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 La renaissance II [Abandonné]

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MessageSujet: La renaissance II [Abandonné]    La renaissance II [Abandonné]  EmptySam 30 Juin 2012 - 21:11

Petit esprit confus..

« Je me promenais tranquillement. Emmitouflée sous mes couches de vêtements, j’observais le paysage environnant avec un certain plaisir. L’odeur de la forêt, le calme environnant m’apaisait. Ne pas faire face à la meute l’espace de quelques heures me détendait, aussi étrange que cela puisse paraitre la louve en moi s’apaisait également. La neige s’écrasait avec lenteur sur mes cheveux. L’encre de ma chevelure se confondait à présent avec le blanc soyeux des flocons. Un petit chemin rougeâtre, sinueux se dessinait devant moi. Me mettant accroupie au sol, j’effleurais la neige souillée. Je portais un peu de neige a mes narines et la conclusion se fit hâtive : Sang. Je me relevais calmement et suivit ce chemin. Je ne sus ce que j’allais y trouver en son bout, mais la curiosité était présente. Plus j’avançais sur ce chemin souillé, plus celui-ci s’étendait s’élargissant de plus en plus. Bientôt une mare de sang m’entourait. Au centre de celle-ci se situait un jeune homme. Celui-ci se griffait les joues, les bras, le ventre… Il se mordait, se faisait du mal… Devenait-il complètement fou ? Tapie dans l’ombre d’un sapin, je l’observais en silence. Devais-je intervenir ? Ou devais-je le laisser seul ? Je palpais dans un automatisme stupéfiant mes bottes, et mes avants bras : J’avais mes dagues. Je pouvais intervenir. Une brume l’entourait avec lenteur alors qu’il sanglotait tel un enfant. Un pas, suivit d’un second en sa direction me portèrent hors de l’ombre du sapin. Un grognement monta le long de sa gorge, il hurla à plein poumon déversant ainsi toute sa haine :

-Thorolf... Thorolf Gunnar.. JE TE HAIS !

Thorolf… Thorolf ?! Mais quel monstre ce bonhomme, pourquoi laissait-il à présent ses repas agoniser ? Je saisis une dague dans ma botte et approchais calmement de la créature : Je devais l’achever. Elle souffrait au point de se scarifier. Face à elle, j’observais son regard qui fixait le ciel. Toutes ses plaies se cicatrisaient avec lenteur…Lycan… Un jeune lycan.
Je relâchais ma dague qui se planta dans le sol et m’assit sur lui en maintenant ses bras fermement. Je relâchais un maigre instant mon attention et la focalisait sur les alentours… Des cadavres… Je reportais mon attention sur le lycan :

« Ton nom. Je suis chef de meute, ne t’avise point de m’attaquer, compris ? »

Le lycan restait silencieux, en lutte avec lui-même. J’émis un grognement de frustration et libérais son bras droit, pour glisser une main sous son menton, l’obligeant à me regarder. Je tournais son visage à gauche, puis à droite constatant que ses blessures cicatrisaient déjà. Plantant mon regard dans le sien, je cherchais le loup tout au fond de lui… En vain…Il luttait très bien visiblement… Je regardais son corps meurtris, relâchant son visage. J’effleurais avec douceur la morsure à son bras et affichais une petite grimace… Une main s’abattit sur mon cou, m’étouffant de suite. Je la repoussais et giflais le lycan en hurlant :

« Suffit tes crises d’enfant ! Il va falloir te contrôler un minimum ! Soit ça, soit je te vends à Thorolf dans un état lamentable compris ? »

J’étais incapable de vendre quelqu’un, mais si cette menace pouvait marcher pourquoi pas. Je me relevais et saisit ses mains pour le relever de force. Je retirais rapidement mes mains des siennes et ramassait avec prudence ma dague, ne le lâchant pas du regard. Un louveteau était toujours instable… Avec de l’aide, et surtout de la force ils parvenaient tous à se calmer. Mais vu la carrure de cet homme la tâche ne s’avérait pas gagné d’avance. Je retirais la cape qui me tenait chaud et la lançais à l’homme pour qu’il se couvre un minimum. Je guettais ses réactions, toujours sur la défensive. »
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MessageSujet: Re: La renaissance II [Abandonné]    La renaissance II [Abandonné]  EmptyDim 1 Juil 2012 - 2:06

-Thorolf... Thorolf Gunnar.. JE TE HAIS !

Cet incendie en moi semblait ne pas vouloir s'arrêter. Chaque fibre de mon être était en train de brûler pour renaître de ses cendres.
Mais cette douleur était une douce berceuse.. Ma migraine semblait se calmer.
A présent le mal était fait, je n'avais plus à lutter contre moi-même.
Je me laissais tomber, murmurant à moi-même mes antiques prières aux Esprits :


-Naidye'i, dfendia'rv ölje.. Pleogr.. Pleogr..

Pis un bruit. Je me serai figer si je ne sentais pas toujours la brûlure de la métamorphose me brûler les veines. Une odeur.. Cette note sauvage, et ce doux parfum. Une femme, une lycan..
Un femel... NON !

Alors qu'elle approchait, j'enfonçais ma tête dans la neige, de profil, refusant de la regarder. Ces pulsions, la violence, l'envie. Je poussais de légers râles étouffé, symbole de ma souffrance et ma lutte. Je ne devais pas la regarder.
La migraine.. Je la sentais revenir.. Cette barrière que ma conscience opposait à mon corps. Les restes de ma conscience humaine, le respect du Code et de la valeur du Guerrier. Un barrage efficace qui me tétanisait tant ce mal de tête foudroyait mon esprit.


Malgré ça, je la sentie s'asseoir sur moi. Menue comme elle était, sa tentative pour me contrôler me sembla dérisoire. J'aurai laissé planer un de ces rires de malades mentaux si je n'avais pas aussi mal. Si je n'étais pas aussi crispé, si je n'évitais pas de la regarder...
Je compris qu'elle était une alpha. Pas plus. Cela expliquait sa force aussi mentale que physique malgré sa taille. D’instinct, j'eu envie de me soumettre, mais le reste de mon âme criait contre ça. Nouvelle dualité, nouvelle douleur.
Pas de réponses.

Sa frustration.. Son geste, elle me forçait a bouger. Une force exercée sur moi.. Peu à peu mes consciences se mettaient d'accord sur un point : elle agissait comme une ennemie qui voulait attenter à mon indépendance.
Puis une nouvelle dualité.. Un geste doux, sur l'endroit qui me brûlait le plus.. Séduction ? Compassion ? Geste animal ou calculé ? Nouvelle migraine.. Cela devenait dur de l'avoir face à moi tout en résistant.. Une partie de moi demandait la prudence, l'autre la réaction froide.. Mais aussi, quelque pars, je voulais être sauvage.. Tuer cette femme qui venait me troubler dans mon repos, moi qui voulais lécher mes plaies. Ou peut-être... Je vous l’impressionner ?

Je ne sais pas.. Je ne sais plus.. Je ne sais rien.. Ô Naidye'i...
Des larmes apparurent à nouveau, glissants de côté jusque dans la neige rouge.
Elle me faisait mal.. Je me faisais mal.. Par pitié, épargnez-moi.. Laissez-moi..

Alors qu'elle m'avait libéré, j'avais cherché le contact. Je voyais mal, la vue brouillée par la colère et la douleur. Tâtonnant, j'avais touché sa fine et douce gorge. Je m'y étais accroché comme à un rocher en pleine tempête. Elle était là, là réalité.. Et sur ma joue, douleur cuisante.
Je l'avais étouffé sans même m'en apercevoir, et elle m'avait giflé. Déjà, l'image de l’ennemie se précisait, une colère sourde semblait briser mes quelques digues restantes, prêtes a passer outre la douleur pour m'apporter par le sang un soulagement.

Puis elle parla. Rudement. Je ne saisis rien de ses paroles, j'étais trop en vrac. J'avais trop mal. Je voulais me concentrer sur autre chose. Autre chose.. Un mot attira mon attention. Un repère. Je m'y accrochais pour ne pas penser à elle.
Tho..
Thorolf..

J'étais à présent debout, sans savoir comment j'en étais arrivé là.

Thorolf...?

Elle avait reculé, Thorolf ?

Tho.. THOROLF ! Les digues cédèrent. Je poussais un véritable hurlement de rage, revoyant ce que cet homme m'avait fait. C'était lui ! Il était la cause de mon état et l'objet de ma colère.. J'avais mal.. Si mal.. Si je le tuais lui.. Non.. Pas le temps.. La douleur..


Je fonçais droit sur Nina, sans feindre, sans rien. Une charge aveugle. Les mains levées, mon couteau de chasse prêts à s'abattre sur sa nuque. Je me figeais. Elle semblait si menue..

"Son bras protège les faibles"

Mes jambes commencèrent à trembler tandis que cette affreuse migraine reprenait le dessus. Ma main sur une tempe, j'essayais d'y échapper.


-Le Code.. Général.. Le Général.. Serment.. Naidye'i ! Ayurda'rnt honeilja'r om Code !

Je sentais le souffle de cette femme, cet alpha, arrivant au niveau de ma gorge, alimentant mon désarroi. Ce besoin de respecter le Code qui me venait du fond des tripes.. Cette envie de la tuer, parce ma rage cherchait à briser cette migraine par le sang. Cette femme était tant.. Je voulais lui faire tant de chose.. Respecter la combattante, tuer l’ennemie, prendre son sang pour m'apaiser, me soumettre à l'alpha; montrer mon envie de rester un solitaire dominant..
Tant de contradiction.. Et ce Code, les Esprits, qui semblaient être en moi comme s'ils étaient dans mon sang.. Cette barrière qu'ils m'imposaient, me mettant en lutte contre moi même


Incapable de tenir plus longtemps, je brisais ces secondes figées, ou Nina aurait pu me mettre en pièces pendant que couteau levé, j'agissais contre moi-même.
Transis de douleurs, je n'arrivais plus à tenir. Je tombais à genoux, mon couteau glissant entre mes doigts poisseux encore de sang.
Mes deux mains sur mes tempes, je creusais ma tête pour essayer d'en faire sortir la douleur. Mais a présent, Nina était dans mon périmètre, et je ne pouvais plus l'ignorer.

Un éclaire de raison dans cet océan de démence douloureuse.. Mes yeux dans les siens, moi a genoux devant elle, debout. Une lueur terrible et folle au fond du regard. Trois mots, froids, durs, et pourtant chargés de peur :


-Tais-toi. Disparais !

Je voulais qu'elle parte.. Qu'elle s'éloigne, qu'elle me laisse m'apaiser. Je voulais qu'elle reste, qu'elle me materne, me rassure, me contrôle..
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MessageSujet: Re: La renaissance II [Abandonné]    La renaissance II [Abandonné]  EmptyDim 1 Juil 2012 - 3:00

Loin de cette scène sordide...

«Alors que je me concentrais sur ses actions, il leva les mains et se dirigea droit vers moi, une arme à la main. Il voulait donc me tuer… Il hurla... Je me préparais à esquiver lorsque l’homme s’arrêta soudainement. Le jeune louveteau me dévisagea, ses jambes tremblèrent légèrement. Il déposa une main sur sa tempe et murmura, à proximité de moi :

-Le Code.. Général.. Le Général.. Serment.. Naidye'i ! Ayurda'rnt honeilja'r om Code !

L’odeur du sang émanait de lui. Elle effleurait mes narines, faisant tortiller mon estomac dans tous les sens. L’arme était toujours brandie au-dessus de ma tête, telle une épée de Damoclès. C’est à ce moment-là que je constatais une chose importante : L’homme était grand. Beaucoup plus grand que moi. Il aurait pu me tuer, au lieu de quoi la créature avait dompté la bête. Une première lutte, une première victoire qui méritait toute mon attention.
L’homme tomba soudainement au sol. Agenouillé face à moi, son couteau glissa au sol. Les mains posées sur ses tempes le jeune homme luttait encore… Alors que je l’observais il releva son visage vers moi, plantant son regard dans le mien. J’y lisais la folie, la rage… Et tant de choses qui me firent reculer d’un pas.

Il lança d’une voix froide, un ordre que je n’exécuterais point :

-Tais-toi. Disparais !

Je m’assis avec prudence face à lui. Mon fessier, mes jambes, mes mains, mon corps tout entier, baignèrent aussitôt dans le sang tachant ainsi mes vêtements. Si l’homme se sentait bien parmi les cadavres et le sang… Ma meute ne pourrait pas lui offrir un avenir. Mais il pouvait toujours changer. Après tout il portait le nom de loup garou depuis quelques minutes seulement et la violence qu’il avait dû endurer face à Thorolf n’était pas des moindres... Garderait-il un traumatisme ? Je n’en savais rien… Tout ce que je savais c’est qu’il se maitrisait étrangement bien depuis sa crise.

Méfiez-vous du loup qui dort ? N’était-ce donc pas un proverbe ?

Je saisis la cape que je lui avais lancée et la glissais sur ses épaules, la fermant avec le cordon qui se trouvait au niveau du cou. Je le pris avec maladresse contre moi, n’aillant pas pour habitude de rassurer plus grand que moi. Le geste était là, et je murmurais quelques paroles réconfortantes au creux de son oreille. Le malheureux semblait souffrir et semblait en sale état. Je murmurais entre quelques mots réconfortants :

« Laisse-moi t’aider… »

Avec discrétion je glissais la dague de l’homme hors de sa vue, la cachant sous la neige. Je rangeais la mienne et continuais à murmurer des mots rassurants : Je n’en avais point peur, il était juste perdu comme tant de lycan après leur transformation. Ses cheveux tachés par le sang, effleuraient mon visage. Mon ventre se tortilla une nouvelle fois : J’avais soif de sang moi aussi. Pourtant je contrôlais cette soif et fermais les yeux en déposant mon visage sur le dos de cet inconnu. Murmurant d’une voix douce, pour ne pas l’effrayer :

« Quel est ton prénom… ? On va rentrer à la maison d’accord ? Il y’a à manger la bas, et y’aura moi d’accord ? Je resterais avec toi, le temps que tes jambes, ton ventre, et tes bras ne te fassent plus mal d’accord ? On va juste aller dans un endroit sur, où personne nous fera du mal d'accord ? Je te comprend tu sais...»

Avec prudence je me relevais et affichais un sourire encourageant. Je sortis d’une des poches de ma cape, une gourde et murmurais :
« C’est du rhum, de quoi te réveiller ! »

Je bus avant lui pour lui prouver que cette gourde ne comprenait aucun poison et lui tendis une nouvelle fois. »
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MessageSujet: Re: La renaissance II [Abandonné]    La renaissance II [Abandonné]  EmptySam 7 Juil 2012 - 2:25

Un pas en arrière, une déception.
Un grondement avait commencé à se faire entendre, venant du fond de ma gorge. Un grondement menaçant qui allait s’amplifiant tandis que je sentais sa peur à plein nez. Un pas de plus, et déçu et souffrant comme j’étais, je l’aurai sacrifié sur l’autel du repos.

Mais elle ne le fit pas. Elle s’assit face à moi. Prudente, mais sûre d’elle. Je tournais la tête, à nouveau dans ma douleur. Je ne voulais pas la voir. Ma migraine baissait petit à petit. C’était toujours affreux, mais plus je la chassais de mon esprit, mieux ça allait. Je ne voulais pas la voir.
Puis je sentis.. Une chaleur. Dans mon état, j’ignorais le froid, même si certaines parties de mon anatomie commençaient a souffrir de sérieuse engelures. Mais cette chaleur, pourtant.. Je la sentis se propager en moi, comme si cette cape couvrait ce feu qui brûlait mes veines. Elle ne l’atténuait pas. Mais elle le cachait, comme s’il figurait à présent au second plan.

Puis trois mots virent, comme en échos aux miens. Une promesse, mais surtout une surprise. Elle s’était rapprochée. Sa chaleur couvrait un peu plus ce feu intense qui me dévorait. Ses paroles.. Du miel.. Du miel étincelant qui perçait l nuit et la rudesse de ces moments difficiles.
Alors que j’avais, il y a quelques secondes encore, eut envie de la tuer.. Je me sentais à présent vulnérable. J’étais comme éloigné de mon corps, bercé par cette femme, ses promesses, sa douceur soudaine. Tout cela m’éloignais de mes souffrances qui cependant de cessaient pas.


Lorsque mes sens furent trompés par l’alcool, la dernière barrière céda. Elle s’était relevé et put donc observer le phénomène dans son ensemble.
Je m’étais figé. Mon corps entier s’était raidi. Je ne pouvais plus bouger. Mes dents serrées semblaient chercher à briser celles de la mâchoire opposée. Du sang se mit à couler de mes gencives tandis que brutalement, ma tête bascula en arrière et mes yeux se révulsèrent.

Nina pouvais commencer à remarquer que ma pilosité s’accentuait tandis que certains de mes membres changeaient radicalement de forme. Ce feu dans mes veines m’avait rappelé à moi. Mais pas comme si une marrée violente. Mais comme une crue lente qui, maintenant qu’elle avait pris ses bases, venait prendre en moi le reste de ce qui lui était du : je me transformais.
Le temps semblait se dilater en même temps que moi. Mes vêtements coulaient autour de moi, découvrant un bref instant mon anatomie d’homme avant de la changer pour celle de loup. Je devenais concrètement un lycan.

Devant Nina se tenait à présent un loup gris. Ce dernier, par sa robe aurait pu être totalement quelconque s’il n’avait pas eu trois particularités. La première était un squelette ostensiblement et passablement osseux. Une armature d’ivoire lourde et évidente.
Le second détail, c’était que ce loup semblait anormalement vieux et rapiécé. Comme un animal sortit des poubelles, des touffes de travers, un poil long et peu solide qui pendait ça et la, particulièrement autour des pattes, faussant les empreintes.
La troisième chose était le regard. Des yeux gris, mais qui était, au moindre reflet lumineux, parsemé d’éclairs rouges. Le gris, couleur du calme nuançait et dansait avec un danger et une violence profonde. Une soif de sang.

J’étais.. Hors du temps et de l’espace. Je n’avais plus le moindre contrôle. J’étais dans ce corps, je pouvais me battre pour son contrôle.. Mais tout était tellement neuf que je ne comprenais rien à la façon de réussir à gagner ce combat, bien que je ne doutai pas un instant de pouvoir vaincre, à terme.


Le loup, donc, s’extirpa du tas de vêtement qui s’était affaissé sur lui. Alors que d’un bond vif il s’était éloigné de Nina, une bandoulière pendait toujours sur son poitrail, et il semblait tout faire pour la conserver, preuve que les gestes et les valeurs les plus profondes restaient présente depuis l’humain jusqu’au loup. Cette sacoche, Nina ne pouvait le savoir, c’était mes dessins et mes couleurs que je ne quittais jamais.

« Je » fis quelques pas, trainant ce sac qui gênait ma marche mais que je refusais d’abandonner. A quatre pattes, je faisais des cercles autour de Nina, l’ignorant superbement. C’était bien sûr faux, tous mes sens étaient focalisés sur elle, une ruse vieille comme le monde. Grattant le sol de ci de là, je finis par m’asseoir sur un monticule sombre. Un œil avéré remarquerait que ce sur quoi reposait ce majestueux tas de poil étaient en vérité mon bouclier couvert de runes et profondément abimé par les coups de Thorolf.
Les pattes arrière repliées et celles d’avant légèrement inclinées, il s’agissait d’une position de repos. De là, je fixais enfin Nina droit dans les yeux, oscillant entre le gris et ces inquiétants reflets rouges. Ma tête oscillait légèrement vers la droite ou la gauche, en quelques quarts de cercles. Cependant, mes yeux restaient fixes, et je ne cillais pas.
Je n’aurai pas été capable de die si je cherchais à communiquer, si je cherchais son regard. Pour ma part, spectateurs prisonnier dans mon corps, sujet de mon instinct, c’était comme ça et puis c’était tout.
Ma seule certitude était que ce bouclier, je n’en bougerai pas

Je fis à nouveau un tour sur moi-même, nerveux sans savoir pourquoi, et grattais la surface de mon bouclier, comme si j’y avais cherché une prise. Puis à nouveau, je me tournais vers l’étrangère, dont mon état présent avait chassé toute l’attitude bienveillante de mon esprit. C’était une alpha. Je savais qu’elle avait été plus, mais présentement, je ne savais pas penser autre chose.

Levant la tête et fermant les yeux, j’ouvris la gueule, dévoilant deux rangés de crocs impressionnant de leur taille, mais pas de leur pointu. Des dents faites pour briser et déchiqueter plutôt que pour trancher et percer, des dents aussi disparates et désordonnées que je l’étais sous ma forme de loup.
Enfin, après un gazouillis hésitant, une profonde plainte sortit depuis le fond de ma gorge jusqu’à faire vibrer la moindre particule d’air. Mon premier chant de loup.
Une longue note grave nuancées par des harmoniques ampoulées et fines. Une mélodie qui, bien qu’elle restat dans le domaine des chants de loup, transpirait une tristesse anormale.

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MessageSujet: Re: La renaissance II [Abandonné]    La renaissance II [Abandonné]  EmptyJeu 12 Juil 2012 - 4:16

• Chasseurs...

«
Je le fixais avec attention…
Pourquoi m’attardais-je ici ?
Ce loup ne faisait point parti de ma meute, je n’étais point sa génitrice et encore moins sa créatrice !
Cependant un sentiment de culpabilité m’envahissait :

Thorolf était avant tout mon ami et je n’avais rien fait pour l’empêcher de s’attaquer à de jeunes humains…
Alors que je l’observais, ses bras se recouvraient avec lenteur d’un pelage animal. La transformation tant redoutée, venait de commencer. Restant debout, face à lui, impuissante, je ne lui offrais qu’un regard auquel il pouvait se rattacher lors de sa transformation. Son corps se transformait avec lenteur. Je détourais le regard un bref instant lorsqu’il fut nu. En temps normal cela m’aurait laissé indifférente, mais c’était un jeune loup et les jeunes loups gardaient souvent des principes quelques peu humain, tel que la gêne lorsqu’ils sont nus comme des vers… Ses os craquaient, et l’image de son corps prit de spasmes se gravait dans mon cerveau : Pourquoi assistais-je donc toujours a de sordides scènes ? J’étais donc doublement perturbée. Dans un dernier craquement d’os, apparut le loup. Je choisis ce moment pour lui faire face, le détaillant avec attention. Le loup était gris et terriblement maigre. Mon cœur se serra a la vue de son pelage, il n’était en rien majestueux… Il semblait détruit. Totalement. Lorsque nos regards se croisèrent je fus surprise de l’éclat rougeâtre de ses yeux : Le gris se perdait parmi le rouge… Une soif de sang y était clairement lisible.


La créature s’éloigna rapidement de moi…

C’est à ce moment-là que je remarquais qu’elle trimballait une bandoulière. C’était un risque de trimballer quelque chose sous forme animale, et c’était également une faiblesse face à l’ennemi… Car pour conserver quelque chose lors des deux formes, il faut faire preuve d’une force unique : Trimballer un sac est clairement une faiblesse. C’est donc la preuve même qu’on tient a quelque chose et l’adversaire peut donc utiliser cette faiblesse face a nous… Mais c'était aussi une force car il était difficile de conserver quelque chose durant la transformation…

Il fit quelques cercles autour de moi. Je ne bougeais pas d’un pouce.
Souhaitait-il connaitre mes faiblesses ?
Je n’en sus trop rien. L’instant d’après il s’assit sur un bouclier. Ce dernier était couvert de runes mais surtout abimé un peu partout. Le loup planta son regard droit dans le mien. Les minutes s’écoulaient, aucun de nous ne se détourna : fierté, dominance, assurance. La créature faisait quelques signes de la tête mais son regard restait fixe, sûr de lui. Il refit un tour sur lui-même et grattais le bouclier : Voulait-il le prend avec lui ? Surement.

L’animal levait la tête et fermait les yeux. Je redoutais fortement la suite des évènements. Je le savais, je le sentais, il allait faire appel à son hurlement. La louve s’agitait j’eus du mal à rester en place… Je fis quelques pas… Nerveusement. Lorsqu’il se met à ‘ chanter ‘ la louve surgit. Je n’ai point le temps de réfléchir et encore moins le temps de réagir qu’elle prend le dessus… Ses pattes frôlent le sol. Ressentant la tristesse de la créature, elle s’en approche et frotte sa gueule contre le pelage du loup. La créature est beaucoup plus petite que le loup, pourtant elle n’en a pas peur. Elle vint s’assoir à ses côtés, le regard tout aussi triste. Elle semble tout autant atteinte par cette douleur.

Leurs cris se rejoignent. Ses poumons se remplissent d’air pour finalement se vider dans un doux chant. Au bout de longues minutes, elle décide de s’allonger à ses côtés, exténuée. Mais pas le temps de se reposer, un coup de fusil résonne. Sursautant, la louve se redresse sur ses pattes et chancèle légèrement à cause du manque de sommeil. Elle fixe son compagnon d’infortune et regarde le bouclier sur lequel ils sont assis. Second coup de fusil ! Plus le temps de réfléchir, il faut partir. Dans un grognement bestial elle saisit le bouclier : Il est beaucoup trop lourd pour elle.

Alors, la louve s’efface et me laisse rentrer en jeu… Génial.

Course poursuite...
Nue, je saisis le bouclier bousculant quelque peu le loup. Je glisse mon index sur mes lèvres closes lui dictant ainsi le silence. Je fais un vague signe de tête vers la droite, l’invitant à me suivre. Je fais quelques pas précipités, le bouclier serrer fort contre moi. Nouveau coup de fusil, je sursaute et manque de trébucher… J’accélère encore le pas, l’entrainant au travers des arbres. Il tient visiblement très fort à ce bouclier et je sais que tant que celui-ci sera en ma possession le loup me suivra. Nous arrivons enfin aux abords des territoires de la meute. Nouveau coup de fusil, cette fois ci un cri retentit. Je mets un certain moment avant de comprendre que c’est MOI qui hurle. Deux balles m’ont frôlé et une m’a atteinte dans le bras. Les chasseurs hurlent. Ma garde arrive rapidement, allant leur faire face. C’est alors que je jette un coup d’œil au loup qui m’a suivi jusqu’ici pour le bouclier… Je fais quelques pas encore, me mettant à l’ombre d’un peuplier. Je m’assis au sol, la neige frigorifiant aussitôt tous mes muscles.


J’inspirais un bon coup et regardais avec méfiance mon bras… Je portais ensuite un regard bienveillant au loup, l'observant avec attention, attentive a la moindre blessure de mon nouveau protégé... »

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MessageSujet: Re: La renaissance II [Abandonné]    La renaissance II [Abandonné]  EmptySam 21 Juil 2012 - 0:56

C'était flou.. Rien n'arrivait à mes sens.. Hurlement, chaleur.. Le discernement m'échappait jusqu’à ce que..


Le coup de feu.
Un bruit qui m'était si familier qu'il força les dernière barrières qui faisaient de moi un étranger en lui. Instincts, réflexes de chasse.. La synchronisation s'était faite en un instant grâce a des réalité qu'un loup et qu'un homme pouvaient partager sans la moindre différence.

J'avais bondis sur mes pattes alors que ma camarade s'était relevée, chancelante. C'était étrange le regard que j'avais sur elle. Je la voyais comme une personne, mais aussi comme une soeur.
J'avais au nez son odeur, un long discours qui en disait autant qu'une présentation en règle. Son poil, sa taille... L'odeur de poudre.. Comme chasseur, j'avais déjà une conscience et de sens acérés. Mais là..
Je découvrais un monde fin, précis ou chaque détail heurtait mon oeil. Mais toujours, j'avais l'impression que chaque fois que j'agissais, la décision venait d'une brume étrange qui emplissait mon cerveau.
J'avais souvent été machinal, agissant par réflexe ou habitude.

Mais lorsque j'avais sauté sur mes pattes, légèrement incliné et prêts à bondir, grognant, j'avais agis en écoutant un ordre impérieux de mon instinct. J'avais le sentiment que je DEVAIS faire ça, et que rien ne pouvais m'arrêter. Pire encore, je n'arrivais pas à penser a faire autre chose. En plus de DEVOIR, j'avais l'impression de ne ne pas pouvoir ne pas être d'accord avec ça.


Puis un second coup de feu.
Cette fois, mes oreilles s’aplatissent, comprenant que ce sifflement est dangereux et que je ne peux rien faire contre. Je tourne la tête, babines relevées, montrant tous mes crocs. Queue droite, je me fige après quelques pas, sur le point de deviner la position d'un des tireurs. Puis une nouvelle odeur..

Je me retourne et vois une grande chose rose. Je ne peux m’empêcher de la trouver familière et pourtant, elle est si différente. Comme si nous étions de deux mondes différent. Pouvais-je avoir déjà frayé avec elle ? Etait-ce possible alors que nous étions si peu commun ? Une petite voix semblait me dire que oui. Mais un ordre sourd coupa court à mes débats lorsqu'elle se mit à courir avec mon bouclier.
Docile, je la suivis au pas, sa course désordonnée ne pouvant rivaliser avec celle d'un loup, fut-il chargé comme je l'étais.


Encore un coup de feu. Cette fois je m'arrête, jappant alors que pour la première fois, je sens comme une lance qui me transperce le crâne depuis mes oreilles. Ce hurlement semblait amplifié cent fois au moins. Je l'avais entendu, je l'avais même prévu puisque j'avais vu son corps rougir. Mais je n'aurais jamais cru possible de l'entendre aussi fort. Elle avait mal.

Cependant, si je m'étais arrêté, c'était parce que j'hésitais à avancer. Il était évident qu'un pas de plus me menait dans un nouveau territoire. Les effluves, les traces.. Visuellement, rien ne changeait. Mais chacun de mes autres sens semblaient m'indiquer, sans que je sache vraiment pourquoi, que plus rien ne serait pareil.
Paniqué, je fais un tour sur moi même, cherchant à mordiller ma queue, geste sensé m'aider à retrouver mon calme.
Fort heureusement, le doute ne dure pas. Malgré les guerriers menaçant qui s'élançaient à présent pour couvrir la femme, j'avançais : elle avait mon bouclier. Je ne voulait pas laisser mon bouclier.
Oui, mon bouclier.. Mais... Pourquoi ?


Elle est là; assise contre un arbre. Bléssée. Méfiant tout d'abord, comme lorsqu'on s'approche d'un animal acculé, je décris deux tours. Puis je m'approche. Passant ma tête sous ma bandoulière, j'abandonne la sacoche à ses pied tandis que ma tête passe sous un de ses bras. Avais-je conscience que j'avais tout d'un loup terrifiant ? Je ne sais. Mais voyant sa plaie, ma langue sortit de ma gueule pour aller lecher sa plaie.

Pour un loup normal, rien n'aurait été plus classique. Sauf que, subjugué par mon instinct, j'en oubliais que je n'étais pas un loup, mais un lycan. Alors que, amorçant un léger acquiescement , je sens le gout du sang dans ma bouche, mes yeux virent au rouge. Une seconde durant, je la regarde, sec et droit, comme si c'était contre elle que j'étais dans cette fureur.
Puis, doucement, je me dégage alors qu'un grondement sourd émane de ma gorge. Je la laisse là, galopant à la suite de ses chasseurs, vers le combat. Je passe la bute, je bondis.


L'avantage de ma carrure et de mon ossature est évident. Mes os saillant sont un piège : je n'ai rien de maigre ou de faible, de plus, ils constituent une armure naturelle extrêmement efficace. Je ne peux bien sur pas dire que lorsqu'un des balles ricocha sur mon omoplate, entaillant deux centimètre de chair, je ne sentis rien. Mais la blessure minime ne m’empêcha de percuter le tireur à la manière d'un véritable roc.
Dans la mêlée, certain des garde de Nina s'étaient changé un loup. Beaucoup étaient gracieux là ou j'étais dépenaillé. Mais je remarquais surtout qu'ils étaient d'une meute que je n'étais pas, et que j'avais la carrure d'un dominant. En effet, aucun d'entre eux ne s'était approché de moi, pas même dans le combat. Comme si je dégageais une aura sauvage d’indépendance.

Quoiqu'il en fut, le "combat" était déjà inégale avant que j'arrive, ma présence n'arrangea rien. Mon adver... Non, ma proie avait érigé son avant bras en dernier rempart pour protéger sa tête.. Qu'a cela ne tienne. J'avais refermé ma gueule sur ce dernier. Dans un premier temps, il fut surpris de ne rien sentir, et je le vis amorcer un geste vers son couteau de chasse. Mais bientôt, il sentit la pression augmenter, et il commença a gémir. Un sifflement rauque s’échappait de ma gorge a moitié obstruée par le membre, tandis que mes yeux fous scrutaient ceux du malheureux, je me délectais de sa peur.
Comme je vous l'avais déjà dis, je suis pourvus de crocs fort peu pointus, et le fait de ne pas être en lambeau avait donné l'illusion de supériorité au chasseur. Mais, implacable, mes crocs osseux se refermaient sur les os, poussant la peau. Cette dernière ne se couvrit de rouge que lorsque des éclats d’ivoire percèrent par dessous.
L'homme hurla. C'était désagréable. Mon propre grognement s'amplifia comme ma colère. D'un coup sec de mâchoire, je brisais son bras en deux. Qu'il se taise !

Stupéfaits l'homme regarda son avant bras, son poignet et sa main, distendus, reliés par des langue de peau. Il avait cessé de crier, rendu muet par la frousse. Je posais une patte, conquérant, sur son torse, et avançait ma gueule sanguinaire.
Je frappais, une fois, à la gorge.




Ces guerriers avaient pris le soin d'achever, certains de se rhabiller. Puis ils devaient pister leur chef. Moi je savais ou elle était. Avantages minces, mais avantages tout de même. Courant dans la neige, il ne restât bientôt plus de rouge chez moi que mes crocs et mes yeux. Bien sur, un léger filet de sang s’échappait de mon omoplate, mais rien de bien gênant. Enfin, je la retrouvais.

Nue, toujours, bien que cela ne me choqua pas, je remarquais surtout qu'elle était passé du rose au blanc, tirant sur le bleu. Elle n'était pas bien. Bouclier et sacoche à son coté, j'avançais, ignorant ces biens.
Une fois encore, je passais sous son bras sans être spécialement délicat. Puis je m'allongeais sur ses jambes, calant ma tête contre son ventre. Peu confortable, lourd, mais chaud. Elle devait sentir en de maints endroits la présente de mes côtes ou de ma colonne. Mais mon ventre battait, prodiguant un minimum de chaleur et la protégeant de la neige.


Je commençais à japper.

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