Séléna ne savait plus quoi pensé. Ce rôle n’était pas permanent, était-elle assurée d’obtenir sa place au sein de cette guilde ? Si non, elle allait tout mettre en œuvre afin de se battre pour cette place qu’elle était certaine de mériter. Ils arrivèrent alors un escalier qui semblait vouloir toucher le ciel puisqu’il dura de longues minutes. Les marches ne fatiguaient pas la jeune femme qui était en excellente forme physique. Lorsqu’elle atteint la dernière marche, les yeux noisette de la nouvelle apprenti ne savaient plus où regarder. La pièce qu’elle avait la chance d’observer semblait contenir des centaines de secrets.

- Nous nous trouvons dans la partie interdite de la bibliothèque du temple. Là se trouve plusieurs ouvrages extrêmement rares sur l'histoire d'Oryenna et d'Ephaëlya. Ils sont trop fragile pour se faire manipuler par des mains gaffeuses, la plupart s'étant écrits au dernier siècle.

La guerrière se sentait privilégié de pouvoir admirer tous ces objets. Les gens les ayant observés ne devaient pas être nombreux, elle se fît une promesse de demander à Eramos de pouvoir revenir ici dans quelques mois afin d’étudier les différents livres. Bien entendu, elle prendrait de grandes précautions et s’il le faudrait serait accompagnée. Ils reprirent leur visite, marchant lentement à travers les nombreux livres poussiéreux que contenait la bibliothèque interdite. La suite de la réponse évasive de son commandant parvînt alors à son oreille, elle allait lui adressé quelques mots lorsqu’une peinture de grande beauté se présenta à eux. Attentive aux explications, Séléna caressa du regard ce magnifique tableau. Mère Mina prit alors la peinture afin de le décrocher. La jeune femme ne pût cacher sa surprise lorsqu’elle vît une porte, cachée derrière le cadre. Eramos déverrouilla la porte et il se plaça sur le côté afin que l’humaine puisse voir ce que cette mystérieuse pièce contenait.

- Je te présente le Sanctuaire de la Guilde.

Séléna y entra alors, regardant à gauche et à droite. Elle ne disait rien, elle était beaucoup trop occupée à admirer les nombreuses armures et armes que portaient fièrement les dizaines de mannequins qui emplissaient la pièce. La voix de son commandant la tira alors de sa rêverie. Elle s’approcha doucement de lui, curieuse. Il tenait une épée, une très belle épée, en main. La guerrière l’admira quelques secondes avant de relever les yeux vers son commandant.

« Eramos, cela me fait chaud au cœur, sachez-le. Je ne peux simplement pas accepter ce présent. Cet arme est dans votre famille, pas dans la mienne. Qui suis-je pour oser me servir de l’épée D’irfuse ? Votre apprenti, oui, mais c’est tout. Je ne peux accepter ce présent, je suis désolée. Je porte moi-même l’épée que mon père m’a légué et je ne m’en séparerais pour rien au monde. Pourquoi vouloir la léguer à une femme que vous connaissez si peu ? Mes talents de combat son développés, certes, mais est-ce la une raison suffisante ? Je ne crois pas. Vous devriez remettre cette épée dans son coffre, Eramos. »

Séléna s’avança doucement vers son commandant et elle déposa doucement son avant-bras sur son épaule, son regard délicatement orienté vers le sien.

Eramos semblait se perdre dans de lointains souvenirs, Séléna ne dit rien, préférant ne pas troubler ce moment de nostalgie. Son regard caressait la magnifique arme, elle ne pouvait s’empêcher d’admirer la beauté de celle-ci. La guerrière réfléchissait et elle finit par poser sa main sur le propre manche de son épée.

- Je ne te demanderai que de la dégainer. Fait cela et tu pourras faire ce que tu veux avec elle. Le choix t'appartiens. Tu dois laisser le passée derrière toi. Tu ne seras plus jamais la jeune fille de tes souvenirs. Plus d'innocence ni de pureté. Tu deviendras l'aigle et tu chasseras le mal du haut des cieux. Dégaine Espoir et nous pourrons partir.

Séléna releva alors les yeux vers son commandant et elle observa de nouveau l’épée. Comme l’homme le souhaitait, elle dégaina l’arme blanche, dévoilant sa splendeur en totalité. Cette épée était pour un cœur pur, mais la jeune femme ne pensait pas remplir les critères pour pouvoir porter dignement Espoir. Après, tout son caractère volcanique n’était pas des plus reposants et des plus saints. D’un autre côté, si Eramos voulait lui faire ce présent c’est qu’il pensait qu’elle était la bonne personne à qui l’offrir. Sinon, il l’aurait légué à une autre personne lors de son long règne sur la guilde de l’Équilibre. Son épée familiale était précieuse à ses yeux et elle ne souhaitait pas s’en séparer. Mais avec cette arme, elle ne pourrait pas combattre de façon adéquate. Les minutes passaient et Séléna devait prendre une décision. Elle devait maintenant penser à la guilde d’abord plutôt que de penser à ses priorités personnelles. De plus, son commandant en avait exprimé le souhait.

« Je suis votre apprenti et vous souhaitez qu’Espoir soit accroché à ma hanche et bien si tel est votre désir, il en sera ainsi. »

Séléna rangea l’épée de couleur argent dans son étui avant de retirer la ceinture de cuir brune qui ornait ses hanches et ce depuis de longues années.

« Où puis-je mettre cet épée ? Je souhaite simplement la préserver. »

Séléna parlait, bien entendu, de l’arme que son père lui avait léguée. Elle attacha alors sa nouvelle acquisition autour de sa taille mince et elle releva vers Eramos un regard vaillant.

« Merci, commandant. Je saurais m’en montrer digne.»