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 Here without you

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Sinis Nerildillë
Ephaëlyen débutant
Sinis Nerildillë

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En couple avec : Elaën Nerildillë, mon ange
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MessageSujet: Here without you    Here without you  EmptyMar 29 Oct 2013 - 0:22


Here without you


Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour. - Pierre Reverdy

 • Ardamir, la Cité des Elfes •
Elaën & Sinis

La Distance, le mal de l’Absence et l’Ennui régnaient maintenant sur ma vie. Je restais sans trop bouger, les nausées me montant rapidement à la gorge. Assise sur mon lit, j’avançais des ouvrages tricotés ou cousus : petits bonnets, minuscules pantoufles, vestes en taille réduite, tout pour la saison froide. Puis, ma patience mise à rude épreuve, je finissais toujours par lancer aiguilles et patrons à travers la pièce. Je me repliais à la tête de lit, et, couchée sur les oreillers, je me roulais le plus possible en position fœtale, les cuisses appuyant légèrement sur mon ventre un peu bombé. Les draps n’avaient même plus son odeur. Alors je fermais les yeux, et je me remémorais les souvenirs d’un autre temps.

Je me rappelais mon arrivée à la capitale, pauvresse que j’étais, quittant la forêt luxuriante pour les montagnes, que je pensais désolées. Je n’étais jamais sortie de chez moi à cette époque, et tout était nouveau. Je connaissais la terre, les aiguilles et les pommes de pin lors de mes trop rares désobéissances quand j’essayais de m’évader de la pression de ma famille. Mais mon foyer avait brûlé. Comme en rappel à cette funeste soirée, il n’était pas rare que je caresse le cercle de chair brûlée et jamais totalement guéri autour de ma cuisse droite.

L’affamée que j’étais s’était retrouvée à moitié morte dans les rues, ignorée de tous, avec juste son arc pour témoigner de sa caste. J’avais un instant songé à le vendre, avant de très vite renoncer à cette idée. C’était encore la seule chose avec laquelle je pouvais m’illustrer, étant donné l’excellente vue des elfes. La vue justement… Quel merveilleux don en soit. Une qualité propre à chacun, car nous percevions tous les couleurs différemment. Si tout le monde trouvait un vert étincelant, personne ne voyait le même. Nous voyions également les intensités lumineuses différemment. D’après certaines théories -que je n'avais jamais vérifiées-, les yeux aux iris clairs seraient plus sensibles que les iris foncés. Cette jolie petite capacité présente chez quasiment tout le monde et pourtant unique était reliée au cerveau. Des images faisaient pleurer, d’autres émouvaient, nous révoltaient, nous faisaient sourire,… La personne que j’avais vue en premier lieu en arrivant dans la ville, ce bel elfe si richement vêtu, m’avait fait l’effet d’un coup de poignard. Il symbolisait le pouvoir que j’avais perdu, la richesse qui m’avait été retirée, la beauté noyée dans l’horreur de la nuit. Et pourtant, malgré la colère, je l’admirais. Il était la personne que j’aurais aimé devenir, entourée et aimée, car il respirait l’affection. Des émotions trop vives avaient achevé le peu de ressources qu’il me restait. Je m’étais effondrée au milieu de la rue, sous ses yeux, ses yeux qui m’avaient vue d’une façon unique.

Je m’étais réveillée chez lui, veillée par ses soins. Je me souvenais des fous rires, des blagues, de son sourire, pendant ma convalescence. Nous étions inextricablement liés. Pourtant, je ne supportais pas la ville : trop de monde, trop d’émotions qui n’étaient pas les miennes. J’étais à la merci de la première personne en colère qui frôlait la maison d’un peu trop près. Je n’avais jamais été violente, mais très changeante, et je suppose que c’était un peu déroutant pour Elaën, à qui je n’avais pas confié le secret de mon don –ou de ma malédiction, suivant les versions. Quand j’avais été suffisamment rétablie, j’avais regroupé mes maigres affaires –mon arc et mon carquois-, et après des adieux et des remerciements qui s’étendaient en longueur, j’avais fuis. J’étais partie aussi vite et aussi loin que possible, j’avais regagné la forêt, mon ancien foyer. J’avais dormi entre les racines d’un chêne certainement plusieurs fois centenaire vu l’épaisseur de son tronc, je m’étais nourrie de baies, je m’étais complètement isolée, mais je regrettais cette décision. La nuit, je faisais des cauchemars de pyromanie. C’était moi qui mettais le feu à notre village, et j’étais la seule à m’en sortir. La forêt que j’avais cru être un refuge m’était devenue hostile et sans pitié. Je ne pouvais décemment plus vivre dans les bois. Alors la capitale redevint ma destination. A pied, je mis plusieurs jours avant de l’atteindre. Enfin, je le retrouvai. Les jours passèrent, on s’entendait de mieux en mieux, et enfin, il me demanda en mariage. Cependant, je savais dès le début que c’était un elfe qui donnerait sa vie pour la paix dans son pays, alors quand la première guerre éclata et me le ravit, ce ne fut pas un grand choc. Mais refusant de m’apitoyer sur sa disparition soudaine, j’avais pris ma vie en main, je sortais d’avantage, me faisais de nouveaux amis. Je devenais indépendante et chaque jour qui passait me séparait un peu plus d’Elaën. Le jour, je ne pensais quasiment plus à lui, mais dès que le soleil se couchait, ma bonne volonté sombrait avec lui. Il me manquait affreusement, j’avais mal, d’une douleur physique et mentale. C’était partout et nulle part, une énorme aiguille qui transperçait douloureusement le corps avant de disparaître subitement. Il me manquait, et chaque cellule en souffrait. Je n’étais pas seule, il y avait le cuisinier qui préparaient toujours d’excellents repas, la gentille mi-humaine, mi-elfe qui faisait le ménage et avec qui j’adorais discuter de tout et de rien –elle était de très bonne compagnie-, mes amis aussi, mais rien ne remplaçait mon Elaën le soir dans mon lit. J’avais froid sous la plus douce des températures.

Enfin, il revint de sa guerre. Ma joie éclata, mais ce n’était plus l’elfe que je connaissais. Il était revenu las et taciturne. J’avais remarqué, trop tard, qu’Elaën était mort là-bas. Je ne le faisais sourire que trop rarement avec des enfantillages, des paroles insensés ou des gestes témoignant de ma gaucherie. Je ne me laissai pas abattre, si le corps était revenu, l’âme ne devait pas être très loin. Je m’étais promis de le retrouver. La guerre avait été un choc pour tous, mais je savais qu’il pouvait le surmonter. C’était Elaën, que diable ! Et il aurait pu remonter la pente, si cette seconde guerre n’avait pas éclaté. Ravi encore une fois à mes tendres affections, le chef de Cavalerie était reparti avec Histe. Peu après, en voulant me rapprocher un peu de lui, j’ai obtenu ma propre monture, Onyx, un jeune étalon Barbe gris moucheté. J’avais commencé à la monter et à le dresser. Notre lien était tissé, mais la confiance ne demandait qu’à grandir chaque jour un peu plus. J’avais travaillé à pied, lui apprenant à venir quand je sifflai. C’était la condition pour qu’il ne soit pas constamment attaché ou enfermé. Il avait compris le principe, surtout avec la pomme dans ma main s'il obtempérait. Je lui avais appris quelques tours, comme monter des marches, ou ne pas avoir peur de l’eau, cabrer suffisamment pour effrayer, mais pas assez pour me désarçonner ni risquer de se retourner et de tomber sur le dos et moi avec lui, des demi-tours sur les hanches pour fuir rapidement, des déplacements latéraux –juste pour la beauté du dressage cette fois-, et beaucoup d’autres choses. Il comprenait vite, mais il restait encore un long chemin à parcourir : monter des marches, oui, mais pas plus de trois, si l’eau devenait trop profonde, je perdais tout contrôle, lorsqu’il cabrait, il pensait rarement à moi, les demi-tours sur les hanches se transformaient en changement de sens sur les épaules, ce qui en soi n’était pas important, mais je préférais garder le moteur du mouvement au centre et que d’une poussée de croupe nous repartions plus rapidement. J’aimais le dresser comme si la guerre était à nos portes –ce qui, dans un sens, n’était que pure vérité.

Mais le temps passa et je finis par me lasser. Les exercices étaient répétitifs, et je n’avais plus l’envie ni même la patience d’en imaginer de nouveau. Je laissai tomber et appelai mon cheval de moins en moins souvent, gardant tout de même le contact avec lui. Cependant, je dormais plus longtemps, je mangeais de moins en moins, et, plus inquiétant, je fus prise de nausées. Alors je restais enfermée dans ma chambre, à écouter le temps s’égrener sans y participer. Jusqu’au jour où, par hasard, des enfants vinrent jouer en bas de chez moi. Trois jeunes elfes, de 40 ans tout au plus, folâtraient bruyamment sous la fenêtre de la chambre, sous le regard consterné de leurs parents. Ce fut un déclic. J’étais restée enfermée trop longtemps pour que ce soit une simple maladie, et surtout, les nausées ne me prenaient que par moments relativement précis dans la journée. Je savais ce qui se passait, je comprenais pourquoi j’avais commencé à prendre du poids alors que je mangeais peu. C’était à partir de là que je commençai la couture et le tricot. Mais je n’étais ni douée de mes doigts, ni patiente, alors je me trompais, recommençais, refaisais une erreur, reprenais une fois encore, et puis je m’apercevais que ce que je faisais ne ressemblait à rien, et surtout pas au modèle, alors je laissais tout bonnement tomber.

Puis un matin, on me monta une lettre. Mais pas n’importe quelle lettre : elle venait du front. Oh non ! Il était arrivé malheur à Elaën ! Il ne serait jamais au courant ! Qu’allai-je faire, maintenant ? Mes mains tremblaient quand je retournai la lettre pour l’ouvrir. J’avais une boule dans la gorge, un pincement au cœur, les larmes aux yeux. L’enveloppe m’échappa et glissa sur la couverture blanche du lit. Je n’osai pas l’ouvrir, je ne voulais pas voir la terrible nouvelle. Rongée par le remords, envahie par le désespoir –quel doux euphémisme-, je m’éloignai de la lettre marquée du sceau de la tristesse.

Je vins me coller au mur, et j’observai l’enveloppe de loin. Les mâchoires crispées, les poings serrés, j’essayai vainement de me convaincre que ce n’était qu’une feuille de papier, que les mots écrits n’étaient que des lettres sans âme ni profondeur. Doucement, je m’approchai de l’objet. Pour toute personne autour, il aurait été curieux de me voir procéder ainsi, comme si je ne voulais pas effrayer une bête sauvage par un geste brusque. Finalement, avec mille et une précautions, je m’emparai du papier, et l’ouvris précautionneusement.

La lettre était courte, tout au plus une dizaine de lignes. Elle ne m’annonçait pas la mort de mon tendre et cher, non, bien au contraire : il revenait à la maison ! Bon, il était blessé, et suffisamment pour qu’on ne le laissât pas se battre. Son égo avait dû en prendre un sacré coup. Mais… Le doute m’assailli. Dans quel état reviendrait-il ? Et surtout… Qu’allait-il dire quand je lui apprendrais la nouvelle ?

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MessageSujet: Re: Here without you    Here without you  EmptyMer 30 Oct 2013 - 1:43




¤ HERE WITHOUT YOU ! ¤



••• HOME SWEET HOME •••



 • ELFS COUNTRY - ARDAMIR CITY •
Elaën & Sinis

• • •


I’m back, HONEY !




Des corps gisant à même le sol… Le sang coulant à flot… Des boucliers brisés, des flèches par milliers ressemblant à une pluie des plus dangereuses… Des chevaux agonisants ou décapités… Des personnes qui mouraient à cause d’une trop grande inanition et ce à cause des retards dans les acheminements des nourritures entre l’arrière et les premières lignes… Mais oui, c’est une vision d’horreur… Mais cette vision était véridique et tel était le fruit des batailles, plus précisément les batailles de cette ignominie de guerre contre les pourritures de lycanthropes des meutes de Croc-Noir et de Drack… Oh que oui, Elaën haïssait cette guerre qui détruisait des jeunes vies elfiques, alors que ceux-ci avaient encore des siècles et des siècles de vie à profiter… Malheureusement à cause de cette guerre, qui selon lui, ne servaient à rien du tout, ces jeunes Elfes allaient disparaître afin de rejoindre les esprits de la Nature dans l’au-delà ! Bref, la guerre de l’Alliance interraciale contre les deux meutes chaotiques de Thaodia s’enlisaient mais les affrontements étaient toujours aussi violents en première ligne, c’était vraiment horripilant pour des personnes qui n’étaient guère habituées aux violentes scènes de combat et d’ailleurs, même si vous y êtes habitué, vous ne pourriez guère supporter ce que vous verrez en première ligne… Les deux camps se battaient avec panache et persévérance, aucun des belligérants ne souhaitaient abandonner, et ce malgré les horribles pertes qu’ils subissaient de part et d’autres… Menant ses hommes avec toute la volonté du monde de finir cette guerre au plus vite, Elaën n’avait guère eu la chance d’y parvenir parce que, malheureusement pour lui, il avait été touché dans la bataille… Un violent coup d’épée d’un de ces ignobles lycaons qui l’avait plongé dans le néant…

Le néant, comme le dirait si bien la définition qu’on trouve sur le terme, est un concept d'absence absolue, ou de nullité absolue. Il est directement et indissociablement lié à la notion d’existence… Bref, à partir de cette définition, on pourrait facilement déduire que maintenant que le chef Elaën était dans une zone totalement dénuée de choses et qu’il ne pourrait que difficilement en ressortir… En réalité, il se trouvait actuellement dans le coma, des suites de sa grave blessure causée par l’assaut du lycanthrope (qui par ailleurs, avait été tué par l’un des hommes d’Elaën) et ce coma durait, tout autant que la guerre s’enlisait… C’était comme si le jeune chef ne souhaitait guère revenir à lui car il refuserait de voir les scènes de désolation à son réveil… Comme s’il attendait la fin de la guerre afin de revenir à lui et si j’étais lui, je ferais totalement la même chose… Quitte à passer pour un lâche, je ne pourrais vivre avec le fait que tant d’horreurs avaient secoué l’existence de tout un peuple, tout un monde… Je pense que lorsque la guerre se terminerait, Ephaëlya allait certainement mettre du temps à se remettre de celle-ci… Surtout les peuples belligérantes de cette guerre, déjà que le peuple elfique était en plein émoi depuis le meurtre abject de leur Prêtresse, leur tristesse serait d’autant plus grande lorsqu’ils déploreraient les morts de la Guerre… Enfin voilà, pour en revenir au Chef de la troisième cavalerie de l’Armée Elfique, celui-ci était toujours dans le coma mais il commençait petit à petit à recouvrir ses souvenirs, surtout les plus importants de sa vie… Vous pouvez aisément deviner lesquels étaient les plus importants de sa vie…

Avez-vous trouvé ? Eh bien… Comment vous dire ? Les souvenirs avec son épouse étaient sans conteste ceux qui pourraient certainement l’aider à s’accrocher à la vie durant sa lutte contre la mort… Son épouse… Sinis… Le chef se remémorait de leur rencontre comme si c’était la veille, en effet, cette scène l’avait marqué à vie et il avait su dès lors que la jeune elfe qu’il avait recueillie dans la rue, allait devenir sa moitié, l’être aimée qu’il avait toujours rêvée sans trop l’espérer, à cause de ses obligations militaires… Néanmoins, il l’avait immédiatement désirée et ce désir si puissant, c’était lui qui l’avait poussé à se précipiter afin de secourir la jeune femme, qui par on ne savait quelle force de la nature, avait choisi ce moment-là pour tomber l’antre du néant... Et tout le temps où elle s’était retrouvée dans sa demeure, celle-ci s’était transformée en une véritable demeure d’ailleurs (accueillante, chaleureuse comme toute demeure elfique digne de ce nom) ; en effet, Sinis ajoutait une touche féminine à ladite demeure et le fait de la voir tous les jours chez rendait secrètement Elaën heureux et cela lui permettait de rentrer chez lui, sereinement sans se poser des questions sur la possibilité pour qu’il finisse comme ses vieux sages elfes, qui n’avaient jamais connu la chair d’une femme… Mais comme on dit les bonnes choses avaient toujours une fin et celle de l’histoire entre Elaën et Sinis fut le moment où celle-ci avait décidé qu’il était temps pour elle de s’en aller… Cela avait totalement anéanti le jeune Chef de cavalerie qui, de par ce départ inattendu, s’était mué en un forcené de travail…

Mais un jour béni des Dieux désormais, la jeune elfe était revenue vers lui et cette fois-ci, il avait tout fait afin de l’empêcher de le quitter de nouveau… Oui il était amoureux d’Elle et de ce fait, il fallait qu’il l’épouse sur le champ, comme le veuille la tradition… Donc après de longs mois sans l’autre, ils avaient décidé d’échanger leurs vœux en devenant mari et femme… Un formidable mariage placé sous le signe du bonheur… Pendant des années leur mariage avait fonctionné au mieux mais la routine semblait s’être installée et Elaën ne semblait plus autant attaché à vouloir passer du temps avec son épouse, qui pourtant était la plus formidable de toutes les elfes qu’il avait rencontrés auparavant… Mais, oui il semblait las de cette relation et avant qu’il n’y puisse faire quelque chose, la Guerre d’Ozguk s’était déclenchée ! Les Elfes, malgré l’animosité légendaire qu’ils ressentaient envers les Nains, avaient accepté la demande de ceux-ci de forger une Alliance interraciale contre les Gobelins… Elaën, en tant que chef de cavalerie, avait immédiatement répondu à l’appel à la guerre du Commandant de l’Armée Elfique, le Gardien de la Nature Faën. Avant son départ, il avait promis à son épouse qu’il reviendrait en un seul morceau et après avoir fait cette promesse (qui était difficile à tenir étant donné les circonstances), il s’en était allé avec toute l’Armée Elfique à cette guerre contre les Gobelins… Une guerre qui avait duré de très longues périodes mais qui s’était soldée sur une grande Victoire de l’Alliance… Malheureusement, malgré le bonheur de revenir à la maison, Elaën avait vite changé et il était devenu le chef militaire las et lunatique qu’il était avant la Grande Guerre contre Croc-Noir et Drack… En effet, quand bien même, il était habitué à voir des hommes mourir au front, il n’arriverait guère à oublier le visage des jeunes Elfes agonisants qui priaient pour leur salut… Cette vision horripilait le chef, qui ne parvenait guère plus à sourire et cet état n’avait cessé d’apparaitre sur lui… Et ce jusqu’à aujourd’hui…

La Guerre faisait rage aux frontières de Thaodia, d’Evanya et d’Angaïla… De cette guerre, beaucoup de leçons, de morales en ressortiraient… Ils avaient subi trop de pertes… Il fallait mettre un terme à ce massacre ambulant ! C’était avec violentes pensées qu’Elaën sortit finalement du néant, du coma dans lequel il se trouvait depuis deux ou trois périodes déjà. Lorsqu’il s’était redressé, les guérisseurs qui avaient veillé sur lui nuit et jour, étaient venus et ils avaient pleuré de le voir sain et sauf… Mais au moment où il avait tenté de se vêtir de sa tenue militaire, ils l’en avaient immédiatement empêché… Chose qui avait aussitôt dégoûté le jeune chef qui avait hurlé en disant qu’il fallait qu’il retourne auprès de ses soldats afin de leur montrer que leur chef n’était pas un lâche et qu’il se battrait jusqu’au bout, quitte à y laisser la vie… Cependant, cela lui fut refusé par l’état major et plus précisément par son Commandant en chef… Qui lui avait d’ailleurs ordonné de retourner chez lui afin qu’il reprenne des forces durant sa convalescence… Donc le voilà parti pour retrouver sa chaleureuse demeure et sa délicieuse femme, mais on pouvait facilement deviner qu’il ne souhaitait guère y revenir de si tôt… Ses hommes continuaient à mourir pour leur contrée alors que lui… Il allait revenir tranquillement chez lui comme un lâche… Il en était écoeuré d’avance… Et c’était dans cet état là, qu’après des jours de galopade en compagnie d’Histë qu’il parvint finalement chez lui… Son épouse l’attendait toute radieuse, il fut donc dans l’obligation de parler d’une voix qui se voulait douce mais elle dissimulait mal sa frustration :

« Bonsoir, ma tendre et chère épouse. Je suis… revenu… »


 


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Sinis Nerildillë
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MessageSujet: Re: Here without you    Here without you  EmptyDim 17 Nov 2013 - 1:28


Here without you


Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour. - Pierre Reverdy

 • Ardamir, la Cité des Elfes •
Elaën & Sinis

En apprenant la nouvelle du retour de mon fiancé, je fus submergée de joie à l’état pur. C’était comme si le poids des jours, des semaines qui s’étaient écoulées quittait enfin mes frêles épaules de femme enceinte pour retourner au néant. J’étais ravie, et à grandes occasions, grandes préparations ! Je demandai à ma « suivante » (diantre que je détestais ces mots ! Mais bon, c’était toujours plus flatteur que le terme de « servante », qui, lui, aurait totalement été sorti du contexte car j’adorais les quelques personnes de ma maison, surtout Océane) de changer les draps, et de faire un brin de ménage avant de m’aider à me préparer. Même si je savais m’habiller seule, noblesse ou pas, je manquais cruellement d’esthétique. C’était quelque chose qu’on ne m’avait jamais appris. A deux, nous parvenions à peu près à me donner bonne allure, mais ce n’était pas sans mal.

Devant la coiffeuse dans un coin de la chambre, je m’assis sur un tabouret pendant qu’Océane peignait mes cheveux avec douceur. Le peigne d’argent avait quelque peu du mal à venir à bout des nœuds formés par de nombreux jours sans brossage. Quand enfin elle put y passer les doigts sans difficultés, elle en fit une tresse depuis le haut du crâne, et déviant au niveau de mon épaule gauche pour venir se poser délicatement au niveau de ma clavicule, ceint par un élastique couleur perle. Des mèches bouclées s’échappaient çà et là, minutieusement choisies pour donner un effet de désordre soigneux. C’était une coiffure relativement aguichante de mon point de vue. Pourtant, elle sourit, fière de son œuvre, et me demanda d’attendre. Elle sortit, puis deux ou trois minutes après revint avec une plume de paon, trouvée je ne savais où, et là piqua dans mes cheveux, au niveau de ma nuque.

Lorsqu’elle me proposa du maquillage, je déclinai poliment. Je refusais d’être couverte de trop d’artifices. Je n’étais pas une toile de peintre, j’étais avant tout quelqu’un de naturel. Océane fouilla mon placard en quête d’un vêtement approprié. Elle dénicha une robe que j’avais depuis longtemps oubliée. La dernière fois, je l’avais portée à notre lune de miel, à Elaën et moi. Ma robe de mariée avait été relativement fastueuse, comme je l’avais toujours imaginée. Celle-ci aurait aussi pu convenir, mais elle m’avait servi pour autre chose. Elle était blanche, et même avec le temps écoulé, elle restait éclatante. Le corset était semi-rigide, de sorte que je pouvais aisément respirer et que je n’étais pas trop serrée. Il était brodé de perles irisées minuscules qui scintillaient à la lumière, suivant le tracé des baleines du décolleté, qui laissait entrapercevoir une partie de ma poitrine, jusqu’à la taille, comme une rivière de diamants. Une arabesque ressemblant à celle sur mon visage, dans une teinte plus argentée que blanche dansait sur ma hanche droite. Au-dessus, sur les épaules, de la dentelle était cousue sur de la mousseline transparente, cette dernière étant utilisée pour les manches. Au niveau de mes coudes, on retrouvait de la dentelle dès que l’ouverture s’évasait, et ce, jusqu’à mes poignets. Sa jupe de satin descendait jusqu’à mes chevilles. Elle n’était pas très ample pour faciliter mes mouvements, mais pas trop près du corps non plus, de sorte qu’on ne devinait pas mes jambes en dessous. Pour parfaire le tout, Océane me tendit un cadeau inestimable : le collier de mon enfance, cédé par ma mère quand j’avais atteint mes 50 ans et que je sortais de l’enfance. C’était un bijou près du cou, fait de petits cercles rose et bleu pâle, avec au centre en guise de pendentif une fleur de même couleur, aux pétales entourés de perles blanches. En soit, il n’était pas précieux et n’avait aucune valeur. Cependant, il était des plus important à mes yeux, car venant de ma mère. Aurait-elle été fière de me voir le jour de mon mariage ? Il n’y avait personne que je connaissais. Je m’étais beaucoup amusée, même si j’étais entourée d’étrangers : ç’avait été l’un des plus beaux jours de ma vie.

Ensuite, ce fut l’effervescence. Je ne savais plus quoi faire pour tuer le temps. Alors je vadrouillais dans la maison, de haut en bas, de droite à gauche, et inversement, de long en large, en travers et en diagonale. Je ne touchais à aucun objet, je ne faisais que marcher dans ma robe blanche, les mains dans le dos. Je m’asseyais, je m’allongeais, me relevais, faisais quelques pas, abandonnais, me perdais dans mes pensées au milieu de la pièce à vivre ou dans la salle de bain. Radical ! Je pensais à lui, à la nouvelle que je devais lui annoncer. Comment devais-je m’y prendre ? Lui dire mot pour mot ? Le suggérer ? Ne rien dire du tout et attendre qu’il s’en rende compte ? Je commençais à avoir quelques rondeurs, mais elles n’étaient pas tellement visibles sous le corset. Il était partit depuis si longtemps !

Un détail me revint en mémoire : il s’était fait blesser au combat. Dans quel état allait-il revenir au juste ? Je l’avais déjà perdu une première fois lors d’une bataille dans laquelle il y avait eu de nombreuses pertes elfiques. J’avais eu si peur de le perdre… Il était tout pour moi, celui à qui je devais énormément de chose, celui à qui je devais ma vie. Sans lui, je n’aurais plus rien été. Il m’avait manqué, ce bougre ! Je voulais juste revoir le Elaën que je connaissais, l’elfe que j’avais rencontré, si majestueux, si sûr de lui, si protecteur, et pas l’ombre qu’il était devenu. Il m’avait été retiré deux fois. Sans aucun doute il le sera encore. Mais je ne pouvais plus me résoudre à le laisser partir sans rien dire. La prochaine fois… Oui, la prochaine fois, je partirai avec lui. C’était avec l’âme chargée de détermination que je regagnai encore une fois le salon. Je me plantai devant la porte. Il était là. Il était enfin de retour.

-Bonsoir, ma tendre et chère épouse. Je suis… revenu…

Il était doux, mais terriblement crispée. L’avais-je perdu à nouveau ? Je n’osai pas le croire. Pleine de toute l’admiration et du profond respect que je lui vouais, je baissai les yeux, et agrippant ma robe, je la soulevai légèrement en pliant les genoux dans une révérence polie. Je n’étais pas d’un naturel à respecter les règles de la noblesse, même si je les connaissais par cœur, mais j’avais toujours le tic de faire une révérence à quiconque franchissais la porte (enfin seulement ceux qui venaient en amis ; les malotrus qui osaient s’inviter n’avaient droit qu’aux coups de balai administré par la poigne de fer de ma douce Océane !). Je me relevai, et le regardant droit dans les yeux, je souris.

-Tu es de retour !

Le ton soulagé de ma voix n’était nullement feint, j’étais réellement heureuse de le revoir, et le sourire étirant mes lèvres devait en dire long.

-C’est magnifique, tu vas être p…

Je plaquais mes mains sur ma bouche. Après un simple bonjour, c’était sans doute un peu rapide. Avec un sourire d’excuse, je m’avançai vers lui, et le prit par la main, le conduisant à un fauteuil pour qu’il s’asseye. Je le poussai délicatement, ne voulant pas lui faire mal là où il s’était blessé. Je cherchais dans son regard si c’était le bon moment ou non.

-Elaën… Ca faisait si longtemps que… Je me suis inquiétée ! Et… Enfin… Est-ce que tu vas bien ? Hum… Je voulais te dire…

Je pris ses mains dans les miennes. Je ne savais pas comment m’exprimer. C’était devenu quelque peu familier depuis son retour de sa première guerre. Je pesais chaque mot avec précaution, pour ne pas le froisser. Je ne trouvais pas l’approbation que je cherchai désespérément. Il était juste vide, à nouveau.

Un peu déçue, je le lâchai et me retournais. Les larmes me montaient aux yeux, et je n’avais pas le droit de pleurer. Mon rang m’en empêchait, mais même avant ça, mon égo s’en serait retrouvé blessé. Peut-être en faisais-je toute histoire, mais j’avais besoin d’être rassurée. Je sentis mes épaules sursauter à cause d’un sanglot étouffé. Je relevai le menton et regardai droit devant moi. Je pris une grande inspiration pour me calmer et serrait mes poings, que je pris la précaution de cacher sous mes manches. Mes ongles entamèrent quelques peu la chair de mes mains.

De nouveau, je fis face à Elaën. Sans le regarder dans les yeux, je m’arrêtais sur ses mains. Je baissai les yeux face à mon mari. Après tout, je lui devais obéissance et respect, dans la plus stricte soumission.

-Elaën… Bon, je sais, ça fait juste deux fois que j’essaie de commencer mon explication de la même façon. Mais… Quand tu es revenu de ta précédente guerre, le seul moment où je te retrouvais un tant soit peu, c’était quand nous n’étions que tous les deux, sans craindre d’être dérangés. Alors tu te détendais un peu, tu étais plus souriant et… Je suis désolée… Je ne sais pas si c’est bien ou pas, je ne sais pas comment te le dire, mais il faut que ça sorte parce que… Parce que c’est la nouvelle la plus importante de ma vie, et peut-être de la tienne. Enfin je ne sais pas mais…

J’eus des picotements dans le nez. Cette fois-ci, les perles salées roulaient sur mes joues. Je ne savais même pas pourquoi je pleurai : de joie pour le bébé, de tristesse de ne plus le reconnaître, de reconnaissance pour qu’il me soit revenu, de peur de le perdre après ?

-Tu vas être papa… Elaën, je suis enceinte.

De nouveau, je redressai un peu la tête pour guetter sa réaction dans ses yeux. Je n’avais pas la moindre idée de sa réaction à venir, et c’était ça le plus terrifiant. Il pouvait partir, là, maintenant, se lever, passer le pas de la porte, et partir. Je ne lui en aurais pas voulu. Je n’aurais même pas réagit. Enfin même s’il régissait positivement, je n’étais pas sûre de pouvoir encore réagir.

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Dernière édition par Sinis Nerildillë le Dim 1 Déc 2013 - 1:00, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Here without you    Here without you  EmptyVen 29 Nov 2013 - 21:17




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I’m back, HONEY !




Dégoûté ? Le chef de cavalerie l’était tellement ! En effet, cette fameuse blessure l’empêchait de faire son devoir de protéger sa belle Nation d’Evanya, et pourtant, il pouvait se battre de nouveau… Il le sentait ! Il venait de récupérer ses forces et cela faisait tellement de temps qu’il se trouvait en convalescence et c’était vraiment une honte pour un soldat comme lui ! Il avait voué toute son existence pour ce métier et son absence se faisait ressentir parce qu’il en délaissait son épouse qu’il aimait énormément. Mais protéger Evanya était son devoir Elfique, de soldat et encore plus depuis qu’il était chef de cavalerie ; il détenait l’un des postes les plus importants de l’armée et il ne pouvait laisser ses hommes, d’où le fait qu’il refusait totalement de rentrer chez lui pour être en convalescence… Malheureusement pour lui, il lui fallait obéir aux ordres de son chef direct, en l’occurrence le Gardien de la Nature qui était également le Commandant en chef des Armées Elfiques… Et comme toujours, un ordre étant un ordre et qu’il était juste peu probable de refuser d’obéir à de tels ordres directs, Elaën avait pris le chemin de sa demeure à Ardamirë, la plus belle et la plus douce des Capitales d’Ephaëlya….Même s’il y avait une partie de lui qui était content de revoir sa belle épouse, la plus grosse partie était furieux parce qu’elle souhaitait continuer à se battre aux côtés de ses soldats qui tombaient un à un dans ces cinglantes batailles faisant rage aux frontières… Mais il ne pouvait plus revenir en arrière désormais, parce qu’il se trouvait chez lui maintenant… Les salutations qu’il venait d’offrir à son épouse n’étaient pas dignes de lui !

Il la regarda avec tendresse, mais de la lassitude pouvait se lire dans ses yeux si on le fixait de près. Son épouse fit une révérence polie, ce fameux protocole qui régissait la Noblesse. Elaën n’aimait pas vraiment que sa propre épouse soit dans l’obligation de le saluer de la sorte, mais il ne pouvait l’en empêcher – tout comme il ne pouvait empêcher ses soldats de le vouvoyer malgré tout ce qu’ils vivaient ensemble, en particulier sur les théâtres d’opérations. Il leur demandait souvent de lui parler comme l’un des leurs et non comme un supérieur mais le respect des grades étant, il ne pouvait les en blâmer – il répondit à son épouse d’un simple hochement alors qu’elle s’écriait presque :

-Tu es de retour !

Sa joie fit sourire Elaën, il n’avait jamais oublié à quel point son épouse était d’une joie de vivre surprenante. Heureusement que lorsqu’il revenait de son travail, il la trouvait à la maison. Il ne pourrait vivre sans elle et il en avait de plus en plus conscience maintenant… Presque aussitôt, elle avait rajouté :

-C’est magnifique, tu vas être p…

Il va être quoi ? Le regard surpris, Elaën fixa son épouse avec incrédulité, ne comprenant guère ce qu’elle insinuait mais elle venait de se plaquer la main sur sa bouche avant de s’avancer vers lui et lui prenait la main afin de le mener jusqu’aux fauteuils où elle lui demandait de s’asseoir. Il s’assit donc se demandant ce qu’elle cherchait à lui… Des tas et des tas de questions fusèrent instantanément dans son esprit et le plongèrent dans une réflexion intérieure très intense… Donc il fut surpris d’entendre son épouse reprendre la parole :


-Elaën… Ca faisait si longtemps que… Je me suis inquiétée ! Et… Enfin… Est-ce que tu vas bien ? Hum… Je voulais te dire…

Eaën commençait légèrement à s’impatienter à cause des interruptions de son épouse. Par les Dieux, allait-elle annoncer cette fameuse nouvelle ou non ? Il fulminait intérieurement mais ne laissait rien paraître sur son visage, se contentant de rester aussi impassible que possible. Elle lui lâcha la main, puis cacha ses mains sous ses manches, ce qui fit comprendre à Elaën qu’elle était en train de lutter intérieurement contre ses larmes. Arrête Sinis ! Il inspira longuement attendant qu’elle finisse avant qu’il n’explose parce qu’il en avait marre d’attendre. Et surement qu’il était éloquent dans son regard, elle poursuivit sans le regarder et baissant dans le même les yeux, comme une marque de soumission :

-Elaën… Bon, je sais, ça fait juste deux fois que j’essaie de commencer mon explication de la même façon. Mais… Quand tu es revenu de ta précédente guerre, le seul moment où je te retrouvais un tant soit peu, c’était quand nous n’étions que tous les deux, sans craindre d’être dérangés. Alors tu te détendais un peu, tu étais plus souriant et… Je suis désolée… Je ne sais pas si c’est bien ou pas, je ne sais pas comment te le dire, mais il faut que ça sorte parce que… Parce que c’est la nouvelle la plus importante de ma vie, et peut-être de la tienne. Enfin je ne sais pas mais…

Mais accouche, Sinis ! Elaën commençait sérieusement à s’énerver à cause de ces foutues interruptions mais s’énerver contre son épouse n’était digne d’un Elfe de son rang donc il fit plusieurs respirations relaxantes avec imagerie mentale afin de pouvoir reprendre son calme et surtout son sang-froid. Et soudain alors qu’il attendait la suite, il comprit de quoi la nouvelle s’agissait… Elle venait de dire nouvelle importante de sa vie et de la sienne, ce qui laissait présager qu’elle allait lui annoncer… Qu’il allait être père… Et comme si c’était fait exprès, c’était au moment où il eut cette conclusion des plus logiques qu’il entendit les mots de son épouse :

-Tu vas être papa… Elaën, je suis enceinte.

Même s’il en avait conclu quelques secondes plus tôt, le fait d’apprendre ce genre de nouvelles alors qu’il venait de rentrer d’une déception des plus grandes surprenait le chef de cavalerie. Il mit quelques secondes avant de pouvoir parler. Il la regarda avec incrédulité, puis il inspira un grand coup avant de lui sourire avec crispation – petite douleur à cause de sa blessure qui ne semblait guère vouloir se refermer – et toussota légèrement pour prendre la parole :

« Je ne sais que dire de cette nouvelle, ma chérie. Elle tombe à point nommé et je ne puis exprimer mes sentiments à l’idée de savoir que nous allons prochainement connaître la joie d’avoir une progéniture. Ainsi donc la lignée ne s’éteindra guère… »

Il s’interrompit pour se lever, grimaçant légèrement avant de se mettre à genoux pour tenir la main de son épouse, puis la regarda droit dans les yeux avant de reprendre d’une voix avec une gravité sans bornes :

« Ma douce Sinis, j’aurais préféré que tu m’annonces cette nouvelle dès mon arrivée parce que je ne puis nier le fait que tu aies autant interrompu tes dires ne m’a guère plu… Mais passons… Je te dois des excuses également. Ces guerres sont terribles mais je ne puis m’empêcher de m’y rendre car je n’ai point le droit de laisser mes soldats et en tant que chef, j’ai l’obligation formelle de les mener et cela jusqu’à la mort si c’était une opportunité... Néanmoins, je ne pourrais supporter que notre futur enfant soit orphelin de père et je te promets de trouver un juste milieu entre ma vie personnelle et mes obligations militaires. Je ferais toujours mon devoir de protéger Evanya, même si ce serait au péril de ma propre vie. »

Il s’interrompit légèrement afin de récupérer son souffle mais sans cesser de la fixer dans le yeux, puis il reprit :

« C’est une nouvelle des plus importantes pour nous et j’espère, au nom des Dieux, que nous deviendrions de bons parents. »

Il ponctua ses dires d’un doux baiser sur les doigts de son épouse avant de se relever, toujours en grimaçant, et déposer un baiser sur son front, puis ses lèvres avant de s’asseoir dans son fauteuil. Il attendait désormais sa réaction par rapport à sa réponse… Il n’avait pu être plus sincère que cela parce qu’il se savait déjà très honnête et sincère.






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Sinis Nerildillë
Ephaëlyen débutant
Sinis Nerildillë

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Ennemis : tout le monde il est gentil! ❤️

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MessageSujet: Re: Here without you    Here without you  EmptyMar 24 Déc 2013 - 19:06


Here without you


Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour. - Pierre Reverdy

 • Ardamir, la Cité des Elfes •
Elaën & Sinis

J’avais tant hésité, tourné et retourné la nouvelle dans ma tête. Elaën papa, quelle grande nouvelle ! Et moi, j’allais… J’allais être maman ? Je chassais vite cette idée de ma tête, je ne pouvais pas me permettre d’y penser à l’instant. Cependant, cette idée reviendrait rapidement et prendrai une grande part de mes réflexions.

-Tu vas être papa… Elaën, je suis enceinte.

Il y eu quelques secondes de flottement. Elaën semblait vide de tout, complètement passif. Ni joie ni tristesse ne parurent sur son visage. Je n’avais pas plus d’informations qu’au début. Je crus un instant que c’était une mauvaise chose que j’attende son enfant. Je me mordis la lèvre inférieure, jusqu’à ce que le goût métallique du sang envahisse ma bouche.

Il releva enfin la tête vers moi, plus surpris qu’autre chose, puis m’adressa un sourire crispé. Autrement dit, il n’était pas des plus engageants avec moi. C’était une véritable torture. Le fait qu’il ne dise rien ne faisait qu’accentuer la chose. Après une grande inspiration, il toussota pour prendre la parole. Je faillis défaillir, de peur que ce qu’il m’annonçât ne fut en rien ce à quoi je pouvais m’attendre dans mes rêves certainement trop mièvres pour quelqu’un comme moi.

-Je ne sais que dire de cette nouvelle, ma chérie. Elle tombe à point nommé et je ne puis exprimer mes sentiments à l’idée de savoir que nous allons prochainement connaître la joie d’avoir une progéniture. Ainsi donc la lignée ne s’éteindra guère…

« Je ne sais que dire »… Eloquent non ? Quand quelqu’un dit pareille chose après une annonce aussi… capitale, ça met quand même le moral assez bas. Mais il se rattrapait assez bien après. « La joie d’avoir une progéniture » : terme que je trouvais un peu barbare. J’avais plus l’impression d’être une poule pondeuse qu’une elfe enceinte à ce moment-là. Le pire, c’était bien sa dernière phrase : « La lignée ne s’éteindra pas ». J’étais offusquée ! C’était tout ce qui lui importait, la lignée et l’honneur d’avoir une poule pondeuse comme femme ?! Ra les elfes ! Tous les mêmes ces hommes ! Un jour, il faudrait leur enseigner le tact, la délicatesse et les tournures de phrases adéquates en de telles circonstances ! C’était juste dégradant…

Il se leva et mit un genou en terre, grimaçant à cause de sa nouvelle blessure. Toute animosité me quitta et céda le pas à la tendresse. Il avait souffert, pour sa partie, mais aussi pour me protéger. Il était heureux à sa façon, et même s’il n’avait pas choisi les bons termes, à mon sens, ils venaient du plus profond de son cœur de fier guerrier. Il leva les yeux sur moi, ma main dans la sienne, et reprit la parole, avec une gravité qu’il gardait en général uniquement pour les évènements importants et surtout officiels.

-Ma douce Sinis, j’aurais préféré que tu m’annonces cette nouvelle dès mon arrivée parce que je ne puis nier le fait que tu aies autant interrompu tes dires ne m’a guère plu… Mais passons… Je te dois des excuses également. Ces guerres sont terribles mais je ne puis m’empêcher de m’y rendre car je n’ai point le droit de laisser mes soldats et en tant que chef, j’ai l’obligation formelle de les mener et cela jusqu’à la mort si c’était une opportunité... Néanmoins, je ne pourrais supporter que notre futur enfant soit orphelin de père et je te promets de trouver un juste milieu entre ma vie personnelle et mes obligations militaires. Je ferais toujours mon devoir de protéger Evanya, même si ce serait au péril de ma propre vie.

Je l’avais donc mis en colère ? J’aurais bien aimé l’y voir lui, à annoncer au combattant à la fierté en baisse à cause d’un manque de combat, qu’il était enceint ! Bizarre comme tournure de phrase quand même… Je m’imaginais un instant Elaën en hippocampe, et ne pus retenir un sourire amuser de danser sur mes lèvres.

Pour la suite de son discours, ce n’était pas vraiment la réponse que j’avais espéré. J’aurais préféré qu’il laissât l’armée de côté le temps de ma grossesse, qu’il restât avec moi. Il avait déjà passé tant de journée loin de moi… Je me sentis un peu nauséeuse de savoir qu’il comptait non pas mettre sa carrière en pause, mais conjuguer les deux. Je dus regarder ailleurs, e à mon avis, il le remarqua. Je ne voulais plus qu’il aille se faire tuer sur un champ de bataille ! Quand allait-il comprendre que je vivais chaque jour dans la peur qu’une lettre ou un messager ne m’arrive en m’annonçant la pire des nouvelles ?! Mes yeux se remplirent de larmes que je contenais tant bien que mal. Il était tellement borné ! Mais je ne pouvais pas lui en vouloir. De nouveau, je baissai les yeux sur lui. Sans doute devaient-ils briller et, sans parler, il comprendrait mon point de vue.

-C’est une nouvelle des plus importantes pour nous et j’espère, au nom des Dieux, que nous deviendrions de bons parents.

Il baisa mes doigts, mon front, mes lèvres. Je ne pouvais pas rester de marbre et lui rendit rapidement son baiser. Lorsqu’il s’assit, je sus que c’était à moi de prendre le relais et de donner ma réponse. Comment pouvais-je lui faire comprendre ? Je savais bien qu’il ne pouvait pas laisser ses hommes derrière lui, alors je me résignai. Fuyant son regard, baissant la tête, je déclarais d’une voix presque inaudible :

-J’espère, au nom des Dieux, que tu seras là pour voir ton enfant grandir. J’espère que tu seras là lorsqu’il prendra sa première bouffée d’air, à chacun de ses anniversaires, que tu le verras grandir. J’espère que…

Ma voix se brisa de douleur, je dus m’adosser à la table.

-Ces gens dehors, ceux contre qui tu te bats pour protéger notre monde, eux ne chercheront pas à savoir si tu vas devenir père ou non ! Tu n’es que de la chair à canon, un elfe à abattre. C’est mal, j’en ai conscience, mais j’étais heureuse que ta blessure t’oblige à revenir ici. Je sais que ce n’est pas ce que tu veux entendre, je ne suis pas stupide. Tu veux mener du mieux possible vie de famille et vie professionnelle, mais tu sais d’avance que c’est impossible. Parce qu’un autre jour, tu seras rappelé à la guerre. Tu n’as qu’une vie, Elaën, et si les Parques coupent le fil… Je connais tes intentions de devenir Gardien de la Nature, mais celles-ci ne te protègeront pas, bien au contraire. Dans un camp ennemi, on cherche le meneur, car sans chef, le reste de la troupe se disperse et rend les armes. Je t’aime, et je sais que je ne te changerai pas.

Je me penchai vers lui et embrassai ses cheveux. Dans un sanglot retenu, l’enlaçai doucement ses épaules, craignant de toucher sa blessure. Après une courte étreinte, je me redressai. De nouveau, je me mordis la lèvre, puis fit demi-tour avant de monter précipitamment dans la cambre. Je ne voulais pas qu’il voit -encore- mes faiblesses. Je ne pouvais pas pleurer devant lui, parce qu’il m’avait inculqué une valeur : la fierté. Désormais, il connaissait mon point de vue.

Je me précipitais dans notre chambre, et, laissant la porte ouverte derrière moi, m’allongeais précautionneusement sur le lit, dos à l’ouverture. Des larmes silencieuses coururent sur mes joues, traçant deux sillons humides  qui goutaient sur le drap.

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