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 Le courage d’un père. [ Gilh'Or Rwênoskraj ] [Terminé]

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MessageSujet: Le courage d’un père. [ Gilh'Or Rwênoskraj ] [Terminé]    Le courage d’un père. [ Gilh'Or Rwênoskraj ] [Terminé]  EmptyDim 23 Jan 2011 - 19:20

Le courage d’un père. [ Gilh'Or Rwênoskraj ] [Terminé]  Rp_mar10


    La chaleur s’insinuait tel un serpent venteux entre les vêtements du voleur. La vase montante jusqu’au haut de ses bottes, ce dernier avancer péniblement entre les entre-las de racines et d’algues putréfiées. Chaque inspiration était inassouvie, cherchant désespérément l’air qui fuyait ce lieu maudit des hommes. La tension semblait palpable dans ce désert brumeux, où chaque bruit se retrouvait étouffé par la richesse végétale. Dans un bref moment de conscience, le renégat croyait voir des mouvements longilignes et rapides parmi les eaux troubles l’entourant. Loin, au plus près de la demeure des divinités, le soleil brillait de ses milles et un rayon ardent. Abandonné de toutes vies, le marécage des torturés incarnait les prémices d’une marche aussi longue que douloureuse. Un reflet de cette blessure qui déchire l’âme, appelée communément la Mort.


    Viktor marchait telle une âme errant dans les limbes ; le corps et l’âme meurtri par ce périple qu’il avait entrepris. Injectés de sang, ses yeux semblaient contempler une enivrante beauté, invisible aux sens de cette terre. Une beauté hypnotisant, émanant autant de plaisir que de souffrance. Seul à jamais, le renégat s’enfoncer peu à peu dans les profondeurs du royaume des princes lycan. Fuir à jamais cette vie qui l’avait rejeté, honteuse de recueillir en son sein la venue d’un bâtard. Une réalité qui hantait chaque pensée du voleur. Il lui fallait oublier pour toujours cet amour trahi des cieux. L’amour de sa mère comme celle de Stenza. Eteindre cette flamme d’espoir, pour noyer son esprit dans les méandres de ce monde. Les soleils et les lunes s’étaient enchaînés, spectateurs du sombre ballet que Viktor avait entrepris voici quelques semaines. Chaque jour n’était qu’une approche certaine et résignée vers les portes d’un quelconque cimetière. Viktor Kelemvor. Oublié tel un mauvais souvenir ce nom qui n’avait point trouvé sa place en ce monde. Aucun père. Aucune mère. Aucune famille. Personne n’aura eu le courage de vivre aux côtés de cet homme qu’il pensait devenir. Pas même celle qui avait scellé son corps et ce qu’on appelait « cœur » au sien. Le destin n’avait point de place dans l’idéologie du voleur. Ce dernier lui avait rendu avec magnificence le pouvoir de son existence.


    Stoppant net cette marche désespérée, Viktor grommela une inepte prière avant de s’écrouler contre le tronc d’un peuplier. Les racines de ce dernier accueillir avec une neutralité presque insultante le corps du renégat. Il sombrait entièrement dans une mer de folie. Déshydraté de par ce voyage sans fin, le voleur poussa un misérable râle, incapable de prononcer le moindre mot. Une violente toux s’empara alors de ses poumons, lui provoquant de violents spasmes. Viktor cru que cela ne s’arrêterait jamais. Un filet de sang s’échappa et coula le long de sa commissure gauche, témoignant la fin qui rongeait ses entrailles. Son corps lui infligeait une douleur constante, brisant chacun de ses gestes. Lui qui avait défié mainte fois la susceptibilité de la Mort, il savait pertinemment qu’il ne pourrait en échapper. Se tenant malgré ses tremblements à une racine du peuplier, Viktor tenta de se hisser sur ses deux jambes une dernière fois. Ce mouvement fût accompagné d’un gémissement torturé, un tel effort lui arrachant ses dernières forces. Chancelant, il décida de marcher jusqu’à ce que ses jambes rompent sous le poids de la fatigue et de la maladie. Regardant ses mains, il constata que ces dernières étaient rouges, recouvertes de plaques où sa peau semblait être irrité par un feu interne. Il n’avait quasiment rien mangé. Rien bu. Sa dernière douche semblait remonter à ce qu’il lui semblait une éternité. Le renégat avait capitulé : il venait de signer son pacte avec le repos éternel.


    Un sifflement. Celui-ci était à la fois excitant et terriblement dangereux. Tout être aurait fuis, s’inclinant devant la puissance d’un tel icône. A la fois si long, si tortueux, les écailles suintantes sous la chaleur de ce temple naturel. Le regard perçant et d’un vert émeraude, ce dernier avancé silencieusement, entrainant dans son sillage un fin voile de poussière. Viktor n’avait rien entendu, encore moins perçu le faible sifflement qui s’approchait progressivement de lui. Ses talents s’étaient envolés avec l’espoir qui l’animé. Sans même comprendre ce qu’il lui arrivé, son monde de folie s’écroula. Le nord et le sud s’inversèrent. Un instinct se réveilla en lui. Une survie animale, mais bien trop amnésié pour le sauver. Juste assez pour le rendre conscient de la torture que ce gardien de Thaodia lui ferait subir.


    La créature s’enroula autour de la cheville du voleur, l’entrainant dans les profondeurs du marécage. Viktor hurla, avalant une gorgée de vase dans sa descente aux enfers. Le serpent filait à une vitesse insoutenable, empêchant au renégat de réintégré l’air vital de la surface. Le jeune homme tentait désespérément de s’accrocher à des racines d’arbre, des végétaux qui s’arrachés malheureusement sous la pression sa prise, tout ce qui pourrait freiner cette course. Mais rien ne semblait pouvoir contrer la puissance de ce reptile. Quelques secondes seulement venaient de s’écrouler, mais cela était déjà trop pour le renégat dont l’état de santé ne l’aidait guère. Retournant la tête, il perçut la tête en pointe et acéré de la créature, qui plongeait désormais dans un renfoncement des fonds marécageux. Cet inconnu aussi sombre serait le tombeau du voleur, si l’on traduisait les intentions du gardien aquatique. Laissant des larmes de rages et de haine se mêlaient au flot tumultueux qui l’entraînait, Viktor saisit dans un dernier espoir, presque ridicule, une racine à la forme semi ovale. Ses muscles se tendirent, tandis que les cris du voleur s’étouffer dans la masse liquide. Le reptile sentit cette résistance, et se retourna tout en fixant de son regard vicieux et étincelant le jeune homme. Le destin avait trouvé son arme. Il ferait payer l’outrance de ce misérable bâtard.


Dernière édition par Viktor Kelemvor le Dim 6 Fév 2011 - 17:41, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le courage d’un père. [ Gilh'Or Rwênoskraj ] [Terminé]    Le courage d’un père. [ Gilh'Or Rwênoskraj ] [Terminé]  EmptySam 26 Mar 2011 - 1:16

Gïlh'Or Rwênoskraj était de ces loups solitaires, l'un des rares, voire l'un des derniers à vivre une vie de son côté. Il y a peu, il était encore à son propre compte, vivant en ermite, dans les montagnes les plus éloignées de Thaodia, à l'unique recherche de la paix intérieure et son expérience personnelle. Jamais, jusqu'à aujourd'hui, il n'avait ressenti l'envie d'une compagnie, l'envie de rejoindre ses pairs, de construire une union avec d'autres lycans comme jadis avec ceux qui l'avaient recueilli. Peut-être était-ce la peur d'être déçu, la peur de ne pas être accepté aussi facilement qu'avec ceux qui étaient actuellement morts ou partis vers d'autres horizons sans noms... Il avait souvent voulu partir à la recherche de certains qui s'en étaient allés à la conquête de territoires lointains et inconnus, mais tout aussi souvent il avait abandonné, une sorte d'instinct l'avait empêché d'entamer une quête qui semblait, parfois, tellement absurde pour le lycan âgé de plus de quatre décennies. Il pensait, dans ces instants les plus sombres, que tous étaient décédés au final. Cette pensée le rendait amer, le remplissait de regret et de tristesse et le consumait de jour en jour un peu plus...

Ainsi, un matin, il eu vent de la possibilité de se porter candidat à l'élection de chef de meute. Si cette idée, à première vue, lui apparaissait idiote - qui voudrait d'un ermite, d'un total inconnu comme chef ? - il s'y était résigné, se disant qu'il pouvait tout aussi bien tenté sa chance comme n'importe quel autre lycan digne de ce nom. Et il avait postulé.

Sa surprise - et sa joie - furent immenses lorsqu'il fut au courant de réponses positives à son égard. Apparemment, ses idées et ses projets avaient plu aux autres de sa race et l'avaient élu chef de Croc-Noir. Il en était fier. Il comptait bien rendre aussi fier que lui tous ceux qui sont à présent sous ses ordres et monter sa meute au plus haut échelon de l'échelle des grandes hordes de Thaodia. Il désirait en faire une communauté soudée et préparée à la défense, surtout que l'emplacement du Camp Secret était idéal pour cela. Ayant toujours eu une vie simple, sans grand but véritable et donc sans saveur, puisqu'aussi sans femme à chérir ni jeunes à éduquer, faite que de solitude, d'évènements destructeurs - il pensa à sa propre transformation en particulier - et de multiples dangers naturels, cette décision était une première pour lui et changeait sa vie et sa vision de celle-ci de tout au tout. D'un extrême à l'autre. D'ermite, il passait à l'état de chef, de dirigeant, avec à sa charge d'autres personnes comme lui.

Il avait très vite choisi un Second, Sheiz, et avec Tär, Kelian et Eléonore, il préparait une quête secrète et personne à part ceux de la meute, et préférablement que ce petit groupe, ne devait être au courant. Il ne leur manquait que quelques personnes pour être certains de leur victoire, de leur réussite... Des personnes de confiance... Et cela était difficile.

C'est dans de telles pensées profondes que Gïlh'Or marchait à travers les marécages, en grand connaisseur de la région dont chaque pierre, chaque flaque de vase, chaque brin d'herbe et chaque odeur, qu'elle soit fraîche ou nauséabonde, était connu comme le fond de sa poche. Il avançait donc, confiant, habitué à n'y rencontrer personne d'assez fou pour s'y aventurer. Mais cette journée, comme cette semaine étrange, rien ne se passait comme l'accoutumée.

Il entendit un faible râle, au loin, se faufilant parmi les nappes fluides et ondoyantes de la brume persistant en ces lieux sinistres. Gïlh'Or ne se sentit pas à l'aise du tout. Il hésitait, comme très souvent d'ailleurs, à aller voir ce qu'il en était ou à fuir un bruit pouvant être source de danger. Tapi entre deux filaments de brouillard dissipant sa silhouette comme un autre élément flou du décor, il resta aux aguets, attentif au moindre autre signe d'une présence. Rien. Croyant que son imagination lui jouait des tours, doucement, lentement, toujours prudemment, il se remit en route, évitant toutefois de faire inutilement des bruits pouvant alerter un quelconque ennemi. C'est alors qu'il entendit un brouhaha, un mélange de sons d'eau éclaboussant les berges, de sifflements de serpent, ces bêtes sournoises qu'il haïssait tant, des cris étouffés par les flots, sûrement... Le lycan devina aisément qu'une de ces horribles bestioles s'en était pris à un voyageur épuisé et inconscient, peut-être perdu, tentant de le noyer et d'en faire son repas quotidien. Sans avoir l'âme d'un héro, Gïlh'Or n'était pas non plus un lâche. Il empoigna son fourreau, en dégagea une lame cabossée et légèrement rouillée au manche et se hâta de rejoindre la source de cette attaque animale, se fiant à son ouïe plus qu'à sa vue et à son flair.

Après quelques secondes de marche rapide, il vit au loin des flots se secouer en tout sens, et il se dirigea en courant vers le lieu précis de la lutte acharnée entre les deux êtres, prédateur et proie. Il eut du mal à discerner, à cause de la purée de pois, l'homme et le serpent. Mais lorsqu'il fut sûr de ne pas blesser la victime, il brandit son épée et trancha net le corps du gros reptile, qui n'eut même pas le temps de siffler sa douleur et mourut aussitôt sur le coup.

Il agrippa ensuite l'homme, dont l'odeur forte était bien celle d'un humain, par les épaules et le tira à plusieurs mètres hors de l'eau croupie et l'adossa contre un large tronc couvert de mousse et de toiles d'araignées. Il enleva sa grande veste de voyage, chaude à souhait, et la posa sur le corps trempé de l'inconnu. Il s'accroupit ensuite à ses côtés et l'examina du regard. Cet homme était visiblement très mal en point. Il y a quelques jours, il n'aurait même pas pu espérer le soigner efficacement dans sa petite caverne misérable. Mais maintenant, il pouvait l'amener à sa meute, dans l'hôpital de Dür Machtar... Mais il doutait qu'à peine devenu chef, on acceptait qu'il récupère ainsi sur les routes l'un de ces humains perdus. Tous les lycans n'étaient pas sans coeur mais il ne savait pas à quelles réactions il devrait se frotter. De plus, ils étaient à encore une bonne journée de marche, surtout s'il devait le porter sur son dos, et il ne savait vraiment pas si l'humain tiendrait le coup... Il semblait exténué, au bout de sa vie, prêt à rendre l'âme. Une idée lui frôlait l'esprit, mais à nouveau il ne savait pas une chose, c'est si l'humain désirait vivre à tout prix ou s'il préférait la mort au sort que pouvait lui offrir le chef Rwênoskraj...

Ainsi décida-t-il de poser une seule et unique question à cet étranger. Il lui tint à peu près ce langage :


- Messire... Je connais ce type de blessures qui couvrent votre corps, je connais ce teint cireux que vous avez, ce vide dans le regard... Je ne pense pas que vous l'ignorez, et qu'il soit nécessaire de vous le rappeler, mais... vous êtes à deux doigts de perdre la vie... Je ne suis pas en mesure de vous apporter assez vite les soins nécessaires...

Il s'arrêta un instant, ne sachant pas trop comment aborder la suite de son discours.

- Il n'y a que la mort qui vous attend... A moins que... Si vous désirez continuer à vivre, j'ai une solution à vous proposer. Je crains qu'elle ne vous plaise énormément mais la vie n'est pas si douloureuse, après... Je suis un lycan et... et je peux vous donner la résistance physique de ma race. Je peux faire de vous l'un des nôtres, en échange de la vie.


Il se tut, laissant le silence de cet univers particulier que sont les marécages remplir son esprit. Gïlh'Or ne quitta pas l'humain des yeux.


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MessageSujet: Re: Le courage d’un père. [ Gilh'Or Rwênoskraj ] [Terminé]    Le courage d’un père. [ Gilh'Or Rwênoskraj ] [Terminé]  EmptySam 26 Mar 2011 - 3:02

    La destin a ce plaisir , presque sadique, de jouer avec cette vie si fragile aux yeux d'un simple homme. Viktor n'aurait su dire, à ce moment précis, si sa rage de vivre serait capable de faire face aux souffrances qui lacéraient de leurs griffes sa chair malade. Pourquoi continuer de se battre. Ce n'était même plus une question aux yeux du renégat. Juste un constat amer, simple mais effrayant de sa place en ce monde. En quelques secondes, à la fois longues et tortueuses pour le voleur, et pourtant infimes au cours du temps, le reptile avait fais de lui une vulgaire proie qu'il traînait à travers les flots, en direction du lieu de la sentence. Ces mêmes secondes d'humiliation et d'asservissement lui rappelait le couteau que la vampire avait à jamais laissé dans le tumulte de son âme. Une plaie qu'il n'oserait point panser, son amour le condamnant à se souvenir de cette trahison dont il était le seul coupable. Un bonheur qui avait filait entre ses mains, laissant place à de sombre remords.


    A demi inconscient, Viktor distinguait un flou lumineux qui l'entourant. Cette illusion de son esprit maladif le réconfortait, atténuant les douleurs qui proliféraient le long de son corps. Un paradoxe de ce combat entre l'homme et le destin. L'eau fouettait avec un plaisir intime le visage du bâtard, comme incarnation du mépris que cette nature avait pour cet intrus. Une trahison encore plus dure pour le voleur qui n'avait connu que cette dernière au long de sa misérable vie. L'air évadé de ses poumons, il sentait un feu intérieur le consumer, lui faisait presque oublier la couleur cadavérique des ses membres privaient de leur sève naturel. Ce serpent maudit des dieux aurait raison de lui. Même plongeait dans une folie, le jeune homme gardait en lui cette fine étincelle de raison. Celle qui lui permettrait de comprendre quand le sablier temporel de ses souffrances arriverait à son terme. Celle qui lui montrera les bras enveloppant et glacials de la Mort.


    Le sang se mélangea subtilement au courant provoquait par le sillage du gardien. Vomissant ses tripes broyaient sous la force reptilienne, Viktor lâcha un râle de désespoir qui resta étouffer à jamais sous la masse liquide du marécage. Prêt à abandonner tout espoir de survie, le voleur entendit alors un remous subvenir à sa gauche toute proche. Un nuage de pois vert s’abattit sur son visage, tandis que les flots furent secoués d'un flux étranger. Cette intrusion inattendue renfonça l’empressement du serpent, qui se contracta sans aucune forme de pitié. Sentant ses côtes se brisaient, Viktor maudit de ne point être encore mort. Même jusqu'au bout, cette putain de destiné lui ferait manger la poussière qu'il avait osé fouler de son pied. C'est alors qu'il vit l'éclat d'une lame, ce reflet si connu de ses yeux, encore plus que celle de son propre visage. Voulant saisir d'une main tuméfiée ce qu'il pensait être une illusion, il entendit à ce moment même le déchirement de la chaire reptilienne. Un nuage de sang verdâtre entoura le voleur, tandis que la chair visqueuse du prédateur glissa le long de sa peau et de ses blessures béantes. Viktor ne pu comprendre ce qu'il advenait. Agonisant il y a quelques instants, il regardait désormais le corps tranchait de son ennemie sombrait dans les profondeurs marécageuses. Devait-il persévérer ou se laissait aller aux mains de l'enfer ? Il n'y eu point à choisir, des bras tendus le ramenant aux chaleurs de ce lieu maudit.


    Le renégat fut presque obligé de se forcer à respirer, tant il gémit de douleur face à cet air qui ne fit qu’aggraver le feu qui le consumait intérieurement. Tout allait trop vite pour esprit, et il sentit qu'on le traînait sur plusieurs mètres. Le voleur avait honte d'être dans une telle situation de faiblesse, et n'arrivait point à savoir l'origine de son « sauveur ». Viktor souriait ironiquement en pensant à sa soudaine survie, laissant croire à la poursuite de son histoire personnel. Lui était conscient qu'il n'avait plus la moindre force pour poursuivre ses aventures, qui n'avaient été jusqu'alors que synonyme de déception et de regret. La vérité est qu'il ne savait pas si le monde l'avait déçu, ou si lui avait déçu ce monde. Adossé contre un tronc d'arbre, son regard se perdit dans les méandres du voile qui recouvrait peu à peu son esprit. Sa longue errance l'avait amené à une conclusion que n'importe quel homme ne pourrait supporter. Lui, Viktor Kelemvor, était inutile à ce monde. Ou plutôt la vérité était que sa mort n'aurait aucune incidence sur les êtres vivants parmi les richesses de ce monde. Aucun homme ne se sentirait concerné par la disparation de son esprit. Qui pouvait-il servir, si ce n'était que la Mort en sa personne ? Une triste conclusion. Mais une conclusion que nul ne pouvait réfuter.


    Ce fût la sonorité grave d'un bourdonnement, ou plutôt de paroles aux oreilles de Viktor qui le ramena un court instant à la réalité. Serrant des dents, il entrouvrit les yeux et fixa de son regard fou des contours qui épousaient la forme d'une silhouette. Présent entre deux mondes, il réussit cependant à déduire que l'homme qui l'avait sauvé lui proposait une solution. Un acte bienveillant qui paraissait presque inhabituelle pour le renégat. Viktor n'avait la force de comprendre la suite, aussi chercha t-il tout en tremblant la main de l'homme qui lui faisait face. Lorsqu'il la sentit, il serra cette dernière de toute ses forces et prononça sa réponse :


    « Qu'importe ce que vous ferrez, donne moi ma vengeance à cette salope de destiné, », lâcha-il dans un énième gémissement.


    Chaque respiration soulevait ses côtes cassés, et il n'osait constater le reste de ses blessures. Fixant l'homme, il appuya ses propos de son regard pénétrant et brillant le temps d'un court instant, avant de replonger dans le brouillard de sa folie. Sa main tenait encore fermement celle de l'inconnu, dernier lien qu'il entretenait avec cette vie. La destinée. Un ennemie redoutable que seul les plus fous osaient affronter.
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MessageSujet: Re: Le courage d’un père. [ Gilh'Or Rwênoskraj ] [Terminé]    Le courage d’un père. [ Gilh'Or Rwênoskraj ] [Terminé]  EmptySam 26 Mar 2011 - 3:41

« Qu'importe ce que vous ferrez, donne moi ma vengeance à cette salope de destinée. »

Gïlh'Or regarda intensément l'homme adossé au tronc de l'arbre lorsqu'il lui fit part de sa réponse, entre un halètement et un râle de douleur. Il le regarda longuement, ne sachant pas trop s'il devait réellement accepter une telle chose. Il n'avait jamais fait cela, en vérité. Jamais il n'avait fait subir à une autre personne l'horrible souffrance, la période si douloureuse de la transformation d'une personne humaine à un lycanthrope, comme lui-même l'avait subi il y a plus ou moins vingt cinq années. L'idée d'infliger un tel défi à un homme déjà si mal en point le rendit mal à l'aise sur le coup.

Il se souvint de ce jour, le plus tragique de son existence...

[FlashBack On]

C'était une belle journée d'été qui s'achevait, où le jeune garçon, en ces temps nommé Gilles, était parti du matin au soir chasser une biche ou un lièvre, au hasard, pour changer le menu de sa petite famille paysanne. Mais il s'était égaré dans la forêt et sut, au crépuscule, qu'il était perdu. Et qu'il rentrerait tard. S'il rentrait... Car c'était une de ces nuits de pleine lune, à moins que sa mémoire ne déforma ses souvenirs pour les romancer lorsqu'il les raconterait plus tard, mais en tout cas, cette fameuse nuit, il fit la pire et la meilleure des rencontres. Un lycan, vieux, malade de toute évidence, l'avait attaqué, espérant en faire son festin peut-être. En tout cas il l'avait fortement pensé à ce moment-là et jamais de toute sa vie il n'avait eu aussi peur... Il se fit mordre, sans même avoir le temps de hurler et d'appeler à l'aide, même si ç'aurait été en vain. Le loup lui avait arraché, malgré un mâchoire défoncée, un partie de l'épaule, ce qui lui laissera jusqu'à sa mort une bien méchante cicatrice en relief. Mais le lycan était vraiment malade car il ne sut faire une deuxième attaque et s'écroula de fatigue sur le côté, essoufflé, et le jeune homme sut s'enfuir. Il ne sut ce qui l'attendait. La suite de douleurs physiques et morales ne tardèrent pas. Il crut pendant des jours et nuits entières qu'il allait succomber à tant d'atrocités accumulées... Mais non. Il fut recueilli par d'autres lycans, plus jeunes, plus fougueux, bien moins dangereux que le vieux fou qui l'avait attaqué. Ainsi s'ensuivirent plusieurs années agréables en compagnie de loups expérimentés et talentueux, qui lui inculquèrent une philosophie de vie qu'il n'oublierait jamais... Mais la peur des autres lycans n'avait jamais totalement disparu...

[FlashBack Off]

Il toussota, gêné, mais l'homme ne sembla pas le remarquer et s'approchait, de seconde en seconde, du territoire de la Mort. Le temps était compté. La fin de l'humain n'attendrait pas, cet inconnu allait mourir et, comme Gïlh'Or l'avait dit précédemment, sa seule chance de survie était de faire partie de la race des lycans, et de supporter l'épreuve pour devenir terriblement plus résistant et espérer survivre. S'il surpassait déjà la grande douleur de la métamorphose.

Gïlh'Or n'hésita plus. Il entreprit de se transformer lui-même en loup, de couleur cendre et sable, aux yeux si bleus que la lune semblait s'y dédoubler en petites représentations au fond de ses iris, claires et limpides comme du cristal de roche. Il espérait seulement que, le temps qu'il devienne un animal, l'humain ne change d'avis, car la transformation prenait un petit bout de temps et Gïlh'Or n'aimait pas changer son apparence pour des prunes.

Mais apparemment, il était bien trop fatigué et blessé pour réellement s'effrayer et s'enfuir... Quoiqu'il puisse penser après avoir vu le lycan sous cette forme, il ne bougea pas et Gïlh'Or s'approcha doucement du corps amorphe de l'homme.

Il approcha sa gueule à la canine brisée. Près de l'avant-bras gauche du dénommé Viktor, dont il ne savait encore rien. Il écarta les mâchoires. Il jeta un dernier coup d'oeil au visage de l'humain, guettant un quelconque refus soudain, il ne voulait surtout pas lui infliger cela s'il changeait d'avis. Non. Il s'approcha encore, le bras blessé se retrouva entre les mâchoires aux multiples crocs. Et puis, d'un coup sec, pour ne pas rater ni provoquer un dégagement du membre sous la douleur vive de la morsure, il mordit la chair déjà bien saignée et serra fortement pour garder dans son emprise l'avant-bras. Il resta ainsi quelques secondes, puis se dégagea, un filet de sang frais de l'humain coulant sur ses babines, colorant les poils et les moustaches d'un rouge vif. Gïlh'Or grogna, il n'avait pas réellement aimé faire ça. Il se recula, toujours sous son apparence de canidé sauvage, s'assit sagement et ne quitta pas des yeux l'humain.

La réaction à sa morsure n'allait pas tarder à commencer...
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MessageSujet: Re: Le courage d’un père. [ Gilh'Or Rwênoskraj ] [Terminé]    Le courage d’un père. [ Gilh'Or Rwênoskraj ] [Terminé]  EmptyDim 27 Mar 2011 - 21:03

    Les frontières entre le réel et l'imaginaire mortel auquel s’abandonnait Viktor paraissaient de plus en plus flous. Lâchant peu à peu la main de l'inconnu, le renégat se sentit plus que jamais seul et abandonné de ces terres qui l'avaient vu naître. Pourquoi l'avoir engendré si ce n'était que dans le but de lui refuser toute attache, toute famille ? Vidait de ses forces, le voleur se laissa glisser le long du tronc, son sang se répandant à travers les entremêlas de racines et de plantes suintantes. La simple vue de ce liquide rougeâtre lui rappela le visage de celle qu'il avait aimé. A travers toutes les terres d'Ephaelya, il naît chaque jours des histoires entre Hommes, se promettant un amour éternel et heureux. Une illusion commune à toutes les races, comme soutiens aux aléas dramatiques que le destin réserve à chaque être. Pour Viktor, rencontrer Stenza n'avait été point qu'une simple histoire d'amour. Cette femme symbolisait à ses yeux l'espoir que les hommes l'accepteraient à leurs côtés, lui qu'on craignait et traquait sans relâche depuis son enfance. Mais c'était cette même femme qui venait lui planter un poignard au plus profond de son âme. Il aurait du la détester. La tuer. Cracher à son visage les souffrances qu'elle avait fais germer sur son sillage. Mais il ne pouvait point ; lui seul étant à l'origine de cette mort douloureuse qu'il se voyait infligé.


    Ses paupières s'étaient fermés. Depuis quand ? Le renégat n'en savait rien. Son corps était déjà l'image même d'un cadavre, n'ayant comme seule différence que la transe maladif dans laquelle son esprit voyageait. Un trou noir, bordait de souvenirs que ses mains ne pourraient jamais atteindre, et dont l'infinité était encore plus angoissante que la douleur croissante de son agonie. Pour un homme, souffrir signifie que l'on vit encore. Être spectateur sans rien ressentir était le propre même des fous de ce monde. Bien heureusement pour le voleur, il existe des Hommes en connaissance de cette triste réalité, et près à l'appliquer dans des situations qui semblerait irrévocable pour les autres. Une douleur supérieure à toute celle que Viktor avait jusqu'à alors ressentit durant sa courte existence.


    Une décharge telle la foudre du ciel se déversa dans les veines du voleur. Une lumière aveuglante le ramena d'entre les enfers, tandis que son corps fût pris de tremblement violent. La vision du voleur changea du tout au tout. Sombrant dans un néant il a quelque instant, le voilà à écarquiller des yeux face à un paysage se démultipliant à travers tout les spectres existants. Le renégat avait cette sensation étrange et horrifiante qu'un corps naissait au cœur même du sien. Sans que rien de l'avertisse, il se retrouva allongé, ses muscles tendus et près à transpercer sa fine peau d'être humain. Mais que lui arrivait-il ? Si la mort se jouait de lui, elle réalisait sûrement sa plus belle œuvre de torture. Un feu incandescent naquit au creux de son cœur, se propageant tel un torrent enragé dans le lit de sa gorge. L’apothéose eu raison du moindre raisonnement que Viktor tentait de sauver en son âme. Les yeux révulsaient, il perdit connaissance après qu'un hurlement inhumain déchira la pesanteur des marécages. A ces quelques lignes, la première pensée serait une pitié pour un homme vécu par la souffrance même. Mais il ne faut jamais croire un jugement premier. L’Homme a plus d'un tour dans son sac , surtout lorsqu'il s'agit de sauver l'un de ses frères.

    * * * * *

    Un bruit agaçait profondément le repos du renégat. Une respiration chaude, ainsi qu'une odeur qui lui semblait vaguement familière. Le jeune homme n'aurait su dire pourquoi, mais il se sentait affilié à cette senteur presque apaisante. Grognant, il entrouvrit les yeux,. Un vertige le força à prendre quelques instants pour s'habituer à la lumière ambiante. Quelque chose d'étrange se déroulait. Les souvenirs du jeune homme semblait brisaient, comme incohérents selon une logique humaine. Que c'était-il passé ? Il ne se souvenait que d'une chaleur insoutenable, qui avait eu raison de lui. Enfin l'avait-il cru. Se relevant, il se surprit à chanceler. Regardant alors en direction de sa main droite, il vit cinq griffes d'un noir étincelant. Ces dernières se trouvaient à l'endroit même où aurait du se trouver une main humaine. Une main lui appartenant. Retenant son souffle, il força son cerveau à faire un mouvement. Cette patte velu répondit à son appel. Son cœur cessa alors de battre. Relevant les yeux, il découvrit la présence d'un loup. Le pelage cendré et les yeux d'un bleu semblable au lac de son enfance, l'animal regardait le voleur avec un calme presque angoissant. Sans même que Viktor ne pu se contrôler, il aboya et montra ses crocs d'un blanc d'une jeunesse toute récente. Ses yeux d'un vert émeraude foudroyèrent la tranquillité de son ennemie. Le renégat avait nullement conscience de ce qui lui arrivait. Il savait juste que la panique venait de prendre le contrôle de son corps, et qu'il cherchait vainement un responsable à cette situation. Lui, Viktor Kelemvor, était devenu loup. Une essence même de son être s'était envolait à jamais.
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MessageSujet: Re: Le courage d’un père. [ Gilh'Or Rwênoskraj ] [Terminé]    Le courage d’un père. [ Gilh'Or Rwênoskraj ] [Terminé]  EmptyDim 27 Mar 2011 - 23:54

Gïlh'Or était resté longuement assis sagement, dans un silence de mort, au pied de cet arbre gigantesque dont il n'avait même pas pris la peine d'identifier. C'était ainsi qu'il faisait signe de respect envers les terribles souffrances qui n'allaient pas tarder à assaillir le corps déjà si tordu de douleur de cet homme, encore inconnu pour le vieux lycan couleur de sable et de cendres. Il ferma doucement ses trois paupières - oui, le canidés en ont trois au total - et, sans un grognement, sans un soupir, sans une crispation musculaire de sa face couvert d'un pelage poussiéreux qui trahirait son mal être, il attendit que le terrible évènement qu'il venait de provoquer commence, et s'achève. Vite. Que cela se finisse...

Il n'osa pas regarder Viktor lors de sa transformation. Il n'osa pas regarder en face ce qui se passait lorsqu'on perdait une part de soi-même, sa part d'humanité émotive, sa part de folie humaine qu'on aimait pourtant, dans le fond. Il savait que s'il voyait cela, il risquait de céder à sa propre panique et de fuir cette horreur, car il revivrait ses moments passés, seul, à surmonter cette épreuve. Il ne le supporterait pas. Et il le savait. Il put à peine supporter les cris qui déchirèrent bientôt le ciel, pire que des éclairs, il crut entendre le cœur du futur lycan, de son futur fils de sang, frapper sa poitrine avec la puissance d'un tambour, il crut entendre son cerveau imploser sous les pics nerveux des nerfs de tout son organisme, brûlant sûrement, comme le sien avait brûlé autrefois, pareillement que si un volcan naissait en lui, crachant des coulées interminables de lave et de braises, il crut qu'il allait se consumer sous la torpeur de ces enfers se jouant de sa raison en ce moment... comme ces enfers, brillant telle une lune moqueuse au sommet de la voûte céleste, qui avaient presque réussi à détruire toute trace de lucidité en son âme.

Très vite, les cris humains se muèrent en râles animaux, en glapissements telles des plaintes de louveteau craintif et orphelin, en halètements rauques et irréguliers. Alors, et seulement là, Gïlh'Or rouvrit les yeux. Son regard bleu se posa sur la nouvelle créature. Un loup majestueux au pelage d'un noir comme les ailes des corbeaux, avec deux émeraudes perçant sa face canine, s'ébroua devant lui, l'air complètement perdu, encore sous le choc de ce qui venait de se passer en lui. Le vieux loup ne dit rien, garda le silence, attendant de voir la réaction qu'aurait son nouveau fils, sur ses gardes. Car, chez les lycans, fils de morsure ne voulait pas dire respect familial. Le lycan noir mit peu de temps à reprendre ses esprits, et sembla plus ou moins en bonne santé sous cette nouvelle apparence. D'ailleurs, il réagit aussitôt, sans attendre une seconde de plus, et grogna en direction de Gïlh'Or. Ce dernier sut immédiatement ce qu'il avait à faire dans ce genre de cas, même si c'était la première fois qu'il mordait un autre homme.

Il se leva, et se campa sur ses quatre pattes. Il se mit à grogner avec la force d'un moteur, rugissant et hurlant avec force pour tenter d'effrayer le jeune loup. Son échine se hérissa tout le long de son dos, grossissant ses poils qui lui donna une énorme corpulence. D'un coup, sans crier garde, il bondit et s'élança vers Viktor, il essaya alors de le maintenir de ses pattes avant, voulant le dominer. Il l'assena de coups de dents, aux oreilles, au museau, à la croupe, partout où il pouvait pour l'empêcher de se débattre et l'obliger à se soumettre.
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MessageSujet: Re: Le courage d’un père. [ Gilh'Or Rwênoskraj ] [Terminé]    Le courage d’un père. [ Gilh'Or Rwênoskraj ] [Terminé]  EmptyMar 29 Mar 2011 - 23:24

    Le loup auquel il faisait face émanait une force qui aurait calmé n'importe quel homme censé. Son pelage cendré épousait à merveilles les courbes gracieuses de ses muscles. Viktor n'avait nullement besoin de réfléchir pour savoir qu'il venait d'engager un combat loin de sa portée. Son âme se retrouvait enfermé dans un corps animal, le privant de tout les réflexes guerrier qu'il avait acquis sous sa forme humaine. Grognant afin de témoigner son hostilité, il observa avec désarrois un changement brusque dans l’allure de son adversaire. Ce dernier rugit, les muscles gonflées de sang, près à bondir sur le misérable voleur. Ce dernier eu un geste de recul lorsque l'échine de son ennemi s' hérissa, témoignant ainsi son dernier avertissement. Pour autant, il fallait être encore plus fou pour oser croire que le jeune homme se soumette aussi facilement. Aboyant de plus belle, Viktor plissa des yeux et s’apprêta à se battre. Sans qu'il ne puisse réagir, le loup qui lui faisait face le renversa à terre, les crocs bien trop prêt au goût du renégat.


    Réaction alimentait ou non par sa fierté, Viktor soutint le regard bleuté de son adversaire, aboyant la rage qu'il ressentait en ce corps étranger. Il tenta maladroitement de parer les morsures qu'il encaissait aux oreilles, museau et croupe, bondissant de droite à gauche afin de se libérer. Plus il bougeait, plus il appréhendait les forces que cette enveloppe animale lui apportait. Son adversaire amorçait tout juste une attaque frontale lorsque Viktor bondit au dessus de ce dernier. Ce retournant, il rugit et montra ses crocs en signe de menace. Le voleur avait une apparence presque opposée à celle du lycanthrope qui lui faisait face. Ses poils d'un noir profond étaient encore court, tandis que griffes et crocs reflétaient les rayons solaire. Bondissant, le renégat assigna une griffure en plein sur l’œil droit de adversaire, inconscient du respect qu'il devait témoigner auprès de ce dernier. Son esprit ne pensait qu'à la situation actuelle, liée à cette peur grandissante de rester enfermé dans un squelette animal. Le manque de recul le rendait aussi vulnérable qu'un novice, mais dangereux tel un fou en pleine liberté.


    Pour autant, son ennemi gardait au grand damne du renégat la dominance de ce combat suicidaire. Répliquant avec une force surhumaine, il entailla profondément le flanc droit du voleur qui gémit de douleur. Chancelant, il fusilla du regard le lycan, celui-ci continuant de l'asséner de coups plus ou moins douloureux. Viktor était près à prendre une fuite désespérée lorsqu'il constata qu'il venait d'être piégé contre le tronc auquel il s'était réveillé voilà quelques instants. Aboyant de rage, il cracha son venin au visage de son adversaire, se dressant sur ses deux pattes arrières. Ses griffes se plantèrent avec véhémence sur le museau de celui-ci, qui recula de surprise. Cette attaque permit au voleur de souffler, non pour réfléchir mais afin de calmer le feu ardent qui résidait en lui. Le lycan ne bougeait plus, toisant de son regard l'état piteux auquel le jeune homme faisait face. Fatigué de tous ces événements, Viktor se blottit contre le tronc, gémissant et pestant contre sa faiblesse. Quitte à mourir, il préférait dégoûter son adversaire d'une victoire méritante. De toute manière, le jeune homme serait dans l’incapacité à mourir en héros. Héros. Un mot qui paraissait fort ironique et mensonger aux yeux du voleur. Mais ce dernier n'eût le temps de méditer, sentant en lui le même déchirement qui l'avait vu naître sous cette forme inhumaine.


    Serrant des dents, des larmes roulant le long de ses joues ensanglantées, Viktor regarda horrifié ses membres se distendre et prendre peu à peu la forme de son corps originel. Ses poils se blanchir, jusqu’à laisser place à une peau recouverte de plaies. Des douleurs élancèrent le jeune voleur, qui haletait tant il ne supportait plus ces tortures. Lorsqu'il sentit la paume de ses mains contre le sol terreux, il esquissa un sourire et rigola d'un rire désespéré. Se retournant, il croisa le regard de son adversaire, murmurant faiblement ce dont il rêvait actuellement.


    « Finis donc ton travail correctement... Je te promet que je n'en t'en voudrais point. Tu entends, finis le ! »
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MessageSujet: Re: Le courage d’un père. [ Gilh'Or Rwênoskraj ] [Terminé]    Le courage d’un père. [ Gilh'Or Rwênoskraj ] [Terminé]  EmptyMer 30 Mar 2011 - 3:28

La bagarre, une lutte pour dominer l'autre, s'était engagée. Pendant bien dix minutes, qui semblèrent longues à Gïlh'Or, le loup au pelage de nuit et celui au pelage de sable et de cendre se mélangèrent, répandant à chaque coup de crocs ou de griffes un peu plus de sang sur l'herbe sèche au bord des marécages. Leurs corps d'animaux sauvages et féroces se couvrirent du sang des deux bêtes. Avec une violence non retenue, ils se déchiquetèrent l'un après l'autre, envoyant leurs muscles à l'assaut de l'adversaire.

Le chef de meute se prit une patte en plein dans la face, zébrant son regard d'une plaie sanguinolente, ce qui le fit rugir de fureur. Il renvoya coup sur coup, déchirant le museau et les flancs du nouveau lycan. Cela faisait longtemps que Gïlh'Or ne s'était plus battu de cette façon. Leurs folies respective se brisait aux bords de celle à laquelle ils faisaient face, et cette lutte, quoique la fin était quasiment certaine de jouer en la faveur du plus fort, semblait ne jamais se finir... Gïlh'Or répugnait à devoir en arriver là, mais l'esprit belliqueux de son tout jeune fils l'y obligeait. Il ne retint aucune de ses attaques, multipliant les sauts et les grognements terribles, tentant de le dissuader à se soumettre sans avoir à le tuer. Il ne désirait en aucun cas en arriver là. Mais s'il ne cessait pas de riposter, s'il ne se laissait pas faire, il n'aurait pas le choix... pour sa propre survie.

Cependant, et au soulagement du vieux loup, Viktor se retira, s'écartant alors de lui pour se rabattre sur le même tronc qui l'avait aidé à naître en tant que lycan. Il semblait abattu, crevé par cette ultime lutte, Gïlh'Or vit cela comme l'acceptation de sa force supérieure, car il n'était tout simplement pas encore habitué à sa forme animale. L'ancien ermite ne doutait pas que son fils deviendrait fort, peut-être autant que lui, peut-être même plus, lorsqu'il aurait suivit les entraînements à l'art du combat en tant que loup. Mais pour l'instant, le vainqueur et le vaincu étaient décidé par le destin.

Le pauvre Viktor, dans un piteux état, se mit doucement à reprendre son apparence humaine, affichant un corp nu à la merci des éléments. Une peau blanche et imberbe remplaça le pelage sombre, les yeux vifs et fous reprirent leur regard d'humain condamné, des pattes apparurent deux grandes mains et deux pieds d'homme. Tandis que l'inconnu redevint l'être qu'il était à l'origine, Gïlh'Or entreprit de se transformer à son tour, restant d'égal à égal, espérant ainsi légèrement calmer les ardeurs craintives de ce fils au caractère trempé. Contre toute attente, au lieu de tenir alors des paroles désespérées et à la fois résignées, celui qui n'avait pas encore de nom aux yeux de Gïlh'Or poussa un rire légèrement dément et lui tint des propos qui choqua le plus vieux :


« Finis donc ton travail correctement... Je te promet que je n'en t'en voudrais point. Tu entends, finis le ! »

Gïlh'Or, ayant repris son corps d'homme robuste à la musculature très apparente, se laissa aller dans un petit rire nerveux, lui-même à présent adossé contre un arbre à deux mètres de celui où Viktor s'était posé, fatigué. Le combat qu'il avait mené l'avait épuisé physiquement comme moralement ; même si, et il n'en douta pas une seconde, cela devait être beaucoup moins important que pour l'autre lycan. Il lui jeta un regard amusé et hautain, cette fois-ci très différent du premier lancé à l'égard de son fils, impassible, et du deuxième, animé d'une rage sans mesure, celle propre à la bête sommeillant en son âme. Sa voix fut ferme, sèche et balancé avec supériorité et dédain :

« Mon travail, comme tu le dis si bien, n'a pas pour but ton décès... mais ta survie. »

Il se leva, dépliant un corps costaud mais pourtant courbaturé par les efforts précédents. Il fit craquer ses os, s'étira, relaxant ses nerfs.

« Tu es un bien curieux jeune homme... Tes paroles sont froides et déprimantes. De tels termes dans une voix ayant encore si peu vécu... Ton passé ne doit pas être gaie à écoutée, je ne demanderai donc rien là-dessus. Je respecterai ta nature. Je désirerai juste savoir à qui je m'adresse, si cela ne te dérange point... Quel est ton nom ? »

Ne voulant manquer d'aucune politesse, espérant attirer ce lycan fraîchement né dans ses faveurs, il ajouta rapidement :

« Je me nomme Gîlh'Or Rwênoskraj, pour ma part. Je suis le chef de la meute Croc-Noir et te souhaite la bienvenue en Thaodia, car vu ton air et ton état de tout à l'heure - que, toutes mes excuses, j'ai aggravé - je doute que tu sois souvent venu sur ces terres. »

Il se rassit, dans la position du lotus, très loin d'être gêné par sa nudité, la pudeur n'ayant pas sa place dans son comportement. Lâchant un petit rire des plus sympathiques, le vieux loup précisa :


« Tu es, ce soir, devenu fils de chef ! Ce n'est pas mal comme naissance, tu ne trouves pas ? »

Gïlh'Or sourit au garçon comme tous les pères devraient le faire, souhaitant lui envoyer un maximum d'ondes positives qui calmerait l'animosité qui devait encore s'agiter en lui.
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MessageSujet: Re: Le courage d’un père. [ Gilh'Or Rwênoskraj ] [Terminé]    Le courage d’un père. [ Gilh'Or Rwênoskraj ] [Terminé]  EmptyVen 1 Avr 2011 - 0:53

    Rien n'était plus humiliant que d'être soumit, contre sa volonté, à un inconnu qui nous a naturellement désigné. Nu contre les racines, Viktor fermait les yeux afin de ne point affronter la dure réalité de sa situation. Comment avait-il fait pour en arrive là? Quel démon avait-il provoqué pour sentir la douleur de ses vengeances? La vérité était que sa propre folie faisait de lui une autre personne. Un homme sans espoir, comme impassible face aux lacérations qui parcouraient son corps. La douleur était présente, mais la flamme de victoire éteinte dans les tréfonds de son âme. Ce même esprit maladif, devenu intolérant envers lui même et les autres de part son vécu. Le renégat avait eu toute les cartes en mains pour surmonter les aléas que la vie lui avait imposé. Si il ne savait point comment, il venait d'en perdre la toute dernière. Et lui seul en était le fautif.


    Troublait que l'homme ne se jette point tel un charognard sur sa misérable carcasse, le voleur regarda son adversaire avec résignation. Il n'éprouvait aucune haine envers cet homme. La seule rage qu'il possédait, le nourrissant d'une énergie juste suffisante contre l'oubli, été dirigé envers sa propre faiblesse. Pour autant, et malgré le ton méprisant de la réponse, il écouta avec attention son ennemie. Même sous forme humaine, ce dernier s'amuser de la dominance qu'il possédait.


    « Mon travail, comme tu le dis si bien, n'a pas pour but ton décès... mais ta survie. »


    Le jeune homme arqua un sourcil, ne sachant que répondre. Il s'agissait de la vérité, une vérité que le voleur n'arrivait à digérer. Si cet homme l'avait épargné de garde manger pour le gardien des marécages, Viktor ne pouvait s'empêcher de douter de la bonté réelle de ses actes. La récente confrontation n'était point en faveur de ce qu'il considérait comme une ennemi.


    « Tu es un bien curieux jeune homme... Tes paroles sont froides et déprimantes. De tels termes dans une voix ayant encore si peu vécu... Ton passé ne doit pas être gaie à écoutée, je ne demanderai donc rien là-dessus. Je respecterai ta nature. Je désirerai juste savoir à qui je m'adresse, si cela ne te dérange point... Quel est ton nom ? »


    Le renégat tourna la tête, feintant de n'avoir rien entendu. L'attitude du lycanthrope le troublait, n'arrangeant en rien le brouillard qui sévissait en son sein. Son passé. Le voleur ne s'en était jamais plaint, n'ayant aucun ressenti négatif de sa venue. C'était l’absence de but, la notion même d'un avenir lui étant impossible qui l'avait poussé à rompre la solitude qui le retenait emprisonné. Étais-ce la meilleure idée qu'il avait eu? Jusqu'au jour d'aujourd'hui, Viktor en avait été persuadé. Les déceptions du monde extérieur, il en était passé par dessus. Les trahisons, ils avaient tenté de les oublier. Mais l'abandon de la seule personne avec qui il avait enfin réussi à construire un véritable lien, c'était signé au fer rouge sa marginalité pour l'éternité. Chassant ces quelques pensées parasites, le voleur entendit d'une oreille distraite l'homme se présenté. Gilh'Or Rwênoskraj, chef de la meute Croc Noir. Il avait enfin un nom à donner à son « bienfaiteur ». Une ironie intérieure qui ne faisait que souligné la peur qu'il éprouvait envers sa nouvelle nature.


    « Tu es, ce soir, devenu fils de chef ! Ce n'est pas mal comme naissance, tu ne trouves pas ? »


    Viktor releva soudainement la tête, plissant des yeux en direction du lycanthrope. Son attention se portait désormais entièrement à l'homme. Un mot venait de déchirait la cécité qu'il avait jusqu'à alors préservé. Fils. Pour la toute première fois, quelqu'un venait de l'appeler fils. Le regard rivait en direction du chef lycan, le jeune homme tenta de comprendre les sentiments qu'il éprouvait. Ce mot avait une connotation totalement étrangère pour le voleur. A la fois si rassurante et oppressante. La colère qu'il éprouvait s'en retrouvait anesthésié, ne restant en lui qu'une peur intime. Avalant avec difficulté sa salive, il essuya le sang séché qui avait scellé ses lèvres. Il se surprit même à rougir de sa nudité devant le titre que possédait Gilh'Or Rwênoskraj.


    « Je m’appelle Viktor Kelemvor, dit-il d'une voix rauque. Je suis originaire d'Oryenna, plus précisément de la Forêt du crépuscule. Je vous présente mes excuses pour l'emportement que j'ai pu afficher », ajouta-t-il les yeux baissés.


    Le chef sembla satisfait d'une telle politesse. Un contentement de courte durée, Viktor le brisant sans même regarder celui qui le considérait comme son fils.


    « Je suis désolé d'avoir apporté du trouble sur vos terres, je m'en irai dès que cet entrevu sera fini. Je ne sais pas d'où vous tenez de telle chose, mais je ne suis pas votre fils », répliqua-t-il en relevant la tête. Ses yeux émeraudes brillèrent, trahissant les pensées du voleur. « Je n'ai personne comme père, et je n'aurai personne. Mais... je vous remercie de m'avoir sauvé de ce maudit reptile. Encore désolé. » termina-t-il d'une voix basse.


    Se relevant avec le soutient de l'arbre, il chercha d'un regard désespéré si ses habits ne se trouvaient point quelque part. Il ne restait à ses pieds que des lambeaux de tissus, alimentant le mal aise grandissant qu'il venait d'instauré. Se mordant la lèvre, il se retînt de craquer et ramassa ses lames. Le voleur avait véritablement honte, et il espérait de tout coeur que son sois-disant père allait partir avant que lui n'en soit contraint. Viktor se sentait encore très faible, mais sa fierté d'homme l'empêchait de rester dans une telle situation. Se retournant, il rougit et partit au hasard à travers le marécage.

    « Pourquoi fallait que cela m'arrive.... » souffla Viktor, tenant fermement sa lame pour se réconforter.


Dernière édition par Viktor Kelemvor le Lun 4 Avr 2011 - 14:00, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le courage d’un père. [ Gilh'Or Rwênoskraj ] [Terminé]    Le courage d’un père. [ Gilh'Or Rwênoskraj ] [Terminé]  EmptyDim 3 Avr 2011 - 23:48

Gïlh'Or garda un sourire malicieux sur son visage pendant tout le discours de son nouveau fils. Celui-ci semblait terriblement gêné de sa nudité, tandis que le plus vieux des deux ne s'en souciait guère. Cela amusait beaucoup le chef de Croc-Noir ; la pudeur n'avait vraiment plus aucun sens pour lui depuis des années... Il avait oublié totalement ce que c'était.

Lorsque le jeune lycan se leva pour s'en aller, Gïlh'Or l'interpella.


« Ne t'en vas pas, jeune loup. Tu es, que tu le veuilles ou non, mon fils de sang à présent. Ma nature de loup coule dans tes veines... Tu n'y peux rien. Tu m'as toi-même supplié, ou presque, de te donner une chance de te... venger ? Si je ne me trompe pas... »

Ses lèvres s'étirèrent davantage.

« Tu es dès aujourd'hui à ma charge... Sous ma responsabilité, en quelque sorte. Je ne vais pas te laisser, dès ta naissance, te faire tuer à cause de ton imprudence et inexpérience de la nature environnante. Je te conseille de rester avec moi, de me suivre à ma meute... Je t'apprendrai en douceur à maîtriser la bête qui sommeille en toi, à la dompter, à la contrôler et surtout à la comprendre. »

L'aîné se leva enfin, toujours dans son plus simple appareil et s'étira, nullement ennuyé par son sexe ainsi exposé. Ses muscles se déroulèrent partout sous sa peau, ses nerfs vibrant comme une multitude de petits serpents pour ensuite s'apaiser.

« Enfin... Je ne t'y oblige pas, non plus. Mais, je te le dis, c'est un conseil. Tu ne tiendrais pas un jour dans ces horribles marécages. Ce n'est pas parce que tu as un loup en toi maintenant que tu survivras à coup sûr, bien au contraire ! Cela pourrait te jouer des tours et d'emmener dans la pire des folies malheureuses... »

Gïlh'Or s'approcha de son fils et s'accroupit vraiment près de lui, son regard fermement planté dans celui de Viktor.

« Que décides-tu ? »

Il posa une main chaude et rassurante sur l'épaule nue du jeune homme.

« Rentre avec moi. Dans ma communauté. Je te protègerai et t'enseignerai nos savoirs. Ensuite, tu feras comme bon te semblera... Rester, me servir, quoique, étant mon fils, tu auras certains privilèges, ou alors partir et faire ta vie, en pouvant survivre cette fois. »
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MessageSujet: Re: Le courage d’un père. [ Gilh'Or Rwênoskraj ] [Terminé]    Le courage d’un père. [ Gilh'Or Rwênoskraj ] [Terminé]  EmptyJeu 21 Avr 2011 - 22:04

    La honte. Ce sentiment insupportable, balayant toute confiance et vous rendant aussi vulnérable qu'un agneau face à un loup. Elle efface telle une simple brise vos valeurs, vos convictions et votre courage. Vous n'êtes plus rien, que se soit à vos yeux ou à celui des autres. Même si il ne faisait face qu'à un seul homme, Viktor aurait préférait errer six pieds sous terre. Nu dans le plus simple appareil, il cherchait désespérément une idée lui indiquant la démarche à suivre. Perdu dans ce marécage, où les odeurs pestinentielles vous donnez cette morbide impression de marcher sur des milliers de cadavre ; le voleur ne savait plus qui il était, ou ce qu'il était censé être. Il n'avait même plus la moindre notion de ce qui se déroulait exactement. Tout allait trop vite, il lui semblait impossible qu'autant d'éléments de sa vie se soient évaporés en si peu de temps. Les larmes perlant sur sa peau ensanglantés, il entendit la voix sombre et imposante de son père. Restant de dos, autant pour sa pudeur que pour ne point croiser le regard moquer de l'homme ; il écouta les brides de mots qui lui parvenaient.


    « Ne t'en vas pas, jeune loup. Tu es, que tu le veuilles ou non, mon fils de sang à présent. Ma nature de loup coule dans tes veines... Tu n'y peux rien. Tu m'as toi-même supplié, ou presque, de te donner une chance de te... venger ? Si je ne me trompe pas... »


    Se venger ? Viktor avait presque oublié ses propres mots. Se venger... Il se sentait encore plus misérable de dire cela. Si abominait ce destin, il ne pouvait remettre en cause les conséquences de son acte. Elle l'avait trahi, et lui en avait fait de même. Cette vie de solitude, il l'avait croqué comme un fruit empoisonné. Viktor ne trouvait point les mots pour exprimer son désarroi, mais la trace était bien lui.


    Gilh lui tînt alors un discours plein de promesse, riche d'espoir. Viktor brûlait d'envie qu'il ne voulait point de son aide, encore moins accepter le fait qu'il était aujourd'hui une bête. Mais le respect et la peur tenait fermement sa bouche fermement, ne lui laissant qu'une rage bouillonnante pour s'exprimer silencieusement. Écoutant vaguement les paroles de son père, il regarda autour de lui. Cette forêt l'oppressait, et il n'avait plus aucune force. Qui plus, ce n'était pas dans une tenue de catin qu'il risquait de pouvoir faire face aux dangers de cette forêt. Sa folie le poussait à fuir, à laisser exploser sa rage. Se mordant la lèvre inférieur jusqu'au sang, il se força à se maintenir sur ce mince fil de rationalité. Ses lames lui cinglant la paume des mains, il se retourna, cachant tant bien que mal le trouble qui l'habitait. Il garda ses yeux émeraudes sur le regard bleuté de son père, n'étant point du tout habitué à la nudité humaine.


    « Que décides-tu ? » , lui demanda Gilh.


    Baissant les yeux, Viktor se racla la gorge, n'étant plus le discours du chef lycan. Il voulait partir d'ici, et se disparaître du regard de cet homme.


    « Je vous suis, prononça t-il d'une voix rauque. Je vous demande de ne point me parler, et éviter de me regarder. Du moins pour le moment... Merci pour votre aide, ajouta-t-il en détournant le regard. Je vous dois obéissance, vous m'avez sauvé », marmonna-t-il pour lui même.


    Viktor pria pour que le camp ne soit pas trop loin. La destiné venait de gagner cette bataille. La putain.
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