un lac immense, dont les contours semblaient se mélanger au ciel. Enfin la lune était à nouveau visible sur les berges et son reflet rougeoyant empêcha un instant la louve de boire. Tapie, elle avança, à peine visible, en rampant dans l'herbe haute. Le léger vent qui caressait son dos, emportait son odeur au large. Une chance pour elle, la louve pourrait sentir l'arrivée de quiconque. Ses pattes étaient maintenant dans l'eau et elle la renifla un instant avant d'étancher sa soif, ce rapidement et tendue.

Abreuvée, elle s'apprêtait à faire demi-tour lorsqu'une délicieuse odeur de sang frais vint lui chatouiller les narines. Toujours rampante, elle prit la direction de ce met prometteur. Elle avait faim maintenant et comptait bien se rassasier. La louve dut passer un bosquet, se frayant un chemin parmi une végétation piquante et pas vraiment accueillante, heureusement que son cuir était relativement épais. Lorsque les bruits d'une lutte se firent plus prononcés, elle ralentit l'allure et se posta pour observer sur une souche morte. Sa fourrure se fondait à merveille avec l'obscurité relative de la végétation. Couchée, les oreilles pointées vers l'avant, ses yeux jaunes ne perdaient pas une miette du spectacle. L'odeur de chair pourrie la frappa de plein fouet et un petit gémissement satisfait roula dans sa gorge. Ainsi elle allait laisser un vampire se fatiguer à épuiser la proie, elle n'aurait qu'à venir cueillir sa nourriture. De là où elle se trouvait et à cause du positionnement d'un vampire pas vraiment haut sur pattes mais suffisamment. Elle ne pouvait voir quelle était la proie mais une autre odeur de sang lui parvint, elle gronda d'impatience. La chair humaine, rien n'avait meilleur goût.


Dernière édition par Sylviana Moraleska le Sam 19 Mai 2012 - 16:15, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ce qui est à toi est désormais à moi... [ Terminé]   Ce qui est à toi est désormais à moi... [ Terminé] EmptyMar 24 Avr 2012 - 15:55

La dense végétation masquait totalement la lumière sanguine de la pleine Lune par endroit, me plongeant tantôt dans d’épaisses ténèbres, tantôt dans une atmosphère plus clair, le tapis neigeux reflétant la lumière rougeâtre de l’astre nocturne. C’était une belle nuit. Dans ma traque silencieuse, je percevais les bruits ténus et lointains des créatures de la forêt. C’étaient justement elles que je traquais. Eh ouais, quand on a rien à se mettre sous la dent, on se rabat sur n’importe quoi, j’en savais quelque chose. Je me souvenais précisément de la nuit où j’avais mangé cette limace, ce scarabée noir, ce cloporte, cet escargot (très déplaisant comme goût, surtout la coquille), cet écureuil... Ne faîtes pas vos dégoûtés, va ! Et ne pensez surtout pas que ces trucs m’aient profité d’une quelconque manière. Un vampire, ça se nourrit de sang frai, point barre. Je le savais. Depuis un demi siècle, j’avais fini par imprimer, croyez-moi. Seulement voilà, les expériences gustatives étaient certainement les plus enrichissantes. Ou peut-être était-ce un certain côté humain qui ressortait encore. J’en savais rien en fait.

Je crachai furieusement le pince-oreille qui refusait de se laisser manger, et qui me l’avait fait comprendre d’un bon coup de pince postérieure sur la langue. C’était vraiment la dèche, me dis-je en continuant mon chemin. Il fallait vraiment que je me rapproche des villes et villages en ce moment, ce serait préférable pour moi. J’avais besoin d’une quantité de sang assez conséquente compte tenu de mon âge pas assez avancé pour jeûner très longtemps. Je ne pouvais pas me permettre de jeûner, en fait. C’était insupportable, comme sensation. Le simple fait de devoir tuer me répugnait, malgré ma nature. Et je devais tuer pratiquement tous les jours. Évidemment, c’était mon lot quotidien, donc je m’y faisais, d’une certaine manière. Mais l’habitude ne supprimait pas le dégoût. Par contre, le plaisir de planter mes crocs dans la chair fraîche le chassait à coup sûr. Et ça, ça me faisait haïr davantage ce que j’étais.

Une odeur me vint.
Me figeant, je crus d’abord à une hallucination due à la faim qui me tenaillait les entrailles. Mais quelle que soit cet effluve, il m’attirait comme un aimant et me faisait saliver d’envie. Et cette envie était trop forte pour que j’attribue cela à une illusion. Toujours aussi silencieux, je me dirigeai vers l’odeur humaine que le vent m’avait portée. Ainsi, je me retrouvai à longer les rives du lac aux eaux écarlates. Je n’y prêtai cependant guère d’attention, focalisé sur la piste de ma prochaine victime. Victime que je ne tardai pas à trouver. Me tapissant dans les buissons bordant un sentier à peine esquissé, j’observai le voyageur au dos courbé par une lourde charge. J’ignorais ce qu’il faisait ici, et pour être franc, ce n’était pas ma préoccupation première... La bête était entièrement éveillée, et sous son contrôle, la pitié était chassée à grands coups de pieds au derrière. Attendant qu’il passe à ma hauteur, je me jetai sur lui comme la bête sauvage que j’étais, ne lui laissant pas l’occasion de se saisir de son arme -car pour se promener dans le coin, il en avait forcément une. Mes mâchoires se refermèrent sur sa chair, englobant une bonne partie de sa gorge à travers laquelle je sentais les battements rapides de son cœur. Ces pulsations, ajoutées au goût du sang chaud, n’eurent pour effet que de me faire resserrer impitoyablement ma prise, noyant le cri de l’homme dans un gargouillis étranglé tandis que je roulais avec lui le long d’une pente herbeuse, en bas de laquelle je finis ma course sur ma proie.

Alors que celle-ci agonisait, incapable de me faire lâcher prise -personne ne l’aurait pu- je me repaissais de son sang encore expulsé par intermittences de plus en plus lentes. Et son cœur n’avait pas encore cessé de battre lorsque le vent tourna, m’apportant une tout autre odeur. Une odeur de chien mouillé au salpêtre qui me coupa presque l’appétit. Alors que je léchais successivement la plaie béante qui ouvrait la gorge de ma proie, cette odeur parfaitement dégueulasse me fit lever la tête, alors qu’un grondement bestial naissait en crescendo dans ma gorge. Ouais, cette puanteur, je la connaissait... Je la connaissais. Et le souvenir de la créature qui dégageait cette pestilence donnait une note de menace froide et implacable à mon grondement. J’avais déjà rencontré des lycans lors de mes errances, j’en avais même déjà affronté, brièvement. Il n’y avait jamais eu de gros face à face. Mais ce chien qui m’épiait, là, tout près, il n’avait pas intérêt à s’approcher s’il tenait à la vie. Oh que non. Histoire de lui faire comprendre l’idée -si toutefois cette bête en était capable- je me redressai de toute ma hauteur, gardant ma proie derrière moi. Tête légèrement baissée mais regard levé vers celui, jaune vif, de la lycanne, je cessai alors de gronder, le clair de Lune faisant étinceler mes iris rougeoyantes alors que mes mots, inhabituellement glacials et lourds de menaces, sortaient avec une assurance inébranlable.

« Ça ne se fait pas de quémender à table, molosse des bacs à sable... Et si t’allais voir ailleurs si j’y suis ? »


Dernière édition par Raven Mortedune le Sam 28 Avr 2012 - 15:53, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ce qui est à toi est désormais à moi... [ Terminé]   Ce qui est à toi est désormais à moi... [ Terminé] EmptyMar 24 Avr 2012 - 16:56

Le prédateur affamé se tenait immobile, épiant, attentif. Il gronda de nouveau lorsque l'horreur commença à se repaître. Si Sylviana n'agissait pas rapidement, l'homme mourant risquait d'être contaminé et se révéler immangeable. Bien évidemment, elle ne connaissait pas les rites de la transformation. Pour elle cette engeance se propageait comme un virus par une sorte de mélange de fluides, salive ou sang et cela lui promettait seulement une détestable indigestion. De son perchoir, elle ne pouvait voir ce qu'il se passait réellement. La louve se redressa lorsque le regard rougeoyant de son futur adversaire la fixa. Elle avait été négligente de croire qu'elle pouvait se déplacer ou épier sans être vu. Ici c'était leur territoire, leur domaine et chaque odeur devait leur être connue. Enfin, il en était ainsi pour les siens en Thaodia. Ses oreilles se couchèrent prestement en arrière alors que ses babines se retroussaient pour dévoiler une rangée de crocs luisants et acérés. Certes pas aussi acérés que ceux d'un vampire mais bien utilisés, ils pouvaient faire d'importants dégâts. Les paroles peu amènes de son interlocuteur ne la touchèrent point et malgré le ton chargé d'une menace réelle, la louve avait faim. Et puis voler une proie à un vampire, cela rendait la chose bien plus délectable. Se basant dans un premier temps sur la stature du mort vivant refoulant, elle s'étira faisant claquer sa mâchoire dans le vide comme un signe d'avertissement. La louve avait déjà peu d'intérêt pour ceux de sa propre race alors pour une immondice de la sorte.

Elle descendit de la souche puis son arrière train la propulsa en avant. La traction exercée par ses deux pattes avant lui faisaient faire des bonds larges et qui raccourcissaient dangereusement la distance qui les séparait. La pleine lune lui donnait un regain de force et ses iris étaient presque invisibles. Pas une variation du terrain ne lui échappait mais elle savait très bien qu'il en était de même pour l'autre créature de la nuit. A une distance de vingt mètres, elle se stoppa brusquement pour adopter une allure qui semblait plus hésitante. Elle trottinait, suivait une piste tortueuse la menant parfois dans l'ombre pour l'exposer ensuite aux rayons lunaires. Sylviana restait toutefois à distance. Réaction de protection, de crainte ou tactique ? Elle lui tournait autour, la truffe en avant, sa gueule fermée. Elle sondait les environs mais apparemment la chose était seule. Sylviana le testa ensuite, le provoqua en s'approchant pour bondir en retrait, sa mâchoire claquant dans le vide. Elle ne cessait de gronder et de plus en plus souvent, ses iris jaunes se posaient sur l'homme dont la pâleur mortelle trahissait son état. L'odeur du sang et l'idée de cette chair fraîche en grande quantité commençait à la rendre plus agressive. Elle devait prendre des forces pour remplir sa mission. Dans sa mémoire, des souvenirs guidaient son esprit sur le comportement à adopter face à un adversaire redoutable et mortel pour elle. Pourtant, il avait l'air jeune mais avec ces choses, l'apparence était trompeuse, aussi devait-elle se montrer méfiante.

Sans prévenir, elle se déchiqueta la peau à plusieurs endroits accessibles à ses crocs. Son sang coulait maintenant et il fallait que les plaies tiennent bon, ne se referment pas de suite afin qu'il puisse être consommé par le vampire. Elle bondit en avant dans le seul but de le bousculer et d'atterrir sur l'homme agonisant. En mêlant leur sang, elle pourrait le dégoûter. Seulement allait-il comprendre ses intentions ? Sylviana était incapable de prévoir ses réactions mais elle était un lycan adulte, dans la force de l'âge. Ce n'était pas son premier combat mais l'idée que cela puisse être son dernier ne l'arrêta en rien. Lorsque l'appel du sang s'est propagé dans tout le corps d'un loup, rien ne saurait l'en détourner. Ce malgré les conséquences.
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MessageSujet: Re: Ce qui est à toi est désormais à moi... [ Terminé]   Ce qui est à toi est désormais à moi... [ Terminé] EmptyMar 24 Avr 2012 - 20:25

La monstruosité noire gronda, crocs découverts.
Mon regard resta braqué sur elle, alors qu’un grondement puissant mais contenu lui répondait. Je restai droit et stoïque, répondant à chacun de ses gestes brusques et menaces par ce grondement réservé et continu, mais parfaitement menaçant. Alors, l’horreur innommable qui me faisait face s’approcha dangereusement. Dangereusement pour elle. Je ne cillai même pas en la voyant arriver vers moi par grands bonds, la suivant des yeux, prêt à la recevoir dans les règles de l’art. Lorsqu’elle stoppa brusquement à une vingtaine de mètres, je dévoilai enfin deux rangées de crocs acérés dont la blancheur luisante tranchait avec la couleur foncée de gencives bordeaux, et ce dans un large rictus totalement inhumain, laissant échapper un nouveau grondement sourd. Ah, il y tenait tant que ça, le charognard ? Eh ben qu’il approche, qu’il vienne tâter de mes crocs.

La bête était maintenant plus proche de moi, et son odeur de clébard mouillé chatouillait désagréablement mon odorat sensible.
Mes canines disparaissaient progressivement à mesure que la lycanne me tournait autour, mais le feu dans mon regard et les pointes encore visible de mes crocs montraient sans l’ombre d’un doute que je n’avais en aucun cas changé d’avis sur la proie, et nullement baissé ma garde. D’ailleurs, je m’appliquais à rester face à l’animal, aussi désagréable soit-il à regarder et (surtout) à sentir. En revanche, lorsque la louve commença à s’approcher beaucoup plus près, puis à bondir -sorte de test, c’était évident- je dévoilai de nouveau mes crocs dans un rictus menaçant, grondant sourdement sur elle, répondant moi-même par un sec claquement de mâchoires à certaines de ses tentatives, allant jusqu’à avancer d’un pas.

C’est alors qu’elle fit quelque chose qui, au début, m’échappa un peu. Progressivement, je cessai alors de gronder.
Ce stupide charognard était en train de se mordre lui-même... Scarification ? Hmm, nan. Peut-être bien qu’elle venait d’avoir un éclair de génie, et en voyant son reflet dans une flaque d’eau, s’était rendu compte qu’en plus d’être cérébralement atrophiée, elle ne ressemblait strictement à rien... Ouais, c’était peut-être ça. Quelle fin magnifique. J’aurais presque applaudi son intelligence si ça avait été vrai. Seulement voilà, elle s’élança dans ma direction. Un grondement effrayant jaillit de ma gorge entre mes crocs à nouveau découverts. Elle était focalisée sur le corps de ma proie, et ne cherchait visiblement pas à m'atteindre directement. Je retins difficilement un sourire écœuré en comprenant ce qu'elle comptait faire... Et elle ne se trompait pas, ça me répugnait. Cependant, même si je ne touchais plus à une miette de la carcasse, je n'allais pas tourner les talons, la remercier et partir bien gentiment. Alors là, elle se fourrait la patte dans l’œil jusqu'au fondement. Toujours était-il qu'elle arrivait droit sur moi. Bien. Je la laissai s’approcher, et m’écartai sur le côté d’un bond lorsqu’elle fut assez proche. Mon genou heurta le flanc de la bête avec assez de violence pour l'envoyer rouler à plusieurs mètres dans la neige. Alors, avec un sourire moqueur, je lui montrai le côté ironique de la situation en crachant sans retenu sur le corps gisant à terre, et cela sans la quitter des yeux. Pure provocation, ouais, je sais.
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MessageSujet: Re: Ce qui est à toi est désormais à moi... [ Terminé]   Ce qui est à toi est désormais à moi... [ Terminé] EmptyMer 25 Avr 2012 - 18:59

Le comportement du vampire ne la déstabilisa pas un instant mais peut-être aurait-elle du réfléchir à deux fois avant de bondir ou bien, y-avait-il une autre raison ?

La louve émit un grondement plaintif lorsque le genou heurta son flanc. Ses yeux se fermèrent alors que son corps roulait dans la neige. Le flanc touché ne la tiraillait pas plus que cela malgré les roulés mais cela avait suffit à lui couper le souffle brutalement, un court instant qui lui parut bien trop long. Toutefois, elle jugea son on adversaire comme un gringalet qui avait tout simplement sous-estimé sa constitution. Plus loin, elle resta un moment couchée puis se releva, la langue pendante. Ses iris ne le lâchaient pas, imitées par ses oreilles pointées dans sa direction. Après tout, elle était un lycan, pas question de se plaindre ou de montrer sa douleur à nouveau. Elle fit ensuite quelque pas qui semblèrent hésitants, tout était en ordre sauf la douleur. La neige avait rougi autour du cadavre et les reflets sanguinaires de la lune rendait la scène cauchemardesque. Sylviana s'ébroua en grondant et recommença à lui tourner autour. Il venait de cracher sur sa proie et elle ne savait toujours pas comment ces immondices pouvaient contaminer d'autres deux-jambes. La proie était gâchée mais la louve était bien décidée à rétorquer.

Un chemin ensanglanté se dessinait après le passage de la louve. Ses plaies continuaient de saigner mais plus sporadiquement. Toutefois, elle exagérait ses mouvements afin d'entretenir la fuite de ce liquide vital. Seul un oeil averti et habitué au comportement lupin aurait pu le remarquer. Son esprit n'était pas à la guérison mais à l'extermination. L'odeur, désagréable pour le vampire achevait de recouvrir sa fourrure. La provocation fit monter d'un cran son ire, peut-être ne mangerait-elle pas de chair humaine mais la putréfaction qui lui tenait tête en serait aussi privée. A nouveau elle bondit mais pas sur le cadavre cette fois-ci. Ses pattes avant s'abattirent lourdement sur les grands pectoraux de son adversaire de son adversaire, alors que ses pattes arrières buttaient son ventre. Les 70 kg de la louve entrèrent en action, intensifiés par l'élan de son mouvement. Lorsque la putrescence ambulante chuta sur le dos, sa gueule visa ses yeux alors que ses pattes arrières n'avaient qu'un seul objectif, labourer les chairs de leurs griffes. La mâchoire claqua une première fois à quelques centimètres des iris rougeoyantes de son adversaire.

La louve grondait avec rage, alors qu'une écume blanche suintait de ses babines par moment retroussées. Des aboiements sauvages venaient ponctuer les bruits gutturaux qui n'annonçaient rien de bon. Sa gueule était tout le temps en mouvement et elle appuyait de tout son poids sur ses pattes avant. Enragée, possédée ? Sylviana laissait parler l'instinct de survie de l'animal. Il lui était impossible de tuer un vampire, elle n'en avait pas les possibilités sur elle mais lui arracher quelques parties de son corps se révélait une jouissance future. Les morts ne devraient jamais revenir à la vie, surtout pour donner ça.



*****************************
HRP : Désolée pour le post court mais je ne veux pas agir à ta place. Wink
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MessageSujet: Re: Ce qui est à toi est désormais à moi... [ Terminé]   Ce qui est à toi est désormais à moi... [ Terminé] EmptyMer 25 Avr 2012 - 21:42

[pas de prob, j'en attendais pas moins Razz ]

Le clébard qui me tenait lieu d’adversaire jappa lamentablement en roulant au sol.
Comme je le savais pertinemment, ça ne suffit pas à lui faire comprendre qu’il valait mieux pour elle de retourner bravement à la niche la queue basse ; elle se releva, ses yeux immondes toujours dirigés vers moi et le corps de ma proie. Mais je devinais qu’elle n’allait pas chercher longtemps à me bousculer tout simplement. Pour preuve, elle recommença à me tourner autour. Je ne la quittai pas des yeux, plissant le nez sous sa puanteur insoutenable que l’humidité n’arrangeait pas. Comment pouvait-on vivre en permanence avec ce truc miteux qui lui servait de fourrure sur le dos ? Enfin, ça lui allait bien ; mon expérience me soufflait désormais qu’il s’agissait d’un charognard dépeceur de cadavres et non d’un prédateur. Alors comme ça elle voulait un repas ? Excellent, parce que j’allais bientôt rendre le mien si je continuais à respirer le même air qu’elle.

La lycane ne tarda pas à bondir.
Ma rapidité, due à la finesse de ma corpulence, m’aurait probablement permis d’esquiver l’attaque, mais à vrai dire, l’idée ne me traversa même pas l’esprit. J’étais là, et je l’attendais de pieds fermes, genoux légèrement fléchis pour avoir toujours un appui solide. Je l’accueillis avec un grondement sourd, crocs largement apparents, en empoignant fermement d’une main la fourrure et la peau de la poitrine de la bête lorsque je chutai en arrière. Je sentis ses griffes me lacérer sauvagement le ventre, tentant de lutter contre pour tenter de positionner au moins une jambe sous son propre ventre. Alors que je redoublais d’efforts pour y parvenir, me débattant comme un diable, mes grondements ne cessèrent pas, et mes crocs claquèrent à maintes reprises dans de sauvages tentatives de morsure, parvenant plusieurs fois à entailler le museau trop tendre et trop proche de la lycane, alors que la même écume de folie et de frénésie débordait sur mes lèvres retroussées. De longues secondes passèrent ainsi, dans le chaos le plus totale, et sous la Lune la plus rouge que je n’avais jamais vue. Puis, je réussis à prendre un appui solide sur le ventre de mon adversaire, qui se retrouva éjectée au-dessus de moi lorsque je lui enfonçai mon pied dans les entrailles.

Je fus debout en un éclair, face à la lycane, prêt à la recevoir de nouveau, alors que les profondes plaies qui striaient mon ventre commençaient déjà à se refermer. Ma voix était cette fois plus narquoise que précédemment, et un sourire gouailleur étira mes lèvres rougies par le sang dégoulinant jusqu’à mon menton. Portant ma main à ma bouche, j’écorchai la paume de ma main sur mes canines, présentant à la vue de la lycane la plaie sanglante qui ne tarderait pas à cicatriser.

« Tu vois, tête-de-truc-régurgité ? je sais l’faire aussi. » D'un doigt provocateur, je lui fis signe d’approcher.
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MessageSujet: Re: Ce qui est à toi est désormais à moi... [ Terminé]   Ce qui est à toi est désormais à moi... [ Terminé] EmptyJeu 26 Avr 2012 - 17:59

Ses mains sur le poitrail et dans la fourrure de la bête, n'eurent aucun effet. Cependant, les morsures étaient relativement douloureuses mais Sylviana n'émit pas une plainte. Tuer, c'était tout ce que l'on pouvait lire dans son regard bien que cela lui fut impossible. Ses griffes poursuivaient leur danse incisive et les yeux de son adversaire échappèrent plusieurs fois mais de peu à ses crocs baveux maintenant. Il tenait le choc et ce malgré sa stature chétive, il se démenait comme les sangsues que l'on pouvait dénicher près du marécage des torturés. Bien que d'apparence visqueuse et molle, ces diablesses cachaient une vivacité qui en avait surpris plus d'un. La louve ne se laissait guère impressionnée, elle n'en avait ni le temps, ni l'envie. A nouveau son souffle se coupa et elle bondit en arrière, aidée par un coup de pied virulent. Atterrissant durement sur ses pattes, elle gronda, les babines de nouveau retroussées. Le faire perdre du sang pour reprendre l'avantage qu'elle n'avait pas. La faim commençait à se faire grandement sentir et elle puisait dans ses réserves. Son regard jaune se posa sur la plaie sanguinolente qui barrait la paume de son adversaire. Ni chaud, ni froid, cela lui importait guère. Pour elle la viande était perdue, par la faute de ce rebut. La mauvaise foi ne l'étouffait guère. Lorsque le détritus se tut enfin, elle recula dans l'ombre sans le quitter des yeux. Bientôt, ce furent les deux seuls signes d'elle qu'il put discerner dans la pénombre puis ils s'éteignirent alors qu'un léger bruit, révélait la fuite de la louve.

Elle s'éloignait rapidement, suivant un but bien particulier. Ses plaies s'étaient refermées mais le sang toujours présent, craquelait ça et là sur sa fourrure. Il ne pouvait ni la voir, ni l'entendre, la neige l'aidant dans sa course. Les foulées étaient amples et régulières, l'allure modeste. Contrairement à ce que pouvait penser le vampire, il n'avait en rien remporté ce duel. Ce n'était pas fini, loin de là. Seulement, elle allait attaquer d'une autre manière, plus sournoise. Au bout d'une dizaine de minutes, elle atteignit enfin son but et s'assura qu'ils étaient bien placés. Se posant sur son séant, elle hurla à la lune, sa complainte pour Grinak. Devant elle, des masses sombres se mirent en mouvement, paniquées. Des bêtes assez grosses, aux pattes plutôt courtes mais qui constituaient une excellent réserve de nourriture. Deux paires de cornes ceignaient leur front bombé. Une bosse hirsute sur le dos, se balançait au gré de leurs déplacements. Un diner sur pattes pour un lycan. Elle ne pouvait savoir si leur cuir serait facile à percer mais une fois en Thaodia, ils auraient tout le temps de le découvrir. Enfin, pour le moment, ils allaient prendre une toute autre direction. Son chant lunaire achevé, elle fila ventre à terre et tourna autour du troupeau pour le mettre en route. Elle devait rester prudente car ses bestioles savaient donner de bons coups de pattes. Il s'en fallut de peu, pour qu'elle ne se retrouva assommée. Une fois dans le bon chemin, elle se contenta de les faire rester sur le bon tracé. Quelques aboiements suffisaient.

Trente minutes depuis sa fuite s'étaient écoulées, elle s'enorgueillit de croire que la putrescence était restée sur sa place, se gorgeant de vanité. La terre trembla sous le passage de plusieurs dizaines de ses bêtes. Un raffut de tous les diables s'éleva, risquant d'attirer d'autres prédateurs. Quelles horreurs pouvaient donc hanter les lieux ? La louve ne s'en souciait guère et continuait de terroriser le troupeau qui bientôt déboucha sur la petite clairière du massacre. Elle ne prit pas le temps de vérifier qu'il se trouvait là ou non. Certainement que son chant l'avait dissuadé de s'en aller, mais allait savoir ce qu'il pouvait bien se passer dans la tête de ce genre de gangrène ?
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MessageSujet: Re: Ce qui est à toi est désormais à moi... [ Terminé]   Ce qui est à toi est désormais à moi... [ Terminé] EmptyJeu 26 Avr 2012 - 21:03

Je restais face à la lycane, prêt à riposter à une nouvelle offensive.
Et ce fut alors que je me pris un vent mémorable ; elle me tourna le dos et se carapata plus vite que son ombre dans l’obscurité épaisse de la forêt. Je penchai la tête sur le côté, perplexe. Je me dis que je l’avais grandement surestimée, finalement... En plus d’être un charognard miteux, elle était un charognard miteux et trouillard, incapable de faire face à un adversaire plus de quelques minutes. Décidément, j’avais beaucoup à apprendre sur les lycans. A moins que je n’eus déjà tout appris sur leur race décrépite ? Après tout, un clébard restait un clébard. Peut-être que j’aurais pu m’en débarrasser plus facilement en lui lançant un bon gros bâton à rapporter, qui sait.

Sur cette pensée ironique, je me détournai, toujours souriant, en secouant légèrement la tête de droite à gauche d’un air désolé. Retournant vers l’homme pratiquement mort désormais, j’affichai une moue dégoûtée ; le sang avait déjà du refroidir sensiblement. A cause de cette touriste, je n’avais même pas pu terminer entièrement mon repas. A ce moment-là, j’esquissai un geste de la main hésitant vers le visage du cadavre aux yeux toujours ouverts. Avant de me raviser, et de me désintéresser de cette charogne. Au moins, je n’étais pas ressorti bredouille de cette mésaventure, et avec des blessures superficielles pour moi. Les griffures sur mon ventre avaient cicatrisé, de même que la plaie sur la paume de ma main. Je léchai le sang resté au creux de celle-ci, et décidai de m’éloigner un peu de la zone du carnage, histoire de prendre une bouffée d’air frai, pour me changer un peu de la puanteur de ce chien galeux. Je m’approchai donc de la rive du lac, et m’assis sur le sol en glissant dos contre le tronc d’un arbre. Repliant mes genoux contre mon corps, j’appuyai ma tête par-dessus et contemplai les eaux pourpres et calmes, m’autorisant un repos mélancolique de quelques minutes avant de quitter les lieux, en profitant également pour débarrasser mon visage du sang qui le maculait.

Cependant, alors que j’allais me lever, un cri brisa le silence lourd qui s’était installé.
Je jetai un œil farouche par-dessus mon épaule sans toutefois me redresser. C’était le hurlement de la chose affreuse qui m’avait dérangé pendant ma chasse. Qu’est-ce qu’elle voulait encore ? Je ne le savais pas exactement, mais mon instinct me disait que j’en avais pas encore fini avec elle. Après l’avoir entendue brailler sous la Lune, il n’y eut plus rien pendant un petit moment. Puis, d’autres bruits troublèrent le silence. Des piétinements lourds, qui provoquaient des vibrations presque imperceptibles, mais qui n’annonçaient toutefois rien de bon. Je me redressai mais ne bougeai pas de place, les yeux rivés dans la direction où la lycane avait disparue. J’étais certain qu’elle allait revenir. Et en effet, elle revint. Au-delà de toute espérance, car elle ne revint pas seule ; le galop d’un grand troupeau de... de je ne savais trop quelles créatures massives déboula dans la clairière en contrebas de laquelle je me trouvais, dans la clairière où j’avais affronté la bête miteuse.

Pris au dépourvu, je marquai un temps d’hésitation devant cet évènement imprévu.
Mais je n’avais pas le temps m’en émouvoir, je ferais cela plus tard. N’ayant pas d’autre choix que celui que je m’apprêtais à faire, je bondis pour m’accrocher à une branche basse de l’arbre qui se tenait à côté de moi, me hissant ensuite sur cette hauteur, évitant de justesse de me faire piétiner par les bêtes. Bien, me dis-je en contemplant le troupeau, au moins cette chienne décrépite était bonne bergère. D’ailleurs, en parlant du loup, je vis celui-ci arriver derrière la horde. Alors qu’un sourire mauvais apparaissait sur mon visage, il y eut un craquement suspect. Je perdis mon sourire et écarquillai les yeux.

« Merde. »

Eh ouais, merde. La branche.
Avant que je puisse bondir sur un perchoir plus élevé et plus solide, la branche sur laquelle je m’étais réfugié lors de la débandade céda sous mon poids. Quelle ne fut pas la surprise du bestiau qui se retrouva soudain avec un poids plume de vampire sur le dos... Eh bien, la seconde de surprise passée, je me rendis compte qu’il n’aimait pas ça du tout ; il freina brusquement, lâcha un beuglement étrange, tourna en rond, gesticula dans tous les sens en cherchant à m’éjecter de son dos. De mon côté, je m’agrippai le plus fort que je le pus à sa fourrure, d’abord effrayé par la situation. Mais je m’aperçus que malgré ses efforts, il n’arrivait pas à m’envoyer au sol, du moins, si je continuais de m’accrocher comme je le faisais. Et ça, je n’allais pas pouvoir le faire longtemps. Je tirai donc profit de la situation ; la hauteur au garrot de l’animal en colère me permit de repérer la lycane bergère, à quelques dizaines de mètres de là. Mais ma monture improvisée remuait beaucoup, et je la perdais de vue régulièrement durant de brefs moments. Pas bon, ça. C’était peut-être marrant, le rodéo, mais je devais agir.
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MessageSujet: Re: Ce qui est à toi est désormais à moi... [ Terminé]   Ce qui est à toi est désormais à moi... [ Terminé] EmptyVen 27 Avr 2012 - 17:52

Ses mâchoires claquaient, ses aboiements déchiraient l'air enfin si l'on pouvait dire ceci, à entendre le raffut que faisaient les bêtes affolées. Il y avait apparemment des jeunes, de véritables viandes sur pattes qui menaçaient de rendre folle la louve qui les harcelait. Tant bien que mal, elle était parvenue à les mener là où elle voulait, restait maintenant à réduire en bouillie le vampire. Elle filait ventre à terre, bondissant par moment afin d'échapper à un sabot vicieux. Etait-il possible que ces montagnes de chair possèdent des yeux derrière leur crâne ? En tous les cas, elle savait rudement viser et l'air qui sifflait aux oreilles de la louve en était un témoin des plus convaincants. Le moment de vérité approchant, Sylviana se détacha un peu de la masse et resta en arrière. Utilisant les différentes variations du terrain entouré d'un halo sanglant, la louve bondissait de buttes en promontoires. Elles étaient bigrement grandes ces proies et deviner ce qu'il se passait devant relevait presque de la magie. Si seulement quelques membres de sa meute avaient été présent. La louve secoua la tête, le but n'était pas de rassembler un troupeau mais d'émietter son adversaire.

La louve eut un moment de déception, n'apercevant pas la décrépitude au milieu du troupeau. Trop occupée à essayer de voir quelque chose entre les pattes de ces créatures, elle n'avait pas imaginé que son adversaire put avoir une once d'intelligence et se mettre hors de portée. Il était parti, alors elle allait pouvoir finalement vérifier si son repas potentiel était encore à son goût. Enfin, ce qu'il en restait car au vue des mouvements hagards de ces bêtes, il était presque sûr que le cadavre ne serait plus qu'une feuille mais tant pis. Sylviana mourrait de faim et il fallait jouer serré maintenant. Un bruit de chute de branche à peine perceptible dans ce remue ménage n'attira pas vraiment son attention. Le cri de la monture improvisée par contre, résonna à ses oreilles comme une belle mélodie, une douce invitation à la curie. Se redressant, elle darda ses iris jaunes sur le troupeau, cherchant la bête en mauvaise situation. Quelle ne fut pas sa surprise de voir la pourriture en pleine jonglerie. Sous sa forme humaine, elle aurait certainement cru mourir de rire devant une telle scène. Son adversaire ne ressemblait plus à rien, qu'un tas de chair morte ballotée par une bête en panique. La louve se contenta de japper comme un chiot avant de s'élancer. Elle aussi voulut tenter la voie aérienne, bien mal lui en prit. Sylviana avait surestimé la capacité de pression de sa mâchoire. Le cuir bien trop épais resta imperméable aux crocs acérés. La louve ne resta même pas une seconde sur le dos d'une proie d'un gabarit inférieur à la monture du Vampire. Balayée comme un fétu de paille, elle vola pour atterrir entre deux mâles, vraisemblablement. Ses oreilles se couchèrent en arrière alors que les deux masses se ruaient l'une sur l'autre. Le fracas provoqué par la rencontre des deux fronts la fit frémir de terreur alors qu'elle se tortillait pour filer en vitesse. Mauvaise passe, mauvaise passe.

Elle trouva un semblant de chemin et bondit, mordant les chairs au passage, des coups de sabots lui déchirant les flancs. Lorsqu'elle trouva enfin l'ombre sécurisante d'une petite hauteur paisible, elle s'autorisa à souffler. Assise sur son séant, les oreilles pointées en avant, elle observait la scène, la langue pendante. Les plaies légères bien que nombreuses se refermèrent mais cela commençait à lui demander beaucoup d'énergie. L'autre abomination était toujours en plein rodéo, aussi Sylviana se redressa et trottina pour contourner le troupeau. S'assurant d'un minimum de risques, elle ne tarda pas à détourner les bêtes de son repas. Plantant ses crocs dans la chair encore légèrement chaude du mollet de l'homme, elle le tira par à coups. La louve visait le creux d'un arbre étrangement éventré. S'arrêtant un instant, elle chercha le vampire du regard et gronda, ne l'apercevant plus. Premièrement, mettre le cadavre un peu plus à l'abri, ensuite, elle irait affoler un peu plus les créatures. Il était lourd cet humain mais la faim décuplait sa rage et bientôt, elle lâcha sa proie. Passant sa langue sur ses crocs, elle goûta au sang humain pour finalement constater qu'il n'était pas si gâté que cela. Elle arracha alors une bonne quantité de chair sanguinolente et l'avala sans réellement prendre le temps de la mâcher. Satisfaite, elle pivota sur ses pattes arrières et s'élança en aboyant sur le troupeau. L'ignominie n'était plus visible ? Qu'à ne cela tienne...

****************
HRP :
Enorme le passage du rodéo, à mourir de rire ^^
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MessageSujet: Re: Ce qui est à toi est désormais à moi... [ Terminé]   Ce qui est à toi est désormais à moi... [ Terminé] EmptyVen 27 Avr 2012 - 19:11

Décidément, cette bestiole poilue n’était pas décidée à reprendre son souffle. Elle continuait de gesticuler en beuglant, de plus en plus mécontente, alors que je m’accrochais fermement en grondant d’agacement. Non pas que je n’y trouvais pas un certain amusement (j’en souriais à ce moment-là), bien au contraire, mais j’allais vraiment rendre mon repas si ça continuait à cette cadence-là... Et pour couronner le tout, je vis la lycane se diriger vers le cadavre. Et cet imbécile de bestiau qui courait dans la direction opposée...

« PAS PAR LA, ABRUTI !!! »

Non, là je rigolais plus, temps mort !
Cette immondice miteuse allait s’emparer de ma proie ! Evidemment, je n’allais plus toucher à une miette de cette carcasse (ou alors vraiment pour dégoûter la lycane bergère), mais je n’allais certainement pas la laisser s’en emparer aussi facilement. La nausée me monta soudain beaucoup plus facilement lorsque l’innommable horreur puante commença à se repaître du cadavre qu’elle avait tiré un peu plus loin. Sentant la frustration monter d’un cran, je cherchai alors la moindre faille pour pouvoir bondir de nouveau au sol, mais le troupeau était dense, et il y avait toujours une possibilité de se faire dangereusement piétiner par les bêtes. Non pas que cela m'aurait tué, mais ça n'en restait pas moins désagréable, de se faire écraser de tous les côtés... Impuissant pour le moment, j’attendis donc l’opportunité d’agir.

Et l’opportunité ne tarda pas à arriver. Ou plutôt, la louve ne tarda pas à arriver.
Cette éviscérée du ciboulot m’avait apparemment perdu de vue... Ah, ah. La voici, mon opportunité. Une idée me traversa soudain la tête, alors qu’un sourire sournois apparaissait sur mes traits. Je n’étais pas sûr que cela porterait ses fruits, mais j’allais très vite le savoir ; me penchant en avant pour me retrouver à plat ventre sur la nuque de ma monture, je lui attrapai à deux mains l’oreille droite, et tirai avec force afin que l’animal tourne la tête dans la direction de mon adversaire. J’eus des doutes durant les premières secondes où le bestiau lutta farouchement, mais il finit par changer de direction, galopant cette fois vers la louve qui me cherchait toujours. Lorsque la bête arriva à son niveau, je me jetai une nouvelle fois à plat ventre sur sa nuque, atteignant cette fois le haut de sa tête pour mordre fermement l’arcade, juste au-dessus de l’œil, où la peau était moins épaisse. Il poussa un cri de douleur et, comme je le voulais, se cabra. Je m’accrochai alors plus solidement à sa tête, balançant tout mon poids sur le côté gauche. Etant au sommet, je me retrouvai éjecté à plusieurs mètres, heurtant violemment le sol, alors que le mastodonte déséquilibré chutait sur le côté. Je n’aurais pas aimé être à la place de la louve si elle ne s’écartait pas rapidement du point de chute... Elle finirait en carpette. Très bonne idée de carrière pour un lycan. Mais c’était pas vraiment mon style de déco favoris pour une chambre, me dis-je en me relevant pour voir où en était le répugnant quadrupède à quelques mètres de là.

[merci xD]
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MessageSujet: Re: Ce qui est à toi est désormais à moi... [ Terminé]   Ce qui est à toi est désormais à moi... [ Terminé] EmptyLun 30 Avr 2012 - 10:01

Sylviana resta prudemment hors de portée des pattes un peu trop vives de ces mastodontes mais cela se révélait finalement vain. L'abomination l'avait repérée et chargée à l'aide d'une monture maîtrisée par la douleur. Ses babines se retroussèrent alors qu'elle s'aplatissait en reculant prudemment. Toutefois la scène qui suivit la laissa un moment perplexe. Le monstre se dressa sur ses pattes arrières et la louve coucha les oreilles en arrière. Des aboiements sourds éclatèrent alors que la monture improvisée avait envoyé son ennemi dans les airs. A nouveau, elle le perdait de vue mais toute son attention était pour la montagne de chair qui ne tarda pas à s'écrouler dans un bruit humide ? La neige, depuis transformée en boue par le piétinement du troupeau l'avait accueilli mollement, projetant sa mélasse tout autour. Sylviana en reçut sur la truffe et secoua la tête, éternuant violemment. Prudemment, elle avait bondit sur le côté puis en arrière. La tête de l'animal sonné, reposait à quelques centimètres de sa queue touffue. Il s'en était fallu de peu mais déjà la masse se relevait, les yeux fous. Le troupeau avait opéré un demi-tour pour apparemment venir en renfort. Ces créatures faisaient preuve d'une forme d'intelligence en protégeant les membres de leur famille. La louve ne pouvait qu'admirer cela même si dans un futur proche, certaines d'entre eux finiraient dans la panse des siens.

Elle se trouvait à une distance que les bêtes jugèrent sécurisante car elle ne chargèrent plus. Un étrange ballet se mit en place, certaines montagnes en léchant d'autres. Les petits étaient regroupés au centre, les plus imposants et certainement les plus puissants protégeaient maintenant les extérieurs. Un cercle dont le périmètre était truffée de cornes effilées. Oui, décidément ces proies lui plaisaient de plus en plus. La chasse facile ne l'intéressait que peu. Rien ne valait un recours à diverses tactiques de traques, d'épuisements, de terreur… Elle s'ébroua, reprenant ses esprits vagabondant bien trop à son goût. Elle huma l'air mais l'odeur musquée du troupeau couvrait presque toutes les autres odeurs sur un rayon d'une bonne dizaine de mètres. S'installant sur son séant, elle lécha ses plaies pour la plupart refermée, accélérant ainsi la cicatrisation. Elle se leva, s'étira puis trottina jusqu'à son repas. Toujours allongé dans la neige qui le conservait au frais, il n'attendait qu'elle. Sautant sur le torse de l'homme, elle déchira ses habits de quelques coups de crocs habiles puis lui lacéra le pectoral droit. Sa mâchoire devint frénétique tant la promesse d'un coeur encore chaud et sanguinolent l'affolait. C'était son met favori et elle le dévorait toujours en premier pour ne pas se le faire tout simplement voler.

Sa silhouette noire, légèrement absorbée par l'ombre de l'arbre se détachait toutefois suffisamment pour indiquer clairement sa position. Sylviana bien qu'en plein repas, restait sur ses gardes. Entourée de sa meute et en Thaodia, son comportement aurait été tout autre mais les terres vampiriques n'étaient pas un havre pour les lycans. Surtout pour elle qui venait leur chiper des proies. Un os craqua sous la pression de sa mâchoire. Elle le broya un instant puis le déposa proprement sur la droite du corps avant de reprendre sa sanglante exploration. Sa truffe était recouverte du sang de l'homme alors que les poils noirs de son museau s'ornaient de reflets rougeâtres. L'odeur du sang la grisait et elle grondait de satisfaction. La douceur des rayons lunaires la réchauffait quelque peu et lui rappelait ses plus belles nuits en Thaodia. Le calme recouvrait maintenant la clairière d'un manteau paisible alors que les bêtes quittaient les lieux d'un pas lourd et tranquille ? Cela la surprit mais après tout n'était elle pas entrain de se repaître. Ils n'avaient plus à la craindre maintenant. Le troupeau reprenait donc son errance pour suivre un chemin connu de lui seul. Sylviana savait qu'elle les retrouverait sans trop de difficulté. Même si la neige absorbait les odeurs et couvraient les traces, la piste de ses mastodontes serait un jeu de louveteau pour une louve aguerrie comme elle. Ils semaient beaucoup d'indices derrière eux et offraient ainsi leur destination à qui saurait les déchiffrer.
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MessageSujet: Re: Ce qui est à toi est désormais à moi... [ Terminé]   Ce qui est à toi est désormais à moi... [ Terminé] EmptyMar 1 Mai 2012 - 14:07

Je ne cachai pas ma déception lorsque l’animal n’écrasa que la neige boueuse sur le sol.
Le troupeau continuait de galoper en tous sens, à tel point que j’avais perdu la lycane de vue. Il ne manquait plus que ça, tiens... Il était hors de question qu’elle s’approche de ma proie, même si au final je n’allais certainement plus y toucher. Alors que je tentais de sortir du troupeau, l’une des nombreuses bêtes porta sur moi un regard peu rassurant. Je m’arrêtai une petite seconde, mais repartis immédiatement au quart de tour lorsque je le vis gratter le sol dans un geste plein de sous entendus. L’instant suivant, je zigzaguais entre les bêtes affolées et de plus en plus proches les unes des autres, l’une d’entre elles à mes trousses. Je n’avais pas que ça à faire bon sang ! Il m’en voulait encore d’être malencontreusement tombé sur son dos ? En tous cas il n’allait pas me voir très longtemps ; je parvins à sortir de la masse et m’éloignai aussitôt du troupeau, non sans un « ouf » soulagé. L’animal cessa de me poursuivre, et je pus enfin me concentrer sur l’abominable chose qui était sûrement en train de chaparder ma proie.

En effet, je remarquai que celle-ci n’était plus à sa place.
Avec un grondement mécontent, je décidai de ne pas suivre les traces sanglantes qui maculaient la neige en direction d’un amas de buissons capable de dissimuler la louve. Je fis en sorte de contourner celui-ci, dans un silence redoutable, afin de la prendre par surprise. Elle était effectivement là, en train de se repaître en fouillant la poitrine de la victime. Quand je fus assez proche, je n’hésitai pas à bondir sur elle en grondant, profitant qu’elle soit en plein festin pour la mordre férocement, plantant mes crocs dans son museau tendre en agrippant durement d’une poigne de fer les poils souillés de son cou. L’odeur du sang dégagée par le trou dans la poitrine du cadavre titilla l’odorat sensible de la bête tapie en moi, et à laquelle j’empruntais la sauvagerie nécessaire pour tenir tête aussi férocement à la charognarde indésirable. Des grondements sourds continuaient de rouler dans ma gorge, comme pour injurier l'animal répugnant que je comptais bien emmerder encore longtemps. Tant que je tenais debout, c'était toujours possible.

[pas très long, sorry --' ]
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MessageSujet: Re: Ce qui est à toi est désormais à moi... [ Terminé]   Ce qui est à toi est désormais à moi... [ Terminé] EmptyMar 1 Mai 2012 - 15:13

Le coeur était à portée de sa mâchoire et elle se délectait de cette simple idée. Souvent des combats pas vraiment amicaux éclataient entre les membres de la meute pour le privilège de manger le coeur de leurs proies. Sylviana ne gagnait pas à tous les coups, c'était leur côté humain qui leur donnait cette envie de transgresser les règles établies. Elle détestait cet état de fait mais n'était pas la dernière à briguer ce met de choix. Des histoires couraient à ce sujet. Soit-disant qu'en ingérant le coeur d'une proie, on absorbait sa force. Généralement les blessures résultantes de ces rixes étaient profondes, bien qu'aucune ne se soit jamais révélée mortelle. Toutefois, certains lycans devaient par la suite se reposer plusieurs heures voire une journée pour permettre à leur corps de se régénérer. Cela était comme une tradition que rien ne saurait abolir mais aussi de bonnes histoires à raconter par temps calme. Ils ne se tenaient pas rigueur qu'un tel ait eu le coeur et non l'autre. Pourtant un spectateur non averti aurait pensé à une extermination de masse, guerre entre deux meutes pour la possession d'un territoire. L'idée de ne pas avoir à se battre pour le coeur la mettait en joie. Elle aurait tout le temps de le déguster. Le goût ferrugineux affolait ses papilles, enivrant son corps. Des volutes de vapeur l'entourait, signe que le cadavre perdait sa chaleur à grande vitesse. Elle devait se hâter avant que la viande ne perde toute sa saveur. Une fois froide, le goût était gâté par celui de la Mort, trop heureuse de récupérer son dû.

Ses muscles se bandèrent, son instinct lui hurlant un danger bien trop proche. Mal lui en prit de tourner la tête pour apercevoir une forme bondir sur elle, trop tard. La vivacité de son assaillant lui permit de transpercer la peau tendre de sa truffe sans qu'elle ne puise se dégager à temps. L'odeur répugnante la frappa de plein fouet alors qu'elle hurlait de douleur avant d'arracher violemment sa truffe des crocs de l'ignominie. Les chairs se déchirèrent avec une facilité déconcertante alors que Sylviana donnait un redoutable coup de tête au vampire. Cette fois c'en était trop. Ne comprenait-il donc pas qu'il avait perdu sa proie. Allait-elle devoir l'émietter ou le coincer afin d'attendre le que le jour fasse son oeuvre. Faisant fi de sa poigne emmêlée dans la fourrure de son cou, elle poussa sur ses pattes arrières, les envoyant tous deux valser dans la neige. Il tenait bon, l'obligeant à tourner la tête pour ne pas avoir le souffle coupé. Néanmoins, la louve écumante de rage était debout sur ses pattes, lui faisant face. Des bruits gutturaux empoissèrent l'air alors qu'elle bondissait pour percuter le flanc de l'abomination. Ses crocs laissèrent un sillon sanglant au travers du tissu déchiré alors que le bras du vampire opérait un drôle de mouvement, sa main tenant toujours ses poils rougis. Elle changea alors de tactique et décida de profiter de sa main dans son cou. Elle allait le traîner sur tous les obstacles possibles et imaginables.

L'enseignement qu'elle avait reçu portait ses fruits. Ne jamais réitérer une attaque, un même mouvement. Toujours innover, improviser afin de surprendre son adversaire. La chair ingurgitait quelques temps auparavant avait rechargé ses batteries et offert à son corps une endurance renouvelée. Le passé de Sylviana n'avait pas été toujours drôle, simplement une vie de meute avec ses différentes initiations. La part humaine de chaque spécimen de la troupe leur servait pour glaner des renseignements, épier de nouvelles techniques de combat, de copier des approches de chasse et autres. S'enorgueillissant de promouvoir leur côté animal, ils savaient toutefois tirer partie de leur sang mêlé. Beaucoup de deux-jambes malchanceux en avaient fait les frais, des lycanthropes aussi. Ils entretenaient ainsi la légende de Grinak et de ses descendants, rendant certains lieux si malfamés que peu osaient s'y aventurer.

*********************
HRP :
Pas de souci ^^
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MessageSujet: Re: Ce qui est à toi est désormais à moi... [ Terminé]   Ce qui est à toi est désormais à moi... [ Terminé] EmptyJeu 3 Mai 2012 - 0:55

La lycane se dégagea de mon emprise, non sans dommages collatéraux. Qui ne pouvaient que l’embellir après tout.
Son cri de douleur me fit presque frémir d’une jubilation malsaine. Ma prise dans son cou resta ferme, même lorsque la lycane fit un brusque bond vers le haut, nous envoyant tous deux rouler dans la neige, entre les buissons épineux et les souches d’arbres tombés, parfois empilées l’une sur l’autre. Il ne faudrait pas que je m’y coince ; ce serait vraiment embêtant, et surtout quelque chose de dangereux, à cause de l’horrible canidé qui n’avait pas l’intention de s’en aller, mais surtout à cause de l’aube qui finirait bien par se lever. Je n’y pensais cependant qu’une brève seconde, focalisé sur le combat ; un grondement de douleur m’échappa lorsque je sentis les crocs du charognard m’entailler le flanc. Sans me laisser le temps de souffler, la louve se déplaça, semblant vouloir me trainer sur le sol alors que je tenais encore les poils de son cou. Tss. Ce n’était pas pour ça que j’allais me montrer sans défense ; je tirai brusquement ma prise vers moi pour dévier légèrement la trajectoire de la louve, repliant mes genoux contre mon corps pour lui décrocher un violent coup de pieds dans le flanc, lâchant en même temps les poils de son cou, l’envoyant loin de moi.

Je me relevai presque aussitôt, sentant mon flanc blessé protester sous l’effort.
Ce n’était qu’une question de minutes avant que la plaie ne se referme ; je m’étais tout de même nourri il n’y avait pas si longtemps auparavant, ce qui favorisait le processus de cicatrisation, et ma ferveur dans la lutte. Avec l’estomac vide, il était certain que j’aurais eu plus de difficultés. En l’occurrence, je me sentais bien assez résistant pour lutter jusqu’au moment redouté où je devrais me retirer. L’aube, bien sûr. A vrai dire, c’était ma seule éventuelle crainte à l’heure actuelle. Je ne pouvais pas demeurer ici éternellement, et la perspective de devoir me détourner avant cette horreur poilue me révulsait d’avance. Le bon côté était qu’il me suffisait de la tenir hors de portée de la carcasse assez longtemps. Il faisait froid, et les chairs allaient refroidir très vite. Mais pour le moment, il faisait nuit noire, la Lune était encore haute dans le ciel, et il était hors de question de bouger d’ici. Une nouvelle fois, j’étais entre la lycane et la dépouille, prêt à intercepter une autre de ses attaques. J’aurais moi-même pu attaquer au moment où elle se trouvait au sol. J’ignore encore pourquoi je ne l’ai pas fait.

Je poussai de nouveau un grondement sourd, avec un rictus qui ressemblait cette fois à un sourire malsain.
Dans ces moments-là, il n’y avait pas de distinction entre l’humain et la bête ; les deux parts de cette même âme agissaient de concert, ne se dissociant que lorsque la faim m’embrumais l’esprit ; l’instinct soufflait quelque chose, la raison en clamait une autre, souvent opposée. Ce n’était pas le cas ici. Je n’avais nullement besoin de l’influence totale de la bête pour lutter de la sorte contre mon adversaire.
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MessageSujet: Re: Ce qui est à toi est désormais à moi... [ Terminé]   Ce qui est à toi est désormais à moi... [ Terminé] EmptySam 5 Mai 2012 - 12:35

Sylviana entendit sa plainte sourde et gronda pour seule réponse. Elle n'eut pas le temps de mordre le poignet pour gigoter sa gueule en tous sens. Elle se retrouva propulsée plus loin, l'abomination l'ayant une fois de plus frappée au flanc, droit ce coup-ci. Les mêmes instants semblèrent alors recommencer. Souffle court, douleur brève mais intense, debout sur ses quatre pattes, elle le regardait, la langue pendante, ses iris jaunes baignés par l'éclat sanguinaire de la lune. La putrescence ambulante commençait à sérieusement lui taper sur le système. Quand allait-il filer ventre à terre et lui laisser tout loisir de se sustenter d'une carcasse qui refroidissait à vue de truffe. Pourtant le regard fou de son adversaire clamait tout le contraire. Pas question pour elle de lutter jusqu'à l'aube qui lui offrirait une victoire certaine mais sans saveur. La louve ne mangeait pas de cette viande là. Un temps dont la longueur échappa aux deux protagonistes fila alors que la louve ne bougeait pas d'un pouce. Elle laissait le temps à ses plaies de se panser d'elle-même. La viande ingurgitée quelques lointaines minutes auparavant ne pourrait lui permettre de tenir longtemps face à un tel adversaire. Désavantagée mais trop fière pour le reconnaître encore. Le silence régnait en maître absolu tout autour d'elle et seules leurs respirations tentaient vainement d'en briser la lourdeur.

Elle redressa soudain la tête, humant l'air sans pour autant perdre l'ignominie du regard. Un étrange glapissement éclata sèchement entre ses mâchoires ouvertes. La louve sembla alors doubler de volume, toute sa fourrure se hérissant de plus belle. Une masse sombre seulement éclairée par des iris incandescents et une langue rose vif, pendante. Elle bondit sur le côté pour disparaître dans la broussaille, non sans lui avoir aboyer dessus, rageusement. La neige amortissant l'impact de ses pattes sur le sol, elle contourna le vampire et son repas très lentement, suivant un cercle dont le diamètre ne cessait de s'agrandir, enfin pour le moment. La louve écoutait son corps, plus particulièrement ses poils qui lui indiquaient la provenance du vent. Lentement, elle avança encore et encore pour finalement se placer face au vent. De là où elle se trouvait, malgré la barrière impénétrable de la végétation qui la séparait du Vampire, elle pouvait le sentir. L'inverse n'était pas réciproque, Sylviana égalisait un tant soit peu les chances des deux protagonistes. Elle choisit une butte d'où elle pourrait observer les alentours. Ce n'était guère le moment de se faire surprendre par d'autres horreurs sûrement établies dans les environs. Ne s'inquiétant guère du froid, elle s'étala de tout son long, les oreilles en avant, la truffe aux aguets.

Un peu de repos lui ferait le plus grand bien. Contrairement au cadavre ambulant, sa faim n'était en rien apaisée et si cela continuait à ce rythme, elle devrait encore puiser dans ses réserves. Même si Sylviana n'attendrait certainement pas le lever du jour, elle n'était pas folle. L'aspect extérieur de son ennemi cachait avec perfection ce qu'il était réellement. Elle bailla silencieusement, attentive aux bruits de la nuit, d'habitude si agréables. En ces lieux, il en était tout autrement. Le moindre craquement de brindilles, le moindre cri, elle ne reconnaissait rien même le chant des oiseaux lui paraissait irréel. La protection de cet arbre noueux lui offrait un maigre abri mais c'était bon à prendre. L'étrange tronc plié en une posture de souffrance, recouvrait la quasi totalité de son corps. Sa tête et le début de ses épaules étaient soumis à la caresse du vent nocturne, discret mais froid. Ses plaies n'étaient plus qu'un vague souvenir et Sylviana occupait son esprit pour oublier sa faim. Elle repassait en revue les différentes techniques de chasse et de traque qu'elle avait appris auprès des siens. Doux gémissement, il leur faudrait en apprendre plus sur les vampires et leurs points faibles. Se battre contre d'autres lycans, des humains ou mêmes des elfes, ils savaient mais les vampires.

Un grondement de dégoût roula subrepticement dans sa gorge. La tête légèrement relevée, elle leva les yeux vers le ciel. De lourds nuages blancs, annonciateur d'une prochaine chute de neige revendiquaient la voûte à une lune rousse resplendissante. Pour la première fois de son existence, elle n'était pas au pied de la grotte de Grinak. Sylviana imaginait très bien ce qu'il se passait là-bas, tant cela était intimement lié à leurs vies. Une grande tristesse s'empara d'elle mais ceux qui étaient partis n'avaient guère le choix. La survie de la meute était en jeu et ils seraient dignement représentés durant le rituel. Elle pouvait entendre les cris horrifiés des sacrifiés se transformer en gargouillis sanglants. Le bruit des carcasses chutant entre les interstices des parois pour nourrir Grinak. Depuis le temps qu'ils oeuvraient, aucune odeur fétide ne s'était échappé de cet endroit que beaucoup disaient maudit. Pour eux, cela signifiait qu'il était encore en vie et qu'ils approchaient de leur but. Cette douce folie la réchauffa alors qu'elle fouillait la pénombre due au passage fortuit d'un nuage devant la lune, des ses iris. L'air semblé figé par l'étreinte du froid.
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MessageSujet: Re: Ce qui est à toi est désormais à moi... [ Terminé]   Ce qui est à toi est désormais à moi... [ Terminé] EmptyJeu 10 Mai 2012 - 20:35

Comme si rien ne pouvait m’ébranler, je restai campé à quelques mètres devant le cadavre, face à la répugnante boule de poils.
Mais celle-ci ne bougeait plus. Je plissai les yeux, laissant entendre un léger grondement. Pendant un laps de temps que je n’aurais su déterminer, je la regardai en train de me regarder, ou l’inverse, je ne sais pas. Ou peut-être pouvait-on dire que cette serpillère usagée était en train de chercher une faille, une façon de se débarrasser de moi pour reprendre possession de la carcasse, une nouvelle stratégie pour m’attaquer. Si toutefois elle était capable d’établir une quelconque stratégie. Car selon moi, elle n’avait pas vraiment la tête d’une grande stratège, cette lycane, avec sa langue qui pendait tellement qu’elle aurait pu trébucher dessus. Ou encore, et cela était davantage à sa portée, elle attendait tout simplement de reprendre son souffle, de panser entièrement ses plaies par sa faculté de guérison, faculté dont j’étais également doté. La plaie qu’elle avait ouverte sur mon flanc avait cessé de saigner, les tissus se reconstituant déjà. C’était une bonne chose. Si le clébard attaquait de nouveau, une blessure trop grave m’handicaperait. Cependant, la lycane n’a pas l’air de vouloir s’y frotter de nouveau.

Soudain, elle sembla se gonfler comme un ballon à l’hélium. Je penchai la tête de côté, perplexe, lorsque je vis le phénomène.
Non c’est vrai, c’était hallucinant ; on aurait dit qu’elle venait de prendre un éclair. Ou encore un bon bain (ce qui ne serait pas du luxe), après lequel on l’aurait séchée à l’air chaud. Elle me paraissait tellement circulaire que j’avais envie de la faire rouler sur le sol, mais alors que je commençais à me dire que la perspective n’était pas si mal, la chose m’aboya rageusement dessus avant de prendre la poudre d’escampette. Je la suivis du regard jusqu’à ce qu’elle disparaisse, toujours prudent, même lorsque je ne la vis plus. En effet, je perçus des mouvements furtifs tout autour de moi. Visiblement, elle s’amusait encore à me tourner autour. J’eus une moue agacée, ne relâchant pas mon attention sur les mouvements de mon adversaire. Je devais davantage me fier à mes oreilles qu’à mes yeux ; je la perdais trop souvent de vue pour me permettre de négliger le bruit qu’elle pouvait faire en marchant, ainsi que l’odeur qu’elle dégageait -pas difficile à repérer. En prenant en compte le sens du vent et ce que je captais de son odeur, je pouvais déterminer si elle se trouvait ou non en face de moi.

Lentement, je reculai dans un recoin sombre entre deux troncs d’arbre, ne laissant voir de moi que mes yeux rouges surveillant la lycane.
Brièvement, je jetai un œil au corps gisant dans la neige rougie ; de mon point de vue, il était désormais immangeable. Seul un charognard comme celui qui ne me quittait pas des yeux depuis bien trop longtemps à mon goût était encore capable de trouver cela appétissant. Mais hors de question que je lui fasse le plaisir de me retirer.
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MessageSujet: Re: Ce qui est à toi est désormais à moi... [ Terminé]   Ce qui est à toi est désormais à moi... [ Terminé] EmptyDim 13 Mai 2012 - 16:55

La louve bailla longuement, ses babines retroussées révélant des dents blanches et acérées. Doucement elle s'extirpa de sa cache. Prenant appui sur ses pattes avant, elle s'étira longuement. L'avant de son corps eut droit à la même attention. Baissant la tête, elle mordilla l'une de ses pattes. Il faut dire que ça la démangeait sérieusement. Aurait-on seulement pu croire qu'elle était en plein vol de nourriture ? Pas vraiment mais allait savoir ce qu'il se passait vraiment dans la tête d'un lycan. Elle s'ébroua, chassant la neige de sa tête et ses épaules puis gronda. C'était comme un signal, elle se remit en route, descendant de la butte aussi silencieusement que le lui permettait le manteau neigeux. La lune aussi avait changé d'emplacement dans le ciel et son éclat rougeâtre s'en trouvait amoindri. Le milieu de la nuit peut-être. Sylviana avançait au pas, le corps à ras de terre. Elle se faufilait sous la végétation tantôt rase et épineuse, tantôt disparate. Elle ralentit fortement l'allure en arrivant sur la petite clairière. L'odeur du Vampire était encore présente mais elle ne le voyait pas. Méfiante, elle se posa sur son séant, masquée par la pénombre et observa les alentours.

Une fine couche de neige recouvrait maintenant le cadavre. Elle avait attendu bien trop longtemps. Les chairs froides avaient un goût dont elle ne parvenait pas à se satisfaire. Et le sang, n'en parlons pas, une révulsion tout simplement. Tout autour, la neige n'était plus qu'une boue légèrement rosée. Des traces de lutte évidentes, jonchaient le sol. Elle perçut enfin les deux iris rougeoyantes et plongea son museau dans la neige. Se moquait-elle du camouflage de l'ignominie ? Elle se redressa sur ses quatre pattes sans se presser. Brusquement son corps s'élança en un bond. Atterrissant dans la neige, elle galopa aussitôt en direction de l'homme mort. La louve ne s'émouvait plus de la présence de l'abomination. Elle avait tout autre chose en tête et pas ailleurs. Bien qu'il était plus qu'évident maintenant que cette proie finirait sous un linceul blanc, elle comptait bien lui laisser un dernier cadeau. Ses pattes s'enfonçaient faiblement dans la neige, à un rythme régulier. Ses muscles roulaient sous sa fourrure, la fatigue qui l'accablait quelque temps auparavant avait cédé sa place. Pour combien de temps ? Lorsque la louve fut toute proche du cadavre. Elle sauta dessus afin de se satisfaire royalement. Un filet chaud d'urine traça un sillon jaune sur le cadavre.

En un second bon, elle s'éloigna du cadavre puis reprit une allure plus soutenue. La louve quittait les lieux sur une défaite. Etait-ce finalement si déplaisant, un peu certes mais le dernier tour joué avait rendu cet échec plus doux. Sylviana filait maintenant sans même un regard en arrière. Cet intermède lui avait finalement fait perdre un temps précieux et puis elle avait encore faim. Plus tard, elle obliqua sur la gauche pour suivre un chemin tout tracé par des montagnes de chair. Elle reviendrait victorieuse avec une telle réserve de nourriture. Perdre pour elle, certes mais au nom de la meute, jamais.

************************************
HRP :
Je te laisse clore le rp ^^, nan nan ma louve ne se défile pas du tout (en mode mauvaise foi)
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MessageSujet: Re: Ce qui est à toi est désormais à moi... [ Terminé]   Ce qui est à toi est désormais à moi... [ Terminé] EmptySam 19 Mai 2012 - 12:49

L’ignoble boule de poils mit un moment à montrer de nouveau le bout de son museau.
Elle revenait, mais certainement pas pour me disputer de nouveau le cadavre. Les chairs avaient refroidies, le sang également. En tant que nourriture, ce devait être devenu écœurant. En même temps, cette chose avait bien la tête d’une bête à gober n’importe quoi... Ça ne m’étonnerait pas tant que ça qu’elle veuille encore s’en repaître. Je penchai la tête sur le côté avec perplexité lorsqu’elle fourra sa tronche dans la neige. Elle se foutait de la mienne ? Elle se foutait de mon camouflage ? Tsseuh. En revanche, je fus certain qu’elle se foutait de moi au moment où elle marqua le cadavre d’une façon qui me fit grogner et grimacer en même temps. Je renonçai à la poursuivre pour lui filer une énième raclée, j’avais autre chose à faire après tout. Enfin, façon de parler. Je n’avais plus envie de me battre, voilà tout. Je me contentai donc de tirer la langue à la lycane, ne la quittant pas des yeux jusqu’à ce qu’elle disparaisse dans l’obscurité de la forêt.

Je m’approchai ensuite du défunt, le fixant longuement.
J’avais horreur de voir ainsi le fruit des pulsions de la bête. En fait, j’avais horreur de faire ça. Devoir tuer des gens pour survivre me répugnait autant que ce que j’étais devenu, mais je n’avais pas le choix. Le seul choix que je pouvais faire était de mettre fin à cette malédiction qu'était l'immortalité, lorsque la vengeance, dernier lien que j'avais encore avec ce monde, disparaîtrait. Pour le moment, je devais mettre les émotions de côté. Cette nuit-là pourtant, je m’autorisais une petite entorse ; me baissant, j’effleurai du bout des doigts le visage de l’homme, refermant ses paupières sur ses yeux fixes. Puis je me relevai, me détournai et, comme la louve avant moi, disparus dans l’obscurité, mon éternel royaume.

(Désolée du retard des dernières réponses, je suis un peu débordée en ce moment ^^')
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